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Critique de kanux


kanux
08 février 2019
Nouvelle lecture du côté de Micky Papoz, après l'excellent Les Malfairies et le bon Puntaterra. Visiblement, j'aime cette romancière, puisqu'aucun de ses romans - j'attaquerai les recueils bientôt - ne m'a pour le moment déçu. C'est le cas avec le cahier gainé de noir, tout comme Puntaterra publié au sein de la collection Noire de Rivière Blanche, un roman fantastico-horrifique où se révèle une nouvelle fois les facultés de l'autrice à bâtir son histoire avec une précision d'horlogère. Ici, chaque séquence narrative, que l'on suive tel ou tel personnage dans ce diorama tragique, a son importance dans la structure de l'intrigue, jusqu'au dénouement où rien n'est laissé au hasard. En somme, une intrigue sans faille réelle, et cette précision est une des principales forces de l'autrice. Mais que raconte donc de Cahier gainé de noir ? L'histoire prend place dans le sud de la France - près de Cannes - au milieu des années 80. Isidorine est femme de chambre d'un un hôtel agréable, Les Citronniers. Mais notre Isidorine a développé une sacrée manie qui la classe directement dans la case des psychopathes : non seulement elle connaît tout des réguliers de l'hôtel, mais elle ramasse leurs ordures, les archive chez elle et les collectionne. Isidorine n'est pas une femme banale, non, elle note tout sur un cahier, jusqu'au jour où elle se rend compte que, grâce aux ordures qu'elles collecte, elle peut influencer le cours de l'existence des personnes dont elle a récupéré les immondices (et elle ne va pas s'en priver)... Là dedans, le lecteur spectateur assiste, curieux et souvent surpris, à la représentation d'une véritable pièce de théâtre, macabre, grâce notamment à des changements de focales bienvenus et malins qui aident habilement la pièce à se monter. J'y ai retrouvé quelques accents, par moments, et notamment en raison du surnaturel rencontré, du "Magie Sombre" de Gilles Thomas (Julia Verlanger ; et d'ailleurs une des protagonistes principales du Carnet gainé de noir s'appelle Julia. Hasard ?). Incidemment, il me semblait donc que le livre avait peut-être été rédigé dans les années 80, mais un petit détail amusant m'a laissé penser que c'était faux : le roman se déroule en 1986, mais on y parle de... carte vitale ! Cette petite incohérence, plus drôle qu'autre chose, ne nuit évidemment en rien à la saveur de ce petit roman fort bien troussé. Jean-Pierre Andrevon disait de Papoz que son fantastique est "Classique mais efficace. Papoz se révèle à l'aise dans le registre du fantastique campagnard." Il y a de cela, c'est vrai, et c'est une qualité finalement assez rare, quand le fantastique actuel a plutôt des tendances urbaines. Il serait dommage cependant de la réduire à cela. Papoz a sa petite voix bien à elle et il serait bien qu'elle soit entendue - lue.
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