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Citation de LydiaB


Le Bourgeois fut joué pour la première fois à Chambord le 14 octobre 1670, et, à l'issue de la représentation, Molière fut saisi d'une sourde angoisse : le roi n'avait pas dit un mot sur la pièce. Tandis qu'en sa qualité de valet de chambre, il servait le roi au repas solennel qui suivait le spectacle, Molière était à demi mort. Le silence du monarque n'avait pas tardé à donner de brillants résultats. Il n'y avait plus une seule personne qui n'eût déversé sa ration de critiques sur la pièce de Molière (naturellement, pas en face du roi).

- Expliquez-moi, pour l'amour de Dieu, messieurs, s'exclamait un courtisan, ce que signifie tout ce galimatias, tous ces "galaba, babalalou, et balaba" que crient les Turcs ? Qu'est-ce que cela ?

- Ce sont des billevesées, lui répondait-on, votre Molière est complètement à court d'inspiration, il serait temps de lui reprendre son théâtre.

Hélas ! Il faut reconnaître que ces "balaba" ne signifient rien et n'ont rien de joyeux.

Le 16 octobre, eut lieu une deuxième représentation, à laquelle le roi était à nouveau présent. A la fin du spectacle, il appela Molière.

- Je voulais vous parler de votre pièce, Molière, commença le roi.

"Vas-y, achève-moi ! " purent lire dans les yeux de Molière toutes les personnes présentes.

- Je ne vous ai rien dit après la première, parce que je n'avais pu encore arrêter un jugement. Vos acteurs jouent trop bien. Mais je vois maintenant que vous avez écrit une pièce admirable, et aucune de vos comédies ne m'a procuré autant de plaisir que celle-ci.

A peine le roi eut-il libéré Molière que tous les courtisans l'entourèrent et couvrirent la pièce d'éloges.
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