Après la mort de son frère, Schachtner racontera à Nannerl* l'histoire charmante du "violon de beurre" :
"Vous pouvez vous rappeler que j'avais un très bon violon que feu Wolfgangerl appelait toujours "le violon de beurre" parce qu'il avait un son doux et rond. Un jour, peu après que vous fûtes revenus de Vienne, il en joua et n'eut pas assez d'éloges pour mon violon. Il me dit tout de suite : "Qu'arrive-t-il à votre violon de beurre ?" Et il continua de racler à son idée, en réfléchissant, puis il me dit : "Monsieur Schachtner, votre violon était accordé un quart de ton plus bas que le mien, quand vous l'avez accordé la dernière fois que j'ai joué dessus." J'en ris d'abord, mais votre père , qui connaissait l'extraordinaire sensibilité et mémoire des sons de son fils , me pria d'aller chercher mon violon pour voir s'il avait raison. Je le fis, et c'était exact."
* Nannerl : soeur de Mozart
De son côté, dès l'âge de trois ans, Wolfgang est déjà attiré par la musique. Grâce à sa soeur, quelques reflets de sa vie à cette époque sont connus :"Wolfgang révéla tout de suite le talent extraordinaire qu'il avait reçu de Dieu. Souvent, il se divertissait pendant des heures à rechercher des tierces au clavecin, avec un plaisir ingénu à entendre l'agréable harmonie qu'il produisait chaque fois. Dans sa quatrième année son père commença à lui enseigner au clavecin, pour ainsi dire par jeu, quelques menuets et autres pièces, études qui coûtaient si peu de peine aussi bien au père qu'à l'enfant, que ce dernier apprenait une pièce entière en une heure et un menuet en une demi-heure, de façon à pouvoir les jouer sans aucune faute, avec la mesure et la netteté les plus parfaites."