Mireille Sicard

Un livre très utile qui, après quelques conseils pratiques pour la cueillette et la conservation des aromates sauvages, donne beaucoup de recettes. A la fin du livre des recettes qui concernent à peu près toutes les herbes : beurres, huiles et sels. Je ne peux guère tester de recettes en ce moment, étant réduite pour quelques mois à manger sans croquer ni mâcher, je peux simplement dire qu’elles n’ont pas l’air très complexes et qu’en tout cas elles donnent beaucoup d’idées d’association. Par exemple, à part parsemées sur du pain, je n’aurais pas su quoi faire de graines de nigelle, alors qu’apparemment elles se marient très bien avec du potimarron ou du poivron. Comme j’ai la chance d’avoir un grand terrain où beaucoup de ces plantes poussent toutes seules je vais me concentrer sur la cueillette et le séchage : sarriette, menthe, origan, pimprenelle, genévrier, romarin, thym, plus éventuellement quelques autres. Le seul petit bémol c’est qu’un index des plantes par nom usuel et par nom latin aurait été bienvenu. Le seul index est celui des recettes. Les plantes sont traitées dans l’ordre alphabétique, avec pour chaque plante beaucoup de renseignements utiles (description, risque de confusion, moment de la cueillette), puis les recettes, mais encore faut-il savoir avant que la myrrhe odorante et le cerfeuil musqué sont la même plante, alors, M ou C ?

Un livre très vivant sur la cueillette des plantes sauvages. On sent que l’auteur connaît son affaire et qu’elle se base sur une expérience réelle. Les photos et les textes sont assez parlants pour qu’on puisse identifier la plante sans se tromper. Elles sont souvent communes et répandues, le genre de plantes à côté desquelles on passe tous les jours sans y faire attention. Mireille Sicard ne cherche pas à faire de l’esbroufe, comme c’est souvent le cas dans les livres de cuisine. Les recettes sont simples et modestes, donnent des idées d’assaisonnement pour des plats de tous les jours.

UN TRÈS BEAU RECUEIL DE CITATIONS D’YVAN AMAR, LISEZ-LE !



On trouve cette mention dans le volet intérieur du livre :

« Yvan Amar (1950-1999) disait : « L’enseignement traditionnel se transmet essentiellement au travers d’une relation, celle du maître et du disciple. Le livre comme expression écrite de cet enseignement, devient alors ce qui relie l’instructeur et le lecteur, ou plus précisément le Réel et le lecteur. La lecture peut ainsi être l’occasion d’une pratique, celle de la relation consciente ». Il aimait cette citation de Saint Jean de la Croix : « Celui qui s’arrête en quelque chose cesse de se jeter dans le tout ». Lege, lege, relege… et religa. Lis, lis, relis… et relie.



Voici 20 ans que disparaissait Yvan Amar, et je pense que ses fidèles disciples le regrettent et veulent lui rendre hommage.

On constate d’ailleurs que 7 ouvrages à ce jour ont été publiés post-mortem et à son nom, par les Editions du Relié qu’il avait fondé, puis transmises à Marc de Smedt alors qu’il était malade. De plus il signe la Préface de ‘Grandir ensemble’.



Et d’ailleurs, en regard de ces quelques mots de Marc de Smedt, est reproduite en fac-similé une lettre d’Yvan Amar :

« La lecture dans tous les traditions a toujours été considérée comme une pratique spirituelle ce qui est révélateur de l’importance accordée d’une part à la nature particulière du ou des livres qui fondent ces traditions et d’autre part à la valeur de la lecture elle-même car la lecture, plus qu’une activité de loisir, devient une discipline, la discipline du livre.

C’est aussi que la motivation du lecteur, quelle qu’elle soit, peut être accueillie puis convertie en un acte conscient apte à le faire grandir.

De victime inconsciente de la lecture, il devient un disciple de plus en plus conscient du livre et de l’enseignement que celui-ci contient ». Yvan Amar.



Voilà donc dans cette lettre, l’ambition d’Yvan Amar. Toutes ses lectures devaient être ainsi et il le souhaitait à chacun de ses lecteurs, ou de ses disciples. Il est donc ici question, vous l’avez compris, de l’apport spirituel de la lecture et du fait que le livre peut être un maître et nous entraîner à nous discipliner. Et la lecture, j’adore ça; apprendre, j’adore; pour moi, un bon livre vaut tous les trésors de la terre !



Ce livre-ci est le résultat d’une sélection de citations – des trésors ! – d’Yvan Amar, extraites de plus de 800 cassettes par Mireille Sicard (une fois qu’elles furent retranscrites ! Quel travail !), accompagnée par Véronique Massin, toutes deux remerciée par Nadège Amar pour cet effort de titan. Pour accompagner de livre ‘Grandir Ensemble’, 20 histoires contées verbalement par Yvan Amar ont été rassemblées et fixées sur CD audio.



Au total il y a donc là un beau matériel à compulser, à réfléchir et écouter. Et un travail considérable de ces personnes afin de rendre vivantes ces paroles d’Yvan Amar, qu’elles ont tant aimé. On peut les féliciter pour cela !



Et donc, la lecture de ces paroles d’Yvan Amar sont à méditer, car c’est son Dharma, à l’instar du Bouddha qui transmis son Dharma à la Sangha. Yvan Amar était « nourri durant son enfance par les cultures juives et chrétiennes de ses parents, passionné par l’histoire des religions du monde, initié aux traditions hindoue et soufie par son maître indien Chandra Swami Udasin, il sut surmonter, au quotidien, l’épreuve d’une longue maladie, avec humour, sagesse et humilité »; ce sont les mots de Marc de Smedt au sujet d’Yvan Amar, qui fut Éveillé.



C’est donc un livre qui se goûte, tant par les yeux et l’esprit, que par les oreilles. Il faut prendre le temps de prêter attention à ce qu’Yvan Amar a à nous dire. C’est vraiment un très beau livre !



Je vous laisse songer à ces quelques citations :



« Je ne parle pas pour dire quelque chose en particulier !

Cela parle,

Quand Cela s’écoute,

Cela se reconnaît ».



« Il est une méditation pour une vie de renonciation.

Il est une méditation pour une vie dans le monde.

Choisir un chemin est difficile pour certains.

La rencontre avec un maître de l’une ou l’autre voie est souvent déterminante…

Il est propre aux deux voies d’associer le besoin de méditer à notre besoin fondamental de nourrir la faim du Réel ».



« Il n’y a pas d’objet avec lequel je suis en relation,

il n’y a pas de sujet qui soit en relation,

il n’y a que la relation vivante.

Tout est le Réel, tout est en relation ».



Au sujet de son Eveil :

« C’est simple, je suis passé d’une incompréhension triste à une incompréhension joyeuse. Ce que l’on réalise, ce n’est pas connaître le mystère, c’est être soi-même le mystère du monde.

Être l’inconnu, le non-savoir, la mouvance et dans ce regard-là dire, comme l’ont dit tous les sages de l’Inde : « Tout en vérité est le Brahman. » C’est ainsi qu’ont jailli les trois affirmations que je transmets, que je nomme arguments.

« Je ne sais pas. »

« Tout change. »

« Tout est le Réel. »



Comme vous le constatez, c’est un sacré beau travail, un sacré bel hommage à Yvan Amar fourni par les gens – quelle équipe ! – qui l’aiment encore et perpétuent sa mémoire, ses paroles, ses écrits. C’est un très beau cadeau également aux lecteurs. C’est donc à lire absolument ! C’est très beau, et bon : je vous le recommande ! C’est un très bel hommage rendu à Yvan Amar, pour les vingt années de son départ de son corps.

Bonne et très agréable lecture et écoute ! Magnifique ! Coup de coeur !



ZUIHÔ
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