AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Monique Vérité (12)


L'exploration du Sahara la conduit à une exploration d'elle-même. Toute entrée dans un nouveau lieu, si on ne veut pas se contenter de le parcourir en touriste, à la surface des choses, mais y naviguer, oblige à une transformation. On ne peut plus penser comme jadis. Il faut se libérer de ses acquis pour se mettre en situation de capter tout apport novateur. Cela ne va pas sans risque, mais Odette relève le défi. Elle se laisse mettre à l'épreuve de cet espace désertique où "la vie est simplifiée, limitée au strict minimum."
Commenter  J’apprécie          90
L'attachement d'Odette du Puigaudeau à la nature, dont il convient de ménager les ressources, et sa défense des populations menacées par le progrès industriel ryhtment ses engagements. Plus d'une fois, elle s'est élevée et s'élèvera contre l'imposture de la science, du progrès, mots prétextes qui accompagnent le plus souvent, selon elle, un cortège de destruction et de mort. "a vouloir ravir le feu du ciel, les hommes d'aujourd'hui perdront le monde", confie-elle avec angoisse. Quan les hommes comprendront-ils que c'est la terre qui les nourrit, qu'ils font partie d'un vaste univers vivant qu'ils doivent protéger et non pas soumettre à leur appétit de puissance et de domination...
Commenter  J’apprécie          90
On n'est pas loin de penser que la vieille paludière, nostalgique du passé, est en quelque sorte porte-parole d'Odette du Puigaudeau pour laquelle toute innovation n'est pas le signe d'un authentique progrès et qui, plus tard, mènera des combats contre l'uniformisation du monde, la dégradation de la nature et la détérioration des relations humaines exposées aux coups d'une modernité violente. Il est plaisant de constater que cette vision du monde, qualifiée à certaines heures de passéiste et de réactionnaire, se trouve réactivée et réactualisée aujourd'hui dans les mouvements écologistes.
Commenter  J’apprécie          81
Toute la vie se concentrait là, dans cette ardeur impérieuse à regarder, cette énergie farouche à percer à jour et à conquérir. une flamme que l'âge n'avait pu abattre veillait encore, intacte.
Commenter  J’apprécie          70
Monique Vérité
Approcher Odette du Puigaudeau, c'est accepter ce monde du "dedans" qu'elle a construit autour d'elle et dans lequel elle se retranche pour déjouer le temps.
Commenter  J’apprécie          60
telle quelle, en son humilité, Arouane compte parmi les lieux émouvants du Sahara. sa beauté ne réside pas dans la pauvre architecture de ses maisons, mais dans le contraste entre l'exiguïté de ce groupement humain et l'immensité qui l'entoure de toutes parts sans même trouver de fin à ces horizons embués d'une vapeur de sable. née du sable, accroupie dans le sable, elle fait mieux que s'harmoniser au décor, elle s'y mêle, elle s'y perd, sans troubler les grandes lignes souples du paysage le plus vaste, le plus fluide, le plus noblement dénudé que l'on puisse voir.
Commenter  J’apprécie          50
Le 22 décembre 1931, Henri est dans le bureau de Meynier et il rend compte de sa mission à son bienfaiteur. On ne doute pas de l’accueil du général à la vue de l’explorateur aguerri, habillé en tenue touarègue. On ne doute pas non plus de la joie d’Aigle tenace. Le regard plus résolu, d’un bleu métallique, le menton plus volontaire, il a aux lèvres l’orgueil de victoire. Qui oserait le lui reprocher ? Ce voyage était un défi et il l’a relevé.
Ce désert, il l’a empoigné à bras le corps et ne s’est pas épargné, affrontant bien des épreuves dont il a triomphé, malgré son inexpérience et de petits moyens. Près de douze mille kilomètres parcourus en trois ans à travers le Hoggar, l’Aïr, le Soudan, l’Adrar des Iforas. Un budget de dix-huit mille francs, soit cinq cent francs par mois. Un butin de dix caisses de quatre cents kilos de documents : collections d’oiseaux, de reptiles, d’insectes, de pierres, d’objets ethnographiques, relevés de figurations rupestres.
On imagine qu’Henri ne se contentera pas de fournir ce bilan chiffré, mais qu’il agrémentera l’entrevue de quelques aventures pittoresques. Tous ceux qui l’ont connu se souviennent de son talent de conteur : il savait séduire son auditoire et le tenir en haleine. Même quand on était sceptique quant à la véracité des faits, on était sous le charme !
Henri fait désormais partie de l’histoire du Sahara et une nouvelle figure de héros saharien commence à émerger.
Commenter  J’apprécie          40
C'est cela la magie du désert. cette puissance que possèdent ces étendues vertigineuses de faire oublier au nomade ses propres souffrances. Elles s'évanouissent dans la brûlure du soleil, l'ivresse d'une solitude inhumaine, les remous du vent de sable. magie qui accorde aux épreuves une grandeur si cruelle, qui dresse devant le voyageur des adversaires d'une taille si magnifique, que, même vaincu, il peut encore s'enorgueillir de leur avoir offert sa jeunesse.
Commenter  J’apprécie          40
"Je rêvais de voyages lointains. Je suis Bretonne et cela explique tout. Mes ancêtres étaient des marins, et parmi eux, il y eut des corsaires, des négriers. Peut-on s'étonner que j'aie la mer dans le sang et le goût passionné de l'aventure ?"
Commenter  J’apprécie          30
Jour après jour, malgré les peines endurées, malgré le désenchantement qui parfois l'étreint, Odette du Puigadeau avance. ce qui la pousse, c'est le bonheur d'aller, c'est le voyage du désir. là, rien ne la limite, personne ne la borne! Le seul repère, ce sont ces horizons fuyant à l'infini. Odette se laisse porter.
Commenter  J’apprécie          30
Une sorte de malaise me venait de toutes ces prunelles étranges, vert clair, vert bleuté, vert sombre, couleur d'eau, de coquillages et d'algues, de ces yeux sertis de cils noirs ou dormait on ne savait quel mystère marin sous des phosphorescences félines, des chatoiements de pierres précieuses, des douceurs de jade, et qui avaient pris de l'océan la profondeur glauque à force de s'y débattre, les transparences pures à force de s'y mirer.
Commenter  J’apprécie          20
Engourdie de chaleur, de béatitude, de désœuvrement, la tête vide. Je voudrais pouvoir dire ce que j'ai toujours senti obscurément, ce que je sens en ce moment plus fort que jamais: l'espèce d'apaisement qui monte de ce pays dévasté, dévasté comme une vie humaine gâchée. apaisement qui vient de son vide, de sa stérilité, de sa quasi inutilité. son sable sec, ses cailloux, son ciel incolore, tout vous dit que l'effort est inutile et que la sagesse est de se résigner devant le "non" du destin
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Monique Vérité (24)Voir plus

Quiz Voir plus

La mafia dans les romans

Cosa nostra est le nom de la mafia sicilienne. Elle est surnommée la Piovra (la « pieuvre ») pour ses réseaux tentaculaires. Quel roman évoque ce monde souterrain qui sape les fondations de l'Amérique. (indice : marionnette)

Le Parrain
Les affranchis
American Desperado

10 questions
3 lecteurs ont répondu
Thèmes : mafia , romans policiers et polars , roman noir , enquêtes journalistiques , Crime organisé , organisations criminellesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}