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Citations de Moshe Dayan (18)


30 octobre 1956.
Dans tout le désert du Negev, il n'y a pas de région où ils soient plus impressionnants qu'autour du golfe d'Elat. L'imagination la plus débordante ne pourrait rêver union plus heureuse de mer, de désert lisse et de promontoires granitiques éclaboussés de couleurs à la Chagall.
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Ce soir, la radio du Caire a annoncé que de lourdes pertes avaient été infligées à des patrouilles israéliennes le long de la frontière du territoire de Gaza. La vérité, c'est que pas un de nos hommes n'a été blessé, et pas un n'est manquant. Je me demande si les gens de Gaza croient ce que la radio leur raconte; ou s'ils se sont déjà rendu compte que tout ce qui concerne Israël est de la propagande plutôt que de l'information.

1er septembre 1956.
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28 septembre 1956
Réunion de l'Etat-major général ce matin à 10.00.
Nous partons ce soir pour Paris et devons mettre au point la liste du matériel militaire que nous allons essayer d'obtenir des Français. Le décompte de nos ressources logistiques nous fait plus que jamais toucher du doigt notre pauvreté. Nous avons néanmoins réduit notre liste aux postes les plus urgents et les plus essentiels. D'une part nous ne voulons ni exagérer, ni même donner l'impression que nous exagérons et d'autres part nous ne voulons ni imposer à notre armée l'obligation d'absorber au dernier moment plus de matériel nouveau qu'il n'est absolument nécessaire, ni encombrer les routes assez peu nombreuses qui desserviront les fronts.
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Pour le traitement des aspects politiques, j'ai aussi suivi les indications de M. Ben Gourion qui était Premier ministre et ministre de la Défense lors des événements relatés dans ce livre et qui estimait que le moments n'était pas encore venu de publier tous les documents se rapportant aux circonstances précédant la campagne du Sinaï. Cependant, je revendique la responsabilité de tout ce qui a été écrit dans ces pages, faits et jugements. Je tiens à souligner que ce livre présente les événements d'un point de vue strictement personnel et ne saurait donc être considéré comme une histoire officielle de la campagne du Sinaï.
(Préface - Moshe Dayan. Zahala, Israël. Septembre 1965.)
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Le maire nommé par les Égyptiens était évidemment un homme à eux, Munir el-Ra'is, précédemment haut fonctionnaire de la municipalité. Notre gouverneur militaire veut le remplacer par un autre notable de Gaza, Rushdi el-Shawa, jugé loyal et bien vu de la population. En général ces notables locaux ne font pas la moindre difficulté pour coopérer avec nous. Au contraire, dès que nous sommes maîtres de la place, ils viennent pour la plupart frapper à la porte de nos représentants pour supplier qu'on leur donne quelque poste dans l'administration de l'agglomération ou les services du nouveau gouverneur. Certains, plus subtils, vont jusqu'à insinuer qu'un court emprisonnement leur fournirait un halo nationaliste bien commode (à condition de ne pas pousser les choses trop loin ; 5 ou 6 jours de détention seraient amplement suffisants).
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.../...
Les parachutistes n'avaient pas le choix : il leur fallait escalader les pentes pour s'emparer une par une des positions ennemies, en se battant au corps à corps. C'était le seul moyen non seulement de terminer l'engagement en vainqueurs, mais de pouvoir dégager les dizaines de blessés et de morts qui gisaient sur le chemin à côté des véhicules calcinés.
C'est très exactement ce qu'ils ont fait. Je doute qu'une autre unité de notre armée aurait pu l'emporter sur l'ennemi dans de pareilles conditions.
[...]
Plusieurs officiers de l’État-major général ne m'ont pas caché leur désapprobation ; ils me trouvaient trop "coulant" avec les parachutistes, alors que je sais qu'ils ont attaqué le défilé en contradiction formelle avec mes ordres et que leur action a provoqué des pertes aussi sévères.
[...]
L'unité a chèrement payé de son sang ses erreurs de jugement et ses fautes de tactiques. Quant à sa désobéissance et à mon indulgence, la vérité, c'est que je considère le problème comme grave quand une formation se dérobe au combat, pas quand elle va au-delà de son devoir et fait plus qu'on ne lui demande.
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7 octobre 1956.
Et puis il y a les chars. Pour monter les tourelles et les nouveaux canons sur les Shermans, nous serons apparemment obligés de "cannibaliser" quelques-uns de nos vieux T-3, mais ce sera autant de moins pour la bataille. Les AMX légers (français) sont équipés d'un filtre qui ne répond pas au problème de la poussière et du sable que nous allons rencontrer dans le Negev : il faudra les remplacer par un filtre à huile spécial, plus approprié aux conditions dans le désert.
Des ennuis avec les fusils. Nos experts qui se sont rendus en Belgique ont constaté que les usines F.N. qui les fabriquent pour nous ne s'étaient pas conformées aux spécifications - et ils les ont refusés... ce qui ne trouble d'ailleurs pas du tout les gens de là-bas qui ont une commande du même type d'arme pour les Syriens !
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A la tête de la campagne contre les opérations Suez-Sinaï, on trouve le gouvernement des États-Unis et l'Union soviétique a bien entendu pris la même position. Ces deux "solistes" sont accompagnés par un chœur fourni et divers adeptes enthousiastes de "la paix à tout prix" - surtout quand le prix n'est pas payé par eux.
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.../...
Londres est convaincu que la présence des troupes irakiennes lors des élections au Parlement jordanien renforcera les sentiments anti-égyptiens.
J'ai eu l'impression, je dois l'avouer, que le Tout-Puissant mis à part, il n'y avait que les Britanniques pour arriver à compliquer les choses à ce point ! Au moment même où ils se préparent à renverser Nasser, leur ennemi et le nôtre, ils s'acharnent à faire entrer l'armée irakienne en Jordanie au risque de provoquer ainsi entre ce dernier pays et nous une guerre dans laquelle ils prendront parti contre nous. Le résultat, c'est qu'au lieu d'abattre Nasser et de sauvegarder au Moyen-Orient leur réputation de pays fermement résolu à faire valoir ses droits sur le canal, ils laisseront le dictateur égyptien avaler sa proie pendant qu'ils se précipiteront pour allumer un nouveau conflit israélo-anglo-jordanien.
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Poursuivant notre trajet, nous avons examiné les résultats de la visite faite par Peres en France d'où il vient juste de rentrer. Il en ressort que Christian Pineau, ministre français des Affaires étrangères, a quitté la deuxième conférence de Londres (21 septembre) profondément déçu. Alors qu'elle aurait dû être consacrée à la fondation de l'Association des usagers du canal de Suez proposée par John Foster Dulles, secrétaire d'état américain, Pineau a vite compris qu'en fait le dessein des U.S.A. était de prévenir toute tentative pour annuler la nationalisation décrétée par les Egyptiens. Il ne croit pas non plus que les Britanniques prennent l'initiative d'une action militaire contre ces derniers. Leur Premier ministre, Anthony Eden, est en faveur d'une intervention, mais il se heurte à une forte opposition à l'intérieur même de son parti. En revanche, les milieux du ministère français de la Défense nationale jugent essentielles les opérations militaires contre l'Egypte et pensent que la France devrait les déclencher, même s'il lui faut agir seule. Si elle le fait, ils croient que la Grande-Bretagne finira par se joindre à elle ; ils ne pensent pas que les U.S.A. se mettent à la traverse ; Quand à l'Union soviétique, ils n'ont pas la moindre idée de ce que sera sa réaction.

(25 septembre 1956)
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Peu après la signature des accords d'armistice entre Israël et les Etats arabes, en 1949, à la fin de notre guerre d'indépendance, les chefs de ces derniers se remirent à proclamer leur intention d'attaquer le nouvel Etat et de le faire disparaître de la carte. Non seulement ils refusèrent de traduire ces accords en un règlement de paix durable, comme ils s'étaient engagés à le faire, mais le cessez-le-feu était à peine signé que les incursions et les coups de main contre les civils israéliens commencèrent dans des zones frontalières.
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.../...
Quant aux sentiments personnels des chefs déplacés, il faut les mettre en regard du criterium décisif : le succès militaire. Le plan de l'opération "Kadesh" est fondé sur un degré d'indépendance quasi sans précédent accordé aux commandants sur le terrain. Ce sont eux qui prendront les décisions vitales en pleine bataille, c'est de leur action et de leurs qualités de chefs que dépendront le succès ou l'échec de la campagne.
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J'ai donné l'ordre de faire revenir tous nos officiers en stage à l'étranger. Participer à la campagne leur donnera plus que tout ce que l'on pourrait leur enseigner dans une école militaire. En outre, ils sont nos camarades et ne nous pardonneraient pas de les laisser assis dans des salles de cours en France ou en Grande-Bretagne pendant que nous nous battons ici. Ce n'est pas pour cela qu'ils se sont portés volontaires.
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Nous n’avions même pas manqué l’heure du petit déjeuner. En effet, avant d’arriver au carrefour, les servants d’une batterie antichar qui n’avaient pas détalé – il y a des exceptions à toutes les règles – ayant ouvert le feu sur nous, nous avions dû passer un moment dans le fossé au bord de la route.
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Dans l’une d’elle, sur le flanc nord D’Ali Muntar, j‘ai découvert une tombe cananéenne datant de 1300 ans avant J.-C. environ et qui contenait encore une amphore et un plat destiné aux offrandes mortuaires. Ces récipients sont typiques de l’époque : le bord du plat est roulé en dedans, l’amphore est en forme de cône avec une base arrondie et ses anses. Je n’ai pas encore fait tomber la terre qui la recouvre, il y faut beaucoup de soins. On trouve souvent au fond de ces amphores un petit flacon utilisé pour puisse l’huile ou le vin dans le grand récipient.
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Notre service de renseignement répand le bruit que l’armée irakienne a pénétré en Jordanie, cela dans le cadre de notre plan pour donner l’impression que nos activités sont dirigées vers ces deux pays (aux Opérations, ils prétendent que le Renseignement travaille si bien qu’il commence à croire à ses propres rumeurs !)
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Entre autres choses, il m’a raconté que deux officiers de son unité, atteints du virus spirite, "conversaient" avec leurs camarades tombés : ils posaient des questions à l’esprit des morts qui répondaient par des petits coups et autres signes. Quand il m’a donné leur nom, j’ai eu peine à en croire mes oreilles. Je ne peux imaginer jeunes gens plus intelligents et plus pondérés qu’eux. Je l’ai dit à U. et à ma stupeur il a répliqué avec le plus grand sérieux que pour certains qui ont passé deux ans en action, à voir des amis très chers tomber à leurs côtés presque chaque semaine, l’intelligence et la pondération ne sont d’aucun secours et que la ligne de démarcation entre la vie et la mort s’estompe inévitablement. J’ai essayé de le pousser plus avant, mais il a préféré changer de sujet.
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Avant-hier, à 12.00, une escadrille de quatre Mystères a décollé pour aller attaquer des objectifs au sol à Ras Natsarani et Sharm el-Sheikh. Elle volait bas et deux de ses appareils ont été touchés par la D.C.A. égyptienne ; l’un d’eux a pu rejoindre sa base mais l’autre a pris feu et le pilote, le commandant Benny Peled a été obligé de sauter en parachute, après quoi son avion s’est écrasé et a explosé. Déporté vers le camp égyptien par un vent violent, Benny a atterri à 2 km environ des postes défensifs, non sans s’abîmer le genou. Malgré des souffrances aiguës, il a trouvé l’énergie de se traîner dans les montagnes qui s’élèvent à 3 km environ dans l’Ouest, l’unité égyptienne partie à la recherche du pilote qu’elle avait vu sauter du Mystère en feu étant heureusement entraînée dans la direction opposée par le parachute abandonné que le vent soulevait et roulait. Benny a donc pu atteindre une petite éminence au pied des montagnes, mais arrivé au sommet, il a eu le grand étonnement de voir une cabane avec deux soldats égyptiens assis à 200 mètres de lui. Complètement épuisé, il a décidé de rester où il était et au bout de peu de temps, un Piper est venu tourner au-dessus du Mystère brûlé. Benny a bien fait des signaux avec la gaine de son parachute qu’il avait prise avec lui, mais le pilote de l’avion ne l’a pas vu. Deux heures plus tard, à 17.00, retour du Piper qui cette fois s’approche davantage des montagnes et le pilote voit les gesticulations de Benny. Pour être bien sûr de son affaire, il coupe les gaz, perd de la hauteur et crie : « Tu es bien Benny ? » Voyant les hochements de tête énergiques, il se pose sur la grève à moins de 500 mètres du camp égyptien, puis roule jusqu’à l’éclopé pendant que celui-ci se traîne vers l’appareil, saute à terre, charge son « butin » avec l’aide d’un éclaireur qui était à son bord et repart sans demander son reste.
Ce qui est le plus remarquable, c’est que pendant toute l’opération – signaux variés, identification, atterrissage, marche d’approche, chargement et décollage – les deux soldats égyptiens assis près de la cabane appuyés sur leur fusil ont suivi ces faits et gestes avec un vif intérêt et une passivité totale.
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