L'histoire des productions artistiques en milieu asilaire a subi, depuis son origine un double mouvement contraire. Car si, d'une part, il est maintenant acquis que d'authentiques artistes ont vécu et produit au sein des hôpitaux psychiatriques des œuvres en dehors des courants artistiques dominants, des œuvres tout à fait personnelles mais qui accèdent à une portée humaine générale qui les rend irréductibles à toute interprétation unilatérale, il est tout aussi évident que jamais plus qu'à présent, on assiste, par le canal des ateliers d'expression plastique, d'art thérapie, et autres lieux institutionnels de productions "artistiques", à la prolifération d’œuvres complètement inintéressantes en dehors (justement) de la problématique immédiate et conjoncturelle de leur auteur.
Philippe Mons, sur les pas d'André Breton, comme lui psychiatre, fait sien le prédicat que la beauté n'existe pas, mais que c'est l'exercice incessant de l’œil qui va débusquer la beauté dans la vie.