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Bibliographie de Myriam Daniel   (3)Voir plus

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
PREFACE
Pierre Brocchi

J'ai croisé Myriam à l'occasion d'un salon régional du livre. Elle faisait d'importants efforts pour paraître inaperçue sans y réussir vraiment. Elle y présentait son premier roman et comme tous les auteurs tranquillement installés devant leur clavier pour y coucher leurs idées, elle avait dû se plier à cet exercice. Oser affronter le public. Comment intéresser ces inconnus qui passent sans vous voir devant votre table et jettent un œil déjà circonspect comme s'ils allaient marchander le contenu de votre livre. Comment partager son roman avec ces lecteurs potentiels puisqu'en fait, c'est aussi un peu pour ça qu'on écrit et parfois, qu'ils sont là (quand ce n'est pas pour se faire prendre en photo avec une " pointure " médiatiques et autres auteurs confirmés ?) Il était facile de deviner qu'à cette torture, Myriam préférait nettement l'écriture. Et dans un salon du livre, il y a peu d'espace ouvert au "débutant " souvent abandonné, vissé à sa table. Seul devant la foule des curieux, regardant avec envie la longue chenille qui attend sa signature pour le dernier roman de son voisin…. C'est l'occasion aussi pour d'autres, malheureusement peu nombreux, mais parfois aussi de grands auteurs, de se souvenir qu'ils sont passés par là.
Myriam a toutefois traversé cet aquarium géant sans trop de dommages et a même remis ça dans un autre festival du livre. Le challenge s'était complexifié puisqu'elle devait parler de son livre devant un micro. Je l'ai alors entendue raconter Patience Meurtrière, son premier roman. Ou plutôt, découvert tout l'enthousiasme qu'elle avait mis à le construire. Ce thriller méditerranéen qui possède tous les arcanes du genre, dépeint une nature humaine sordide, des meurtres sanglants sur une Côte d'Azur pervertie par l'argent…elle y tue les lâche, rend sympathique les caractères forts et indépendant, même les meurtriers. Bref, la surprise la plus totale ! Aussi, méfiez-vous de la gentille Myriam perdue derrière sa table de dédicaces mais adepte de Stephen King et autre Grange…surtout quand des lecteurs disent l'avoir reconnue dans un de ses personnages ! C'est une des raisons qui m'a poussé à lui écrire cette préface : on est jamais trop prudent avec ces adeptes de l'hémoglobine surtout si, comme dans ce deuxième roman, on risque de l'identifier à Elodie son personnage principal, une tueuse professionnelle ! L'autre raison est le plaisir que j'ai eu à lire " Journal d'une folie ordinaire ". Alors ne boudez pas plus longtemps votre plaisir et dépliez ce "journal d'une folie… ". Sans n'oublier de vous retourner de temps à autre….
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Christian, lorsqu’il se lève pour quitter son siège, regarde sa femme, et ne peut s’empêcher de sourire. Justine, comme à son habitude, discute avec animation, tout en faisant des gestes gracieux. Elle est toujours aussi belle et il se demande, une fois de plus, comment il a pu être assez stupide pour la tromper. Emilie, malgré sa jeunesse, ne fait pas le poids ! Heureusement, il a pu régler ce problème, du moins, il l’espère. Son sourire s’estompe un peu, lorsqu’il reconnaît un de ses clients qui lui fait un signe. Oh, non ! Pas maintenant, il a simplement envie de profiter de sa soirée. Et bien évidemment, comme il le craignait, ce dernier commence à lui demander des conseils sur un de ses contrats. Christian réussit à abréger la conversation en lui proposant de prendre un rendez-vous à l’agence. En poussant la porte des toilettes, il est surpris de reconnaître une autre de ses relations qui se lave les mains. Décidément, ce soir, il trouve que le monde est bien petit.

- Bonsoir, Christian, comment allez-vous ? Lui demande l’autre en lui tendant une main amicale.
- Très bien, je dîne avec des amis. C’est agréable ici, vous ne trouvez pas ?
- Tout à fait d’accord, j’apprécie beaucoup cet endroit.

Soudain, en un quart de seconde, Christian voit le visage de son interlocuteur changer, ses traits se durcir. Mais que se passe-t-il ? Il comprend tout de suite que quelque chose ne va pas, mais n’a pas le temps de réagir lorsque l’homme le pousse violemment contre la porte d’un des WC. Sous la brutalité du choc, la porte s’ouvre, heurte le mur et Christian se sent partir en arrière, sans pouvoir se retenir. L’assureur est un peu sonné. Les questions se bousculent dans sa tête. Son interlocuteur a peut-être bu ? Christian tente de se relever, mais il voit l’autre s’approcher. Il est maintenant si près de lui qu’il peut sentir le souffle de son haleine sur son visage. Une sensation de froid s’insinue au niveau de son cou. Le temps de réaliser qu’il s’agit très certainement de la lame d’un couteau, un liquide chaud imprègne sa chemise. Il voit le visage de son agresseur s’estomper et un voile noir tombe sur lui. La dernière chose qu’il entend est un prénom : Anthony.
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Je regarde le paysage défiler derrière les vitres de l’autobus qui nous ramène à Guillaumes. La morne plaine du Var avec le fleuve qui s’étale majestueusement, grosses pierres affleurant, les gorges de Daluis, les vergers, les petits villages qui se succèdent… Il pleut, même les éléments semblent s’être ligués contre moi.
Mais je ne vois rien, je suis plongée dans de sombres pensées. Réponds machinalement à ma mère. Je ne prête aucune attention aux bruits des passagers dans l’autobus : conversations, rires. Mon enveloppe charnelle est bien là, mais pas moi, je suis à mille lieux. La honte me submerge : comme j’aimerais disparaître dans l’eau boueuse du fleuve. Une légère nausée a pris possession de mon corps depuis quelques jours. Je n’ose mettre un nom sur mon état. Pourtant, au fond de moi je sais, je sais qu’à partir de maintenant plus rien ne sera comme avant.
Avant, c’était il y a à peine quelques jours, quelques petites semaines… Mais quelle idiote de n’avoir pas écouté les conseils avisés prodigués par ma mère ! J’ai honte, je sais bien que tout le monde va me mépriser au village : je sais comment les bonnes âmes parlent des filles dans mon état. Une traînée, une fille facile, quand ce ne sera pas une putain ! Mes parents vont être déshonorés. Comme j’aimerais mourir, disparaitre de la surface de la terre. Ah ! Si je pouvais revenir en arrière en sachant ce que je sais…
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Il pivote lentement, très lentement, puis s’aperçoit qu’elle est simplement retournée dans son lit en soupirant. Il est rassuré et revient à sa sinistre mission. Il se dépêche de verser le contenu de la fiole dans le verre. Lorsqu’elle le portera à ses lèvres, comme tous les matins, elle s’empoisonnera. Elle qui a toujours dit que les habitudes étaient mauvaises. Une fois de plus, elle avait raison : les habitudes ne sont pas bonnes. Elles peuvent même tuer. La preuve.
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Il se tourne vers la forme allongée à côté de lui. La faible lueur des réverbères qui passe aux travers des fenêtres, lui permet de voir des cheveux blonds répandus sur l’oreiller. Le drap souligne les courbes d’un corps nu. Un léger ronflement parvient à ses oreilles. C’est Sonia, Sonia qu’il a suivie jusque dans son lit. Sonia, Nathalie ou une autre, quelle importance ! Compagnes de beuverie. Rituel identique plusieurs soirs par semaine. Se bourrer la gueule jusqu’à point d’heure. Suivre l’heureuse élue jusque chez elle ou bien la ramener dans le petit studio qui lui sert de garçonnière. S’envoyer en l’air plus ou moins bien. Plutôt moins que plus d’ailleurs ! Penser à leurs ébats le dégoute : son gros corps mou, flasque, transpirant collé à celui de sa partenaire. Il peut dire merci à l’alcool et aux ravages qu’il fait tant à son physique, qu’à son cerveau ! L’impuissance est la contrepartie à l’oubli dans lequel il le plonge. Mais le plus dur à encaisser pour lui est le sourire gêné de sa compagne du moment. Un reste de fierté sans doute… Son haussement d’épaule, ses paroles lui assurant que ce n’est pas grave, que cela peut arriver à tout le monde !
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Je n’en peux plus : je suis essoufflée, un point de côté me transperce le flanc. Je sais que je ne pourrais pas tenir longtemps à ce rythme. Je n’ai pas dû m’entraîner suffisamment à la salle. Des muscles, dont je ne connaissais même pas l’existence, se rappellent à mon bon souvenir. Je regarde derrière moi, et heureusement, .... ne semble pas m’avoir suivie. Je reprends mon souffle en m’appuyant contre un arbre, et essaie d’inspirer profondément. Je remets de l’ordre dans mes pensées et réfléchis plus calmement : dois-je continuer à courir ou bien essayer de me cacher ? Je connais mes faiblesses : en bonne citadine que je suis, je n’ai jamais été à l’aise dans les bois ou à la campagne, sans compter un sens de l’orientation quasiment nul. Il faut que je prenne une décision, et vite. Je me décide à continuer à marcher en faisant le moins de bruit de possible. Je vais certainement atteindre une route où j’aurais peut-être la chance de rencontrer un automobiliste. Je pourrais lui demander de me conduire au poste de police le plus proche.
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Une des amies d’Emilie, Sylvia, avec qui elle court tous les dimanches matins, inquiète de ne pas la voir, s’est rendue à son appartement. Elle s’est tout de suite aperçue que quelque chose ne tournait pas rond car la porte d’entrée était entrebâillée. Elle l’a poussée en appelant Emilie, et le désordre l’a frappée, son amie est si méticuleuse, limite maniaque.
Que s’est-il passé ? Les tiroirs sont ouverts et renversés, les lampes jetées à terre et cassées. Tout est sens dessus dessous. Un mauvais pressentiment l’a envahie, et lorsque Sylvia qui est infirmière a vu son amie allongée sur le sol, elle a tout de suite compris qu’elle était morte. Sa posture ne laisse aucun doute : ses beaux cheveux blonds sont éparpillés sur le sol, ses yeux vitreux fixent les pieds de la table basse, son visage est d’une pâleur de cire. Le premier choc passé, et après être sortie de l’appartement, Sylvia a immédiatement appelé la police.
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Je m’approche en faisant mine de chercher quelque chose dans mon sac à main. Comme je m’y attendais, en homme bien élevé, il détourne poliment le regard. Même si c’est la première fois que je lui adresse la parole, je le connais très bien, sa vie est pour moi comme un livre ouvert. Je sais qu’il a peur de se montrer indiscret. Il est si bien éduqué.

Je jette un regard discret sur la route afin de vérifier que personne ne se trouve dans les parages. Rien, tout est calme. Mais il faut que je me dépêche, je ne veux pas que quelqu’un me surprenne. Alain n'a pas le temps de réagir lorsque prestement je lui enfonce l’aiguille de la petite seringue que je tenais cachée dans ma paume, au niveau de son cou. Elle contient du cyanure de potassium qui après injection provoque une perte de conscience et la mort en quelques secondes.
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Beaucoup de mes patients s’en sont sortis grâce à moi. Immense satisfaction ! Il faut dire que je fais ce qu’il faut pour les sauver. Je me consacre à eux sans compter. Ne ménage pas ma peine. Quant aux quelques autres, les pauvres, je suis bien contente de les avoir éliminés. Il n’y avait rien d’autre à faire. Je ne supportais pas les croix qu’ils étaient devenus pour la société.

Aujourd’hui, je dois m’occuper d’Anaïs. Pauvre petite Anaïs ! Je lui ai conseillé, à maintes reprises, de quitter son petit ami qui la bat bien plus souvent qu’à son tour. Tout en lui jurant ses grands dieux qu’il l’adore. Quand je pense que cette ordure la viole également de temps à autre pour varier les plaisirs ! Le problème est qu’Anaïs ne suit pas mes conseils avisés. Quel dommage !
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Je me gare devant l’immeuble avec appréhension. Je ne suis plus la même qu’à mon retour de vacances. La petite allée que je traverse pour rejoindre la porte d’entrée me semble menaçante. J’imagine qu’un tueur m’y attend caché derrière un arbre prêt à bondir à mon passage. En ce début d’après-midi, tout est calme, personne dans la petite ruelle tranquille. Je me dépêche d’introduire la clef dans la serrure. Du moins, j’essaie : ma main est prise d’un tremblement et la clef tombe à mes pieds. Au même instant, un bruit derrière moi me fait sursauter. Ça y est c’est la fin ! La terreur me serre la poitrine comme un étau. Je me retourne d’un bond, en poussant un cri, le cœur battant la chamade.
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