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Critiques de Myriam Escard-Bugat (13)
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Dossier de l'art, n°221 : Emile Bernard

Emile Bernard (1868-1941) est la fois un peintre et un écrivain français.

En 1884, il entre dans l'atelier de Fernand Cormon, où il fait la rencontre de Toulouse-Lautrec ; il en sera exclu en 1886 pour insubordination. Il quitte alors Paris pour la Normandie et la Bretagne où il s'initiera au pointillisme et rencontrera Gauguin à Pont-Aven. Il devient une figure incontournable de ce nouveau groupe qui s'appellera, quelques années plus tard, l'Ecole de Pont-Aven et jouera un rôle important dans l'évolution stylistique, sous l'influence de Cézanne, et du stylisme naissant.

Se tournant, au début des années 1890, vers le mysticisme, perceptible dans ses gravures sur bois, cette orientation le rapprochera de sa génération et plus particulièrement de Maurice Denis et Paul Sérusier, futurs nabis, avec lesquels il participera à diverses expositions impressionnistes et symbolistes.

En 1893, il part pour l'Italie où il sera marqué par les oeuvres de Giotto et de Fra Angelico. Puis il visite Constantinople, Jérusalem et l'Egypte où il restera dix ans et produira des tableaux orientalistes.

De retour à Paris en 1904, il se dirige vers « un retour à l’art de tradition, à la grande peinture, à l’art classique » qui l'éloigne des expérimentations avant-gardistes de ses débuts.

Il publie des poèmes sous le pseudonyme de « Jean Dorsal ». Guillaume Apollinaire apprécie ses différents talents dans une lettre publiée en préface à son recueil de poèmes La Lumière Mythique.

Le Musée d'Orsay possède plusieurs de ses toiles.

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Dossier de l'art, n°223 : Le musée Picasso

" Tout Picasso en une collection



"Avec ses 5000 pièces, la collection du musée offre une traversée sans pareille de tout l'oeuvre peint, sculpté, gravé et dessiné de Picasso. Des premiers tableaux de l'Andalou au dialogue avec les maîtres engagé dans "les années 1960, elle nous conduit à travers les périodes les plus significatives de la production de l'artiste, éclairant ici ou là une thématique récurrente, la complexité d'une réflexion ou un moment majeur dans l'histoire de l'art moderne. Point d'orgue de ce parcours complet, le dernier étage de l'hôtel Salé accueille une sélection de pièces de la collection personnelle de Picasso : elle éclaire en retour les racines de son travail et sa monstrueuse capacité d'appropriation."
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Dossier de l'art, n°227 : Velázquez

Quel ne fut pas mon étonnement quand, récemment de passage à Paris, je me suis retrouvée nez-à-nez dans le métro avec l'infante Marguerite-Thérèse d'Espagne, future impératrice d'Autriche !



Étonnement qui fut suivi de près par la plus cruelle frustration lorsque je réalisai que je n'aurais nullement le temps de demander audience à cette royale enfant, pourtant actuellement en résidence au Grand Palais. Et pourtant... ladite infante m'avait déjà scotchée une demi-heure devant le spectacle de sa grâce lors de ma précédente visite au Kunsthistorisches Museum de Vienne, et mon envie était grande de pouvoir lui adresser mon bon souvenir tout en témoignant à Diego Velázquez toute mon admiration pour l'incroyable rendu des cheveux, des tissus, des rougeurs juvéniles, des dentelles et des fils d'argent qui font de "L'infante Marguerite en bleu" un tableau envoûtant.



Grâce au "Dossier de l'art" consacré à l'exposition temporaire du Grand Palais - laquelle réussit l'exploit de réunir plus de cinquante toiles attribuées au Maître du Siècle d'Or - et à l'oeuvre de Velázquez, ma frustration s'est toutefois transformée en plaisir. Tout d'abord, est-il besoin de rappeler que le support est de très belle qualité ? Pour une revue d'art, c'est un minimum syndical. S'ajoute à cet acquis le très bon rendu des œuvres, nombreuses, qui illustrent à merveille le propos, de qualité lui aussi et servi par des spécialistes qui savent écrire sans lasser, ce qui n'est pas si commun.



Je ne peux que louer le choix thématique de la rédaction qui donne au dossier une cohérence très appréciable. Quelle satisfaction de redécouvrir Velázquez à travers son temps et la société qui fut la sienne, de comprendre l’assujettissement inhérent à son statut de peintre de la Cour et les mœurs de la noblesse la plus austère et rigide d'Europe, mais aussi d'entrevoir sa personnalité à travers son observation des plus humbles, son traitement des natures mortes, son travail tout en pudeur et en révérence des sujets religieux, son attachement à rendre fidèlement l'expressivité des regards, des lèvres ou des mains, enfin, de saisir l'étendue de son talent. Velázquez sut notamment résoudre les grands paradoxes qui accompagnaient la plupart des commandes, comme cette complexité à figurer la gloire des puissants sans tomber dans l'emphase des vaniteux, ou encore cette difficulté à placer de l'autorité et du charisme dans le regard d'un prince de cinq ans.



Ce "Dossier de l'art" met en lumière les enjeux de la rétrospective de 2015 au Grand Palais et explore avec finesse les logiques de l'artiste dans toute leur pluralité.
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Dossier de l'art, n°227 : Velázquez

Velasquez « C’est Le peintre des peintres, il ne m’a pas étonné mais ravi » disait Manet à Fantin-Latour



On a souvent l’impression pour des artistes comme Velasquez qui sont très connus que plus rien ou très peu reste à découvrir.

L’entretien avec Guillaume Kientz, commissaire de l’exposition, qui s’est achevée au Grand Palais le 13 juillet, nous démontre le contraire :

Il a, entre autre, choisi de montrer des toiles dont l’attribution est discutée et de cette manière permettre au public de mieux comprendre l’art de Velasquez :

« Il y a deux façons de comprendre un peintre. La première est d’étudier le noyau d’oeuvres certaines, signées, documentées, et de s’en écarter progressivement pour aller vers les marges en suivant un mouvement centrifuge. L’autre démarche consiste au contraire à partir de l’entourage du peintre, donc, ici, de tout ce qui ressemble ou passe pour du Velasquez - les élèves, l’atelier - afin de mieux comprendre cette zone un peu nébuleuse… »



Ce numéro des dossiers de l’art, d’un article à l’autre, m’aura fait progresser de découvertes en découvertes non seulement concernant l’évolution du peintre entre ses débuts à Séville dans l’atelier de Francisco Pacheco dont il épousera la fille Juana, son installation à Madrid lorsqu’il devient peintre du roi Philippe IV, sa rencontre avec Rubens en 1628,

« Surpassant ses pairs par sa culture océanique, son profil achevé de « peintre gentilhomme » et l’ampleur de son génie, Rubens ne constitua pas seulement une source d’inspiration pour Velasquez, mais encore un idéal statutaire, en même temps qu’il l’incitera, par son exemple, à un dialogue approfondi avec les grands maîtres vénitiens du « Cinquecento », particulièrement Titien. »,



ses deux séjours à Rome qui lui feront atteindre « la plénitude de son art »,



mais aussi sur la période du siècle d’or espagnol dont le déclin s’amorce avec l’arrivée sur le trône de Philippe III, la puissance de l’Espagne continuant à se lézarder sous le règne de Philippe IV.



Suite à ses articles généraux, se succèdent des analyses plus précises des tableaux classés en « Peintures du quotidien », « Velazquez portraitiste » et « Oeuvres religieuses et mythologies », un arrêt sur l’un des chef-d’oeuvre de l’exposition « La toilette de Vénus, dite Vénus au miroir dont on peut se demander comment elle a pu échapper à la censure inquisitoriale et en conclusion « Dans le sillage de Velasquez », collaborateurs et héritiers.



Dans la partie finale de la revue intitulée « Découverte », une très intéressante suite d’articles en particulier :

Une comparaison approfondie entre Rubens et Velasquez et une étude de deux versions du Philippe IV en costume de chasse

puis L’Escorial de Madrid, Velasquez au Prado, le musée Goya de Castres et Ribera et ses Caravagesques Apôtres



Le déroulement de ce numéro de Dossiers de l’art m’a offert une analyse complète qui permet de replacer Vélasquez dans la société de son temps et surtout de voir que la perfection qu’il a atteinte n’a pas surgie subitement mais grâce à des rencontres qui ont permis la maturation de ce « maître » et l’épanouissement de son oeuvre.

Une nouvelle fois j’ai apprécié la qualité des reproductions alliée à celle des textes qui donne à cette revue la valeur d’un livre d’art en étant plus accessible et plus maniable.

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Dossier de l'art, n°227 : Velázquez

Une rétrospective exceptionnelle consacrée à Velázquez vient de se terminer au Grand Palais.

Diego Rodriguez de Silva y Velázquez (1599-1660) est sûrement le plus célèbre peintre de l’âge d’or espagnol. Immense artiste à la fois par ses natures mortes, ses peintures religieuses mais aussi par ses portraits du quotidien (des humbles) et des grands du royaume. Il maitrise le jeu du clair-obscur pour mieux faire éclater les scènes et les personnages.

Il commence son apprentissage à 11 ans. Mais, c’est par l’élaboration d’un portrait du jeune roi Philippe IV (commandé par le Comte d’Olivares, premier ministre) que sa carrière prend son ampleur. Il devient peintre officiel du roi en 1623 jusqu’à obtenir en 1658 le titre de Chevalier de Saint-Jacques (Santagio). Influencé notamment par Caravage, il fera aussi la rencontre de Rubens, ce qui l’incitera à se rendre en Italie : « C’est à Rome que Velázquez découvre la façon dont l’air circule, et comment le contenir dans la toile ».

Durant plus de trente ans, il sera peintre de la cour, ce qui sera à la fois un privilège mais aussi une lourde contrainte (thématiques picturales et le temps à sa peinture sont plus limités du fait de ses obligations vis-à-vis du roi).



La revue « Dossier de l’Art » permet cette immersion dans ses tableaux, de comprendre son travail, sa technique, les périodes et les évolutions de l’artiste. Et ce, d’autant plus grâce à la qualité des nombreuses illustrations, de l’impression et des différents textes et des thèmes abordés.

Et quel plaisir que de revoir les traits du jeune garçon du tableau « Vieille femme faisant frire des œufs » (1618), les regards de ces monarques, les expressions de ces humbles, l’incroyable lumière dans la représentation du « Christ ». (1632)…

En s’attachant à la fois à l’exposition (interview de Guillaume Kientz, conservateur au département des Peintures du musée du Louvre et commissaire), la biographie du peintre, ses différents styles, son époque mais aussi par les focus sur certaines de ses œuvres (« Les Ménines » bien sûr ou encore « La Toilette de Vénus, dite Vénus au miroir », « Philippe IV en tenue de chasse » pour ne citer qu’eux), nous pouvons prendre le temps de mieux détailler ses œuvres et appréhender ce génie.



C’est ce qui me plait tant dans les revues d’Art. Lorsque je vais à une exposition, qu’elle soit consacrée à un artiste ou à un courant que je connais relativement ou -à l’inverse- en réelle novice, y allant pour le seul plaisir de découvrir des œuvres d’art, j’aime ensuite parcourir une revue traitant de ce sujet.

Sciemment peut-être je ne le fais rarement avant l’exposition, comme si je voulais cette visite presque la moins possible influencée par les connaissances sur les œuvres et l’artiste. Comme si je désirais être dans le ressenti, simplement.

Le temps de l’exposition est du temps pour moi à l’émotion, au cœur qui s’emballe miraculeusement pour une œuvre, un artiste, un thème. Approcher par exemple un tableau (quand je peux suivant l’affluence), y lire les traits, les coups de pinceau, les couleurs, les jeux de lumière, s’éloigner, revenir, aimer, être insensible ou détester. Y passer des heures émues ou en coup de vent, passante indifférente.

J’apprécie alors ensuite de parcourir une revue pour me rappeler ce moment, et pour mieux connaître le peintre, ses influences, son histoire et mieux saisir les œuvres et tenter de comprendre son travail.

Je feuillette la revue. Je prends le temps aussi de rentrer dans les tableaux comme j’ai pu le faire durant l’exposition, mais avec un autre œil. J’y reviens plus tard selon l’envie pour (re)lire un article, revoir un tableau, saisir ce qui a créé en moi de l’émotion, m’enthousiasmer à nouveau, me rappeler ces émotions, en découvrir d’autres et me donner l’envie de faire de nouvelles expositions.

Une nouvelle fois un grand merci à Mathilde.

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Dossier de l'art, n°230 : D'or et d'ivoire

J’ai toujours été éblouie par les églises, les cathédrales, les abbayes... Que l’on s’entende bien, ‘éblouie’ ce n’est pas par attrait théologique ni parce que j’ai vu (ou rêvé de voir) une quelconque lumière mystique...

Gamine, je suivais mes grands-parents tous les dimanches à la messe. Et si j’étais peu attentive aux sermons du prêtre, j’avais toujours l’œil attiré par tous ces gens qui priaient, chantaient les chants religieux (celui en canon, avec d’un côté les hommes et de l’autre les femmes, dans la langue régionale, était une pure merveille), par les vitraux si colorés, les tableaux, les statues et autres ornements, l’orgue, cette bâtisse belle et si impressionnante pour la petite fille que j’étais, à la fois austère et bienveillante. (Était-ce ma 1ère découverte –inconsciente- de l’art, des œuvres de ces divers artisans ?).

Adulte, lors de mes visites dans différentes régions de la France, et même à l’étranger, j’ai continué à rentrer dans ces édifices et à rechercher ce plaisir, toujours bluffée par l’architecture, les vitraux, tout ce qui faisait d’eux leurs spécificités et leur beauté.

Alors, bien entendu, cette revue consacrée à l’exposition au Louvre-Lens « D’or et d’ivoire – Paris, Pise Florence, Sienne 1250-1320 » ne pouvait qu’éveiller mon intérêt et mon plaisir.

L’exposition s’intéresse à la période du XIIIème siècle, période dite « gothique rayonnant ».

Il existe plusieurs périodes au style gothique : le primitif, le classique, le rayonnant, puis le flamboyant. Le style gothique « rayonnant » est en référence à la rose, élément important du décor (la grande rosace Nord de la Cathédrale Notre Dame de Paris, pour un des exemples les plus connus).

Cette exposition montre les différents styles qui émergent dans les domaines de la sculpture, l’ivoire, l’orfèvrerie, l’émail… en mettant en exergue les transferts stylistiques qui s’opèrent entre Paris et la Toscane.

Les articles de Dossier de l’Art s’attachent à chacun de ces domaines, avec, comme d’habitude, beaucoup de précision et de qualité autant dans les textes que dans les nombreuses illustrations (les couleurs, la lumière, les détails magnifiques de certaines œuvres et édifices). En plus des rosaces, le style rayonnant se caractérise par l’agrandissement des édifices et de leur hauteur, l’architecture du vide du fait de ses ouvertures et de l’importance de la lumière (les grands vitraux) ou encore par le décor : les sculptures par le drapé des Vierges à l’enfant ou encore la chaire à prêcher de la Cathédrale de Pise de Giovanni Pisano (avec ces détails somptueux), la peinture sur bois comme technique de la narration du récit biblique...

Certes, je ne peux prétendre, compte tenu du sujet assez pointu, être à présent incollable sur le style gothique rayonnant ni être capable de distinguer sans erreur les différents styles gothiques en admirant une prochaine cathédrale ou abbaye. Mais, je les admirerai certainement avec encore plus de curiosité et de plaisir lors mes prochaines escapades… (accompagnée par les pages « découvertes »).

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Dossier de l'art, n°230 : D'or et d'ivoire

Ce très beau et très pointu numéro de juin des Dossiers de l’art offre, en faisant varier les points de vue et les angles d’approche, une étude exhaustive et passionnante de l’exposition qui a lieu jusqu’au 28 septembre 2015 au sein du Louvre Lens : D’or et d’ivoire, Paris, Pise, Florence, Sienne.

Il peut permettre, me semble-t-il, à ceux qui ont la possibilité de s’y rendre, de mieux l’apprécier ; quant à ceux qui comme moi ne la verrons pas, la richesse des illustrations et l’intérêt suscité par les articles qui composent cette revue permet d’aborder dans toutes ses nuances cette période de 1250 à 1340 qui est celle du gothique rayonnant :

«  Coeur de cette apogée du gothique, Paris déploie au XIIIe une production exceptionnelle dans les domaines de la sculpture, de l’ivoire, de l’orfèvrerie, de l’émail et de l’enluminure, qui irrigue entre 1250 et 1320 les arts des cités de Toscane par un complexe jeu de transferts »

C’est ce jeu de transferts méconnu que fait subtilement découvrir l’exposition en mettant en valeur à travers plus de 125 oeuvres présentées « les croisements entre les différentes techniques », le renouvellement créatif qui en est né et mènera à la Renaissance.

En contemplant les oeuvres d’art parisiennes, en particulier les ivoires, on est frappé par le raffinement, la beauté des expressions et le mouvement des drapés, la vie qui s’en dégage, alors que l’art toscan est demeuré un peu raide. Dans les peintures ou la statuaire en bois peinte demeure l’influence de l’art byzantin.

Ce sont les marchands qui, en transportant des petits objets d’or ou d’ivoire, introduisent l’art parisien en Toscane. Des artistes comme Cimabue ou Nicola Pisano vont alors transposer dans leurs oeuvres des éléments de l’art français et les faire évoluer.

Ce dossier de l’art permet également d’étendre la découverte du lecteur grâce à une bibliographie complète et en l’invitant, à la fin du numéro, à visiter une autre exposition,« Sienne aux origines de la Renaissance » au musée des beaux-arts de Rouen jusqu’au 17 août 2015

puis en lui proposant un itinéraire « Sur les traces du Paris rayonnant » et un parcours du « redéploiement des primitifs italiens aux offices de Florence dont les six salles qui y sont consacrées ont été rouvertes fin avril après six mois de travaux.

De quoi avoir des vacances bien remplies !!!!

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Dossier de l'art, n°233 : Picasso.mania

A l’occasion de PICASSO.MANIA, Dossier de l'Art sort un numéro remarquable consacré à l’exposition du Grand Palais à Paris.

Ce N° 233 du mois d’octobre très bien illustré s’ouvre sur l’interview de Didier Ottinger commissaire général de l’exposition qui nous dévoile la genèse de PICASSO.MANIA, ou comment démontrer l’influence de Picasso chez les artistes contemporains et avant-gardistes des années 60 – 80.

Dossier de l'Art nous présente ensuite différentes analyses d’experts précédées d’un résumé utile de l’œuvre de l’artiste avant d’aborder certains face à face artistiques de l’expo.

Trois experts en histoire de l’art décortiquent brillamment et avec talent l’homme, son œuvre, ses influences sur les plans personnel, historique et artistique. Ces analyses ne se veulent pas exhaustives de la vie du peintre, elles ne se recoupent pas, elles se superposent, ce qui donne une vision certe un peu intellectuelle et fragmentée mais fort intéressante en particulier sur l’œuvre tardive de PICASSO.

Le face à face très bien documenté qui confronte 5 artistes, Lichtenstein, Kippenberger, Johns, Hockney, Koons, au maitre apparait ensuite comme une évidence.

La lecture de ce N° consacré à PICASSO.MANIA permettra d’aborder l’exposition et au-delà l’œuvre du maitre avec un certain nombre de clefs permettant de sortir de l’analyse ou de l’histoire pour entrer dans ce que recherchent les amateurs d‘art : l’émotion.

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L'objet d'art - HS n°166 : Manet Degas

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« Il vous faut la vie naturelle, à moi la vie factice. On devrait fusiller les peintres qui plantent leur chevalet en plein air ».



Curieux personnage cet Edgar Degas ! surprenant propos ! Heureusement que ses amis avant-gardistes connaissaient l’humour de celui qui participait à toutes leurs expositions des peintres impressionnistes. Leur crédo était justement le plein air, la lumière changeante, la vibration de l’éphémère.

Pour Degas, le paysage n’est vraiment pas son truc ! Il ne supporte pas la peinture en plein air, en dehors de la fréquentation des hippodromes et des chevaux. Ce qui l’intéresse est le dessin. Il recherche la forme héritée des grandes traditions antiques et conçoit la peinture comme une construction intellectuelle : « Faites des lignes… Beaucoup de lignes, soit d’après le souvenir, soit d’après nature », lui disait Jean-Auguste-Dominique Ingres, qu’il admirait.

Degas détonne parmi ses amis qui, malgré tout, ne lui en veulent pas de parler ainsi. Il affirme avec bon sens : « Cela ne signifie rien l’impressionnisme. Tout artiste consciencieux a toujours traduit ses impressions ». À l’observation de la nature, Degas oppose l’exercice de la mémoire et l’imagination uniquement en atelier. Ce qu’il aime le plus : les rampes artificielles éclairées des théâtres, des cafés-concerts, des beuglants, du cirque, des boudoirs discrets des maisons closes. Il ne cesse de croquer des danseuses en mouvement dans des scènes de ballets parisiens. Il les traque, les capture partout. Il ressent également beaucoup de plaisir à pasteller les femmes à leur toilette.



Un autre grand peintre, Édouard Manet, a, lui aussi, un goût modéré pour le grand air. Ses toiles les plus impressionnistes sont réalisées durant l’été 1874, l’année de la première exposition du groupe, dans le jardin de son ami Claude Monet où il se retrouve avec Renoir, les deux peignant la femme de Monet, la jolie Camille, assise avec son fils Jean allongé contre elle.

Manet a une obsession : réussir par la voie officielle alors que le jury du Salon le rejette systématiquement chaque année. Ses « Déjeuner sur l’herbe » et « Olympia » ont été conspués par les critiques, mais il ne se décourage pas et se représente chaque année au Salon dans l’espoir d’être accepté par ses pairs. Les « refusés », ses amis impressionnistes, ne comprennent pas son refus de participer à leurs expositions.



On peut se demander pourquoi Edgar Degas et Édouard Manet sont définis comme « Impressionnistes » alors qu’ils vont à l’encontre des théories de ceux-ci. Ces deux peintres sont proches intellectuellement et esthétiquement, ce qui les agace parfois. La même génération : naissance dans les années 1830. Leur milieu social et culturel est semblable : la grande bourgeoisie parisienne. Ils se seraient connus au Louvre, par hasard, devant des toiles de maîtres. Régulièrement, ils se réunissent au café Guerbois aux Batignolles où ils retrouvent un groupe d’avant-gardistes composé d’artistes et écrivains. Édouard Manet en est la vedette depuis ses esclandres dans les Salons qui l’ont rendu célèbre. Les discussions sont animées, on s’échauffe, on échange diverses théories sur l’art, sur le métier, dans un choc d’opinions perpétuel.



Parmi tous les peintres brillants de l’avant-garde, Degas et Manet affirment leur différence par leur conception de la peinture moderne. Une rivalité s’installe et leur relation est complexe. Ils s’admirent, pourtant une toile « Monsieur et madame Manet » de Degas va causer une importante fâcherie entre ces deux artistes essentiels des années 1860 – 1880. Venu chez Manet, Edgar Degas le saisit dans une étrange attitude : vautré dans un canapé, jambe droite repliée, une main dans la poche et l'autre soutenant son visage pensif. Sa femme Suzanne joue du piano face à lui. Amicalement, Degas fait don du tableau à Manet, mais ce dernier, estimant sa femme enlaidie, découpe la toile pour faire disparaître cette « déformation des traits de sa chère Suzanne ». Degas, très en colère, reprend son œuvre déchirée et lui renvoie une nature morte.



La femme du peuple et la bourgeoise sont les thèmes qui rapprochent les deux peintres : femmes du monde, blanchisseuses, couturières, modistes, prostituées.

Ils peuvent se mesurer l’un à l’autre dans la thématique des scènes de café et de café-concert. Les mêmes modèles sont parfois utilisés. La comédienne Ellen Andrée pose à un an d’intervalle pour eux dans une vision différente. Sur la toile « Dans un café » de Degas, une femme est attablée devant une absinthe au côté d’un homme, les deux apathies, abrutis par l’alcool. Manet montre Ellen Andrée dans « La prune ». La femme est avachie sur une table, seule face à un verre d’eau-de-vie dans lequel une prune trempe. Vêtue d’une jaquette rose, le regard mélancolique, elle suit des yeux les clients, ou ses clients, car une femme seule au café est suspecte.



Malgré leurs divergences amicales avec les peintres impressionnistes, Degas et Manet vont arriver parfois à des résultats peu éloignés de ceux de Monet et ses amis : recherche de couleurs lumineuses, dissolution des formes, effets spontanés, touche libre.

Degas sera très affecté par le décès de Manet auquel il survivra d’une trentaine d’années.



Plus que quelques jours pour découvrir la brillante exposition Manet-Degas qui se tient au musée d’Orsay jusqu’au 23 juillet.



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L'objet d'art - HS, n°122 : Tintoret. Naiss..

Tintoret n'est pas le peintre de la Renaissance que l'on cite dès qu'on pense à la peinture de cette période ; vienne d'abord Michel-Ange, Raphaël, Titien, Léonard de Vinci. Puis, peut-être, une fois qu'on a cité ceux-ci, et quelques autres, peut-être, Tintoret nous vient à l'esprit juste avant le Corrège. C'est qu'on ne peut pas vraiment dire que ce peintre appartienne à un courant, à un mouvement. Et nous devons reconnaître que nos historiens de l'art adore classer en mouvement les ensembles de peintre ; ceci n'est pas une mauvaise idée, et cela permet de résumer plus simplement l'histoire de l'art, cependant ceci a le défaut de mettre certains peintres à l'écart : les Chagall, les Tintoret sont quelques exemples des conséquences malencontreuses de ce classement. Si on les cite, on les cite comme des artistes presque hors de l'Histoire de l'Art. Aucun artiste n'est hors de l'Histoire de l'Art, et Chagall et Tintoret ont incontestablement subi son influence, et l'ont, à leur tour, influencé. Tintoret a un sens de la couleur, de l'expressivité d'une étonnante modernité ; on est loin d'une toile de Titien toute en harmonie et en douceur ! Avec sa touche expressive, son talent de coloriste, son audace de peintre, Tintoret a sans doute influencé plus d'un peintre des siècles suivants. Certains peintres, extrêmement modernes, ont une recette similaire-la seule différence étant qu'il la pousse à son extrême. ce magazine, nous prouve que les œuvres de Tintoret peuvent être étudiées, que ce peintre à part s'inscrit puissamment dans le monde artistique de la Renaissance. Ne reculant devant aucune audace, avec un sens de la couleur, avec une virtuosité extraordinaire, brillamment commentée par les employés du magazine L'Objet d'Art, se sont des chefs-d'oeuvre, malheureusement méconnus, que nous offre Tintoret. Si je proclame : nous méconnaissons tous les peintres, je vais peut-être suscité l'incompréhension. Et je crains que ce soit vrai, que nous ne connaissions qu'une facette de nombre d'artistes, une facette placée sous un jour lumineux, et que l'essentiel reste dans l'ombre ; l'un des exemples les plus frappants est celui de Mondrian.

Après cette introduction, j'en arrive au magazine. Fouillé, précis, richement illustré, ce magazine complet, nous offre un panorama délicieux et vivant de ce grand artiste méconnu. Redécouvrons les artistes, car il y a encore bien des choses à découvrir. Redécouvrons l'art, dans notre sinistre monde contemporain, de l'utilité, de l'argent roi et du cynisme vainqueur. Redécouvrons le beau.
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L'objet d'art - HS, n°89 : Dolce Vita ?

Souvenir d'une magnifique exposition au Musée d'Orsay de l'art italien de la première partie du XXème siècle. Période assez méconnue. On y suit un parcours chronologique allant de l'Art Nouveau (Liberty) jusqu'au futurisme. On y croise des artistes comme Previati, Segantini, Boccioni, Chirico… Y sont présentés, des peintures, mais aussi de nombreux objets, mobiliers, vases, miroirs... représentant toute la richesse de l'art italien de cette période. Cette petite brochure est un agréable et nécessaire aide-mémoire.
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L'objet d'art - HS, n°89 : Dolce Vita ?

J'ai apprécié ce hors-série de L'objet d'art consacré à l'exposition Dolce Vita ? du musée d'Orsay pour une double raison : il en est à la fois très représentatif et complémentaire.



L'énorme intérêt des deux, c’est de nous amener en terrain à peu près inconnu. En effet, si ce n'est le futurisme et le cas particulier de Giorgio De Chirico pour la peinture métaphysique, l'art italien du début du XXème siècle, et d'autant plus ce qui a trait aux arts décoratifs, reste à peu près ignoré des Français. C'est particulièrement vrai pour tout ce qui concerne l'Art Nouveau : si l'on connaît très bien ici les tendances française et belge du mouvement, un peu moins les versions viennoises et allemandes et peu celles venues d’Espagne (excepté Gaudi) et d'Europe de l'Est, je crois pouvoir affirmer que le Liberty italien n'est que rarement cité dans les musées, les expositions ou les livres.



Je me serais d'ailleurs attendue à ce que le magazine accorde un peu plus de place au sujet, puisque trois salles de l'expo y sont consacrées, et non des moindres : c'est peut-être la partie la plus intéressante (mais c'est l'avis d'une fervente partisane de l'Art Nouveau). Cependant, les visages de l'art italien en cette période sont nombreux et il ne peut s'agir ici que de les présenter aux lecteurs pour leur donner envie d'aller plus loin, et non se montrer exhaustif sur chaque thème. En cela, ce numéro est une réussite.



On trouve donc ici un panorama des arts plastiques et décoratifs italiens, qui va du Liberty à l'abstraction et au rationalisme, en passant par la peinture divisionniste, la peinture métaphysique, le réalisme magique et le Novecento, assorti de nombreux focus sur des créateurs comme Carlo Bugatti, Giorgio De Chirico ou encore Gio Ponti (qu'il est difficile de rattacher à un mouvement). Le tout dresse un tableau suffisamment concis pour permettre au lecteur à la fois d'aborder un pan peu connu de l'art européen et de l'amener à approfondir la question en allant chercher de l'information ailleurs.



Je me dois aussi de noter qu'il est bien question dans le magazine des rapports entre le futurisme et le fascisme, avec un article sur la Maison du fascisme. Le musée d'Orsay a quant à lui choisi de passer outre, quoiqu'en dise la commissaire d'exposition dans l'entretien en début de publication (c'est apparemment une mode, ces temps-ci, cette façon de ne pas traiter des sujets qui fâchent dans les expositions). Un extrait du Manifeste futuriste n'aurait peut-être pas été de trop, mais au moins l'équipe de journalistes ne joue-t-elle pas les autruches.



En outre, L'Objet d'art a opté pour une couverture assez jolie, colorée, reflétant la diversité des œuvres et des artistes présentés, qui va à l'encontre de l'horrible choix du musée d'Orsay pour son affiche (un tableau représentant un clown et devant lequel j'ai vu un enfant fondre en larmes). Un bon hors-série, donc, pour donner envie d'aller voir l'expo ou de s'y replonger, ou encore pour pallier l'impossibilité de s'y rendre.

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L'objet d'art - HS, n°89 : Dolce Vita ?

L'objet d'art nous offre, dans ce numéro, une jolie rétrospective de l'exposition "Dolce Vita ?" qui se tient au musée d'Orsay depuis Avril 2015 et ce jusqu'à Septembre. On y apprend notamment l'existence du mouvement Liberty, version italienne du courant Art Nouveau ou encore la peinture divisionniste, pendant au bien connu pointillisme. Au fil de ce mini-catalogue d'exposition, le lecteur découvre que l'art italien n'est pas que renaissant mais a bel et bien exploré de nombreuses possibilités comme le futurisme, le symbolisme ou encore le rationalisme. Adieu De Chirico, bonjour Vittorio Zecchin et Achille Funi...

Entre design, sculpture, peinture et art conceptuel, cet objet d'art offre une jolie promenade visuelle et historique !
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