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Citations de Nabil Benali (30)


Des empoisonnements, il y en a eu, il y en aura. Mais ce qui jetait toute la ville dans la perplexité la plus totale, c’était l’ignorance des raisons qui étaient derrière cet assassinat. Hassan Ali Khodja n’était pas ce qu’on appelle communément un homme de bien.
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Toutes vantaient son prestige et son renom : « la cité blanche », « la blanche », « la citadelle », « la frondeuse » et d’autres encore que les chroniqueurs d’alors ne nous ont pas tous rapportées… Mais, par prudence ou superstition, ses habitants se méfiaient de tous ces noms orgueilleux que lui attribuaient les peuples voisins et parlaient plutôt d’el Mahroussa, « la bien gardée ». Alger respirait à peine à l’intérieur de son épaisse muraille jalonnée de hauts bastions que l’on voulait parés à tout danger et auprès desquels étaient dressées d’importantes casernes de janissaires. Mais c’était uniquement à ce prix qu’elle avait résisté à tout ou presque, depuis les attaques lancées par le Cardinal Jimenez, cent ans auparavant, jusqu’à la débâcle de l’Amiral génois Andrea Doria, en passant par l’expédition avortée de Charles Quint et les innombrables bombardements hollandais, français ou anglais.
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Par la force des choses, dans cette ville toute absorbée par sa défense, une grande partie de ses habitants, quelles que fussent leur condition et origine, vivaient en se surveillant les uns les autres, scrutaient les nouveaux venus ; ils épiaient les partants, tout cela pour mieux se garder de l’ennemi menaçant à toute heure de surgir au large. El Mahroussa : un seul mot pour tout dire, pour convoquer l’histoire et la géographie et ainsi décrire le monde vu d’Alger.
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Pour les marins, le lien à la mer est comme l’amour d’une femme capricieuse. Ils peuvent la maudire autant qu’ils le veulent, ils ne la quitteront pour rien au monde. Elle punit sans merci la moindre de leurs erreurs, les fait souffrir, les prive du reste du monde et eux, ils sont là, heureux de la subir, tant que la subir leur permet de vivre près d’elle...            
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Mais il faut être patient pour vendre et davantage encore pour se faire payer, quand on ne se retrouve pas soi-même à payer le premier... Et pourtant, je songe le plus sérieusement du monde à ouvrir un comptoir commercial à Alger.
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Ce n’était certainement pas la meilleure chose qu’ils avaient à faire au milieu de la tension qui avait passablement gagné la ville. Pour preuve, cette présence inopportune de soldats, qui s’adonnaient ainsi à un voyeurisme qui ne fut guère du goût des gens, excita la colère des hommes, en grande partie des corsaires, qui ne tolérèrent pas que l’on vienne ainsi dévisager leurs femmes ou leurs filles, parfumées dans leur plus bel appareil. On se lança des mots puis des injures, et l’un des hommes de la famille Dennane en vint rapidement aux mains avec le chef de l’escouade.
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tout souverain, bon ou mauvais, le Pacha avait des oreilles partout. Ses agents ne tardèrent pas à lui rapporter l’essentiel du bruit public et il ordonna à l’Agha, qui fit de même avec le Mezouar, de renforcer la présence de ses miliciens dans les places et les quartiers d’Alger. Le souverain montrait sa force et entendait rappeler à tous qu’il était le maître des lieux, y compris avec une armée réduite de deux tiers.
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J’espère que les gens d’Alger auront assez de sagesse pour éviter une folie collective. Il se dit par ailleurs que le Pacha a tout su par sa police et a déjà ordonné à celle-ci et aux casernes de se tenir en garde.
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Les Pachas viennent, amassent toute la fortune que leur permet leur position et s’en vont pour que d’autres prennent leur place. Il en est ainsi pour leur cour et leurs soldats. Cela, c’est le prix qu’Alger doit supporter pour ne pas se faire envahir par les chrétiens.
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La belle morisque était jeune et son père ne semblait pas vouloir la forcer à un avenir décidé pour elle. Mokhtar, plus expérimenté en ces choses et à qui, une fois seulement, il s’était ouvert sur le sujet ; il lui avait expliqué que, de son point de vue, les jeunes filles comme Jazia ont besoin de temps, parfois de plusieurs années avant d'être en mesure de choisir.
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Parmi ces domestiques, Ahmed avait la chance de connaitre plus particulièrement Ghezala, femme de près de 60 ans, corpulente, la tête généralement coiffée de l’un de ses foulards de couleur vive. On pouvait dire d’elle qu’elle était maniérée et que l’habituelle pudeur qui marquait les femmes de son âge jurait souvent avec son franc-parler, surtout lorsqu’il lui arrivait de perdre patience. Elle était, à vrai dire, réputée dans son entourage, et même auprès des autres domestiques qu’on trouvait réunis autour d’une fontaine ou un jour de fête, pour être une femme qui n’avait pas la langue dans sa poche. Elle connaissait tous les proverbes et les dictons anciens qu’elle maniait aussi à sa guise pour ridiculiser ses ennemies, accabler de moqueries les personnes embarrassantes, ou pour taquiner celles qu’elle aimait bien.
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Comme un vrai marchand qui sait d’instinct si le client qui se présente dans sa boutique va lui acheter quelque chose ou pas, le négociant comprit tout de suite à quelle sorte de jeunesse Mokhtar appartenait. Il ne perdit donc pas son temps pour demander au jeune autochtone de lui indiquer quelques bonnes adresses où il pourrait se divertir le soir.
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La mer est riche et généreuse. Allah nous a donné cette chance car le produit de celle-ci est licite pour tous les hommes dans toutes les religions que je connais. Il est bien malheureux que les hommes aient décidé, et depuis fort longtemps, d’en faire leur champ de bataille préféré.
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La langue de mon pays est peu répandue, je l’avoue, et ton accent, permets-moi de te le dire, ne facilitera pas beaucoup les choses. Mais parlons plutôt en anglais, ça sera tellement plus simple.
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Tu es attiré par les langues et tu vis dans tes livres où ton esprit aime continuellement s’égarer. Dans quelques années, peut-être, seras-tu encore plus sérieux que lui, poursuivit-il avec un sourire espiègle… Je plaisante, bien entendu ! Ce que je veux dire, c’est que, moi, qui suis différent, je caresse d’autres ambitions. Mes voyages me mèneront sur les traces des grands marchands de ce monde.
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Je sais que rien ne sera facile, d’autant que je n’ai jamais mis les pieds sur un navire ; c’est tout juste si j’ai fait de la pêche sur de petites embarcations. Je me demande d’ailleurs si j’ai vraiment le pied marin... Mais est-ce pour autant que je devrais rester sur les quais et vivre continuellement dans mes songes ? Je te rassure, je connais la réponse à cette question que j’ai retournée dans tous les sens. Je te remercie de tes généreuses pensées mais ce n’est pas seulement pour cela que je te parle de mes projets.
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L’avenir est dans toute autre chose et si je n’ai aucune expérience dans la marine, j’ai suffisamment écouté les autres pour te dire qu’ici à Alger, les gens ont besoin de nouveautés, de choses qui ne sont pas le fait de simples artisans mais d’une marchandise bien plus élaborée.
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Les marchands aiment raconter ce genre d’histoires car ils savent que les clients seront ravis de s’en servir pour introduire leurs présents et relever ainsi leurs actes de courtoisie. Qu’est-ce, après tout, une pièce de métal si ce n’est le travail qui lui confère sa valeur et, plus encore, l’âme et les tourments qui guident les doigts de l’artisan ? Le bijou plut à Ahmed et, cela ne le gênait pas, sa fausse histoire aussi.
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Après tout, c’est eux qui ont besoin de nous, pas le contraire. Ils nous vendent des armes et des munitions et arment nos navires, peut-être, mais c’est parce qu’ils ont besoin que nous les protégions contre leurs voisins.
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Quand d’autres trouvaient dans une belle œuvre écrite un sens à la vie et bientôt l’ordre secret de l’univers, il était capable quant à lui d’apercevoir une parcelle de paradis dans le tracé d’un jardin et de ressentir la poésie d’un pont suspendu. Faire parler la pierre, cet élément dont nous ne faisons en définitive que nous rapprocher au fil de notre existence, et partager par notre travail son formidable pouvoir de défier le temps, voilà ce qu’était pour lui une des grandeurs des hommes.
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