C'est la radicalité extrême du programme positiviste qui a permis de reconnaitre le réductionnisme et l'atomisme (philosophique) de la Modernité comme de simples suppositions, et, par là, de les remettre en question .
(p.18)
Récemment, de nombreux courants philosophiques anglo-américains ont rompu avec les modes de pensée de la modernité des Lumières...En épistémologie et en philospphie des sciences, il s'agit du rejet du fondationnalisme en faveurs des options holistes de Quinn et de Kuhn...En éthique, le rejet de l'individualisme générique et l'option pour les thèses plus sociales d'Alasdair MacIntyre...En métaphysique, le rejet de l'atomisme et du réductionnisme sous toutes ses formes.
(pp. 1-2)
Le monde intellectuel Anglo-Américain peut être appréhendé comme une série de "nouvelles stratégies de pensée".La stratégie prédominante de la science et de la philosophie de la modernité a été celle de l'analyse et de la réduction... Les nouvelles stratégies reconnaissent l'influence mutuelle et multiforme des parties et du tout .Elles admettent plusieurs niveaux de complexité distincts et posent qu'aucun niveau ne peut être bien compris en isolation des autres niveaux. Ces nouvelles stratégies sont essentielles pour une bonne compréhension du langage, pour la justification de savoirs, l'étude des relations entre individus et société, et des relations entre les disciplines.
(pp.34-35)
Donc, je soutiens que l'épistémologie que j'ai décrite ici (holiste, naturaliste, structurée comme un fractal), est la voie à suivre pour la tradition philosophique Anglo-Américaine. L'approche est renforcée par sa cohérence, son historique et par la faiblesse de ses concurrents. Toutefois, si l'on peut soutenir que cette tradition est à même de se défendre au forum public en utilisant ses propres critères de rationalité, l'on ne peut guère faire plus. Ce qui laisse un espace pour des théories, programmes et traditions alternatives.
(p.62).