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Citation de Alfaric


- Noble ambition, murmura Laurence.
- Mais que vous n’approuvez pas, dit Bonaparte en bondissant (Laurence tressaillit devant l’assaut soudain, l’énergie presque palpable). Mais vous ne resterez pas pour la voir s’accomplir, bien que vous ayez déjà eu la preuve de la perfidie, des manigances déshonorantes auxquelles un gouvernement d’oligarques est prêt à s’abaisser : il ne saurait en être autrement, poursuivit-il, plus par habitude que par volonté de convaincre, quand l’argent devient la force motrice de l’Etat : il faut quelque puissance morale derrière, quelque ambition, qui ne soit pas uniquement tournée vers la richesse et la sécurité.
Laurence n’avait guère d’estime pour la méthode de Bonaparte, qui substituait à ces maux une soif inextinguible de gloire et de pouvoir, au prix de la vie et de la liberté des hommes ; mais il n’essaya pas de discuter. C’eût difficile en vérité, se dit-il, de soutenir un argument contraire face à ce monologue, que Bonaparte n’hésita pas à poursuivre en l’absence d’opposition ou même de réaction ; il s’étendit à loisir sur la philosophie et l’économie, l’inutile déraison du gouvernement aux mains du clergé, les différences, qu’il détailla minutieusement sur un terrain philosophique échappant largement à la compréhension de Laurence, entre le despotisme des Bourbons et son propre empire : eux avaient été des tyrans, des parasites, exerçant le pouvoir grâce à la superstition, sans le moindre mérite ; lui était le défenseur de la République et le serviteur de la nation.
Laurence ne put que laisser passer l’orage, comme un rocher face à la mer.
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