Citations de Naomi Novik (169)
Après avoir réussi à maîtriser le feu retors et déterminé, il me gronda furieusement pendant dix bonnes minutes, me traitant d'andouille décérébrée, rejeton d'éleveurs de cochons - "Mon père est bûcheron !" m'exclamai-je.
- De feignasse de manieurs de hache ! se corrigea-t-il alors.
Ma mère était assez magicienne pour m’octroyer trois dons, ai-je dit, et il s’est instinctivement penché pour m’écouter. Le premier était la sagesse ; le deuxième, la beauté ; et le troisième… que ces talents passent inaperçus aux yeux des imbéciles.
La maison me manquait cruellement, comme si j'avais un grand vide en moi. Elle me manquait depuis que nous avions quitté la vallée pour traverser les montagnes. Des racines... oui. Il y avait des racines plantées dans mon coeur, aussi profondes que pouvait l'être la contamination.
- Ainsi donc, Emily doit vous succéder en tant que capitaine ? dit Laurence. Puis-je vous demander si les dragons, je veux dire ceux qui vivent très longtemps, se transmettent toujours de cette manière ?
- Chaque fois que c'est possible. Ils ressentent très durement la perte de leur pilote, voyez-vous, et ils en acceptent plus volontiers un nouveau s'il s'agit de quelqu'un avec qui ils sont liés et qui partage leur chagrin. Si bien que nous devons nous reproduire au même titre qu'eux ; j'imagine qu'on vous demandera vous-même d'engendrer un ou deux rejetons pour les Corps. (Jane Roland, capitaine d'Excidium (un dragon))
- Juste ciel !
-Ce sont des popes, expliqua Dyhern. Ils sont en train de leur dire que vous avez été envoyé par Dieu pour écraser les ennemis de la Russie.
-Mais c'est faux ! s'exclama Téméraire, fortement indigné. Pourquoi leur faire croire que Dieu a quoi que ce soit à voir là-dedans ? Nous sommes envoyés par l'empereur. Je ne vois pas de quel droit Dieu devrait en retirer un quelconque mérite !
- Mais dites-moi, Laurence, est-ce vous qui lui avez appris à nager ? (Sir Howe)
Avec un sursaut, Laurence regarda son dragon, puis écarquilla les yeux : en son absence, Téméraire était entré dans l'eau et s'y ébattait joyeusement.
- Seigneur non ; c'est la première fois que je le fois faire cela, dit-il. Comment se peut-il qu'il ne coule pas ? Téméraire ! Veux-tu bien sortir de l'eau ? cria-t-il avec une pointe d'angoisse.
Pardonner une fois, c’est pitié ; une seconde fois, c’est stupidité.
- Orion, reviens ! Orion ! Orion Lake, c'est à toi que je parle, pauvre ramolli du bulbe mal fini. Orion, on s'arrache !
Et si tu estimes que cela aurait dû suffire alors qu'il se trouve à moins d'un mètre de moi, je suis complètement d'accord, sauf qu'apparemment non.
Incipit :
Notre dragon ne mange pas les filles qu'il emporte, malgré les histoires que l'on raconte à son sujet en dehors de notre vallée. On le entend parfois, quand des voyageurs passent par chez nous. Ils en parlent comme si nous sacrifions des êtres humains à un véritable dragon. Naturellement, rien de cela n'est vrai : il a beau être magicien et immortel, il n'en reste pas moins homme, et nos pères se ligueraient pour l'éliminer s'il venait dévorer l'une d'entre nous tous les dix ans. Il nous protège contre le bois, et nous lui en sommes reconnaissants, mais pas à ce point.
- Vous êtes très aimable ; j'étais loin de me douter que les dragons avaient d'aussi bonnes manières, dit-elle (Mme Allendale, la mère de Laurence). Vous prendrez le plus grand soin de William, n'est-ce-pas ? Il m'a toujours causé deux fois plus d'inquiétudes que n'importe lequel de mes enfants, toujours à se fourrer dans les mauvais coups.
Laurence fut quelque peu choqué d'entendre parler de lui en ces termes, et d'entendre Téméraire répondre :
- Il ne lui arrivera rien, je vous le promets.
- Je vois que je me suis trop attardé ; bientôt, vous allez m'envelopper dans des langes et me nourrir de bouillie, tous les deux, dit-il en se penchant pour embrasser sa mère sur la joue.
Mourir pour sa religion n’était pas une vertu pour mon peuple – nous n’en voyions pas la nécessité –, et l’on pouvait rompre le shabbat pour sauver une vie, y compris la sienne.
La tempête a redoublé derrière lui, et une lance d'aire gelé chargé de neige et de glace m'a frappé au visage. Un douloureux picotement a envahit mes joues. Je m'entendais à ce qu'il me brutalise, et c'est bien ce qui semblait vouloir faire, mais au lieu de ça, il a scandé, presque comme s'il s'agissait d'une chanson: "Trois fois, servante mortelle. Trois fois tu changeras l'argent en or pour moi, ou tu seras toi-même changée en glace."
S'il ne trouvait pas quelque chose dans un livre, c'était que ça ne pouvait exister, alors que s'il l'y trouvait, c'était la vérité sans fard.
Je ne veux plus être raisonnable ! m'exclamai-je. (Mon éclat de voix résonna dans la pièce autrement silencieuse.) Pas si cela m'empêche d'aimer qui que ce soit. Si je ne peux plus me raccrocher aux gens, à quoi bon ?
Il y avait bien longtemps que Laurence ne s'était plus senti le droit d'exiger l'obéissance de Téméraire et, prenant conscience de cela, il s'aperçut avec consternation que, dans la relation entre un capitaine et un dragon, on pouvait rationnellement considérer que c'était le second qui possédait le premier plutôt que l'inverse.
- Pour être honnête, tu es la seule personne de ma connaissance à avoir nourri l’idée de te montrer ouvertement grossière et hostile envers le garçon qui t’a sauvé la vie une vingtaine de fois, intervient Aadhya.
Je lui décoche un regard noir.
- Treize fois ! Et j’ai sauvé la sienne au moins deux fois.
- C’est bien, tu le rattrapes, réplique-t-elle, impénitente.
La plupart des courtisans placent les paysans un degré au dessus des vaches et bien en deçà de leur monture préférée dans la hiérarchie des êtres vivants.
(le Dragon à Nieshka)
Nos doigts s’étreignirent fortement , et je m’efforçai de ne pas penser au fait que les filles du Dragon ne voulaient jamais revenir.
Il s'interrogea subitement à propos de Bonaparte, cet homme qui renonçait délibérément à une existence ordinaire, claire et simple, non pas sous la pression inexorable du devoir ou de l'honneur, mais poussé par une faim insatiable; cet homme capable de s'écarter de la société de ses semblables pour un motif pareil. Je crois que rien ne pourra jamais le satisfaire, confia-t-il à Téméraire. Quelle victoire, quel degré de gloire saurait contenter un tel homme?
Je n'ai plus rien à ajouter messieurs. A vos dragons!