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4.75/5 (sur 2 notes)

Biographie :

Journaliste, Nathalie Krafft a été directrice de la rédaction du Monde de la musique pendant quinze ans.

Source : https://www.musicae.fr/Nathalie-Krafft.html
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
A propos de Surusoitto, musique funèbre pour orgue op.111b:

D’une grande sobriété dans le traitement, la peinture de Gallen-Kallela est très belle, très pure. Comme l’œuvre de Sibelius, elle entre en résonance avec la Finlande - ses paysages, sa lumière, son histoire…
Lorsque Gallen-Kallela mourut soudainement, le 7 mars 1931, son gendre, Armas-Otyo Väisänen, demanda à Sibelius d’écrire une pièce pour orgue destinée à être jouée quelques jours plus tard, le 19 mars pendant les funérailles. Sibelius refusa, paniqué. Mais la création était déjà annoncée sur les faire-part, et il accepta. C𠆞st ainsi que cette musique d�ieu à son ami fut aussi une musique d�ieu à sa propre musique. Son compagnon de création s𠆞n alla, lui s𠆚rrêta.
L𠆚mitié entre un peintre et un compositeur engendre une circulation de l’énergie créatrice et c𠆞st le plus beau chemin pour trouver une forme de correspondance dans un autre art. Les arts se nourrissent les uns les autres d’un point de vue esthétique, mais aussi dans une perspective plus triviale, celle de la vie de tous les jours.
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Toute la musique de Sibelius m𠆚 fait réfléchir. Il a commencé par Kullervo, je serais heureux de conclure mon parcours avec une œuvre d’une telle dimension. J’oscille entre deux pôles : d’un côté le gigantisme et la raucité de Sibelius, de l𠆚utre le travail d’orfèvre, plus ramassé, de Dutilleux. Mes racines musicales seraient une contraction des deux et, de toute façon, je pense réellement qu’il existe des affinités musicales entre la France et la Finlande. Sibelius admirait Debussy, Dutilleux adorait la musique de Magnus Lindberg, de Kaija Saariaho et d𠆞sa-Pekka Salonen. Je ne peux pas me revendiquer de la troisième école de Vienne. Ce qui résonne en moi, c𠆞st vraiment l’écho d’une sonorité ancestrale. En Dutilleux, on n𠆞ntend pas simplement Debussy, mais aussi Couperin. J𠆚ime qu’une œuvre me parle de son auteur mais aussi d’où elle est. 
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Le langage de Sibelius crée une palette totalement originale en inventant des zones de glissements complexes entre les tonalités. Il n’utilise pas toujours les chemins traditionnels des modulations, il trace les siens propres, qui sont et restent inimitables. Il saute d’une tonalité à l𠆚utre, faisant fi de tous les parcours balisés. Il inclut le non-conventionnel dans le conventionnel. On passe d’un coup dans une autre tonalité, comme un pied glisserait sur la neige. Je ne serais pas surpris qu’il ait entendu certaines œuvres de Schoenberg car tous deux aboutissent à un résultat commun : leur musique est inouïe. Chez Sibelius, quand quelque chose semble simple, c𠆞st qu’il y𠆚 quelque chose de compliqué. C𠆞st sa marque de fabrique, qui se retrouve dans toutes les pages de la partition de « Voces Intimae »
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L𠆞xpression du deuil est d’une sobriété impressionnante tout en étant infiniment poignante. La grandeur de « Surusoitto » vient de cette retenue qui ressortit à une esthétique de l𠆚ntique, stoïcienne. La pièce m’évoque irrésistiblement les funérailles de la reine Mary de Henry Purcell, l’opposé d’une pleurnicherie dégoulinante. Elle représente idéalement ce que devrait être une musique de deuil dans une cérémonie funèbre. Tonnerre, orage, tempête, la musique d’orgue et les musiques de funérailles sont parfois démonstratives. Sibelius fait l’inverse dans « Surusoitto ». La partition incite à un recueillement qui ne serait pas apaisé. C𠆞st une réelle musique de passage ; elle est entre deux mondes, la vie et la mort.
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Malinconia, op.20 pour violoncelle et piano:

La tragédie, qui n𠆞st nulle part mentionnée dans la partition, et contenue dans chaque note. Cette pièce est un tombeau, un tombeau glaçant, et non pas glacé : on y trouve cette incandescence mélodique et mélancolique qui caractérise la musique de Sibelius, particulièrement quand la tonalité est en mineur. Lorsque l’on songe au drame qu𠆚 vécu Sibelius, c𠆞st terrifiant, presque insupportable. Pourtant le tombeau Malinconia a sauvé Sibelius de la mort : peu de temps après, il a composé en Italie la deuxième symphonie, dont le climat est triomphal.
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Kullervo, op.7

Tout d’un coup, un Himalaya du Grand Nord a surgi de nulle part, du jour au lendemain, érigé par un compositeur de vingt-six ans. Prodigieuse inconscience créatrice. Contenu et contenant sont démesurés, mais autant intensément titanesques que parfaitement maîtrisés. Musicalement, Sibelius va très loin et atteint, au cœur de ce chef-d’œuvre écrit pour soprano, baryton, choeur d’hommes et orchestre, le sublime du Lamento dans l’opéra de Purcell. Que peut bien écrire un compositeur après cela ?
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Beethoven était un compositeur, et pas un homme de lettres. Une vérité d’évidence qui mérite d’être énoncée car elle permet d’apprécier à leur juste place ses écrits, qui sont « innocents », sans double fond. Mais quand un écrivain prend la plume, même pour évoquer la pluie ou le beau temps, il le fait avec la conscience d’être lu comme tel. Et pourtant, sans le chercher, Beethoven se révèle un « écrivain » : il n’est pas seulement le « maître des sons », il sait également jouer avec les mots, exprimer les sentiments les plus forts ou ténus, décrire les situations les plus cocasses ou dramatiques, tisser le tout d’allusions ou de citations qui disent combien l’imprègnent la littérature et la poésie. Ses maîtres, ce ne sont pas seulement Haydn, Bach ou Haendel, ce sont aussi Shakespeare, Homère ou Schiller.
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La musique de Sibelius est comparable à la Comédie humaine de Balzac : chaque opus est différent, mais ce sont les mêmes procédés et techniques qui s'appliquent à d'autres sujets, d'autres contenus, et donc se transforment au point de ne plus être reconnaissables, tout en demeurant familiers.
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Elle fut pour moi une mère si aimable, mon amie la plus chère ; ô, n’y avait-il plus heureux que moi à l’heure où je pouvais encore prononcer le doux nom de mère et d’elle être entendu ; qui puis-je aujourd’hui appeler de ce nom ? Les images muettes, simples évocations, que compose mon imagination ? Depuis que je suis ici, je n’ai savouré que de rares heures de joie ; frappé d’asthme durant l’entièreté de mon séjour, j’ai à craindre que la phtisie ne me gagne à mon tour ; et qu’à cela ne s’ajoute la mélancolie, une souffrance à mes yeux aussi importante que ma maladie elle-même. Puissiez-vous vous imaginer un instant à ma place et me pardonner mon long silence !
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Et c’est un bon vivant, qui apprécie toutes sortes de nourritures, les huîtres, fraîches ou rôties, les macaronis au parmesan, tous les poissons d’eau douce, la soupe qu’il aime à base d’« un peu de persil, de céleri et de carottes ».
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