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EAN : 9782283031117
134 pages
Buchet-Chastel (21/09/2017)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Cet ouvrage que le compositeur Éric Tanguy consacre à Sibelius évoque sa musique et l'amour qu'il lui porte. Il a pour cela choisi de parler de neuf ?uvres emblématiques, qui sont autant de jalons dans la vie créatrice du musicien finlandais, du jaillissement de Kullervo à la pièce funèbre Surusoitto. Neuf ?uvres qui sont autant de fenêtres ouvertes sur un univers uniment onirique, romantique et visionnaire.À travers ce parcours personnel, alternant les genres music... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Écouter Sibelius » est une formidable invitation à pénétrer l’œuvre du grand compositeur finlandais, à travers quelques brèches qu’Éric Tanguy, lui-même excellent créateur d𠆚ujourd’hui, considère comme des « petits cailloux blancs dans la forêt pour éviter au voyageur de s’égarer en chemin ». Ni biographie complète, ni véritable traité de musicologie (même si l𠆚nalyse des œuvres choisies reste très fine et profonde, concernée), ce texte est avant tout un élan d𠆚mour envers une musique qui lui semble correspondre à l’idée qu’il se fait de la fonction de l𠆚rt, à savoir «éveiller, apaiser ».

Éric Tanguy s’inscrit dans une filiation qui part de Vivaldi, Bruckner ou Sibelius pour aboutir à Debussy, Dutilleux ou Kaija Saariaho, moins attiré par le « noir foncé » de Chostakovitch ou la seconde école de Vienne même s’il n𠆞st pas interdit d𠆚imer à la fois les uns et les autres...

Invitation à réhabiliter un compositeur génial qui ne manque pourtant pas de détracteurs et qui est trop peu joué dans les salles de concerts en dehors de quelques opus célèbres (les symphonies 2 et 5, le concerto pour violon, la Valse triste...).

Je partirais bien en Finlande, comme le suggère Éric Tanguy, pour y écouter la plupart de ses œuvres dans les salles de concert qui le célèbrent. Et en profiter pour découvrir les toiles de son ami Gallen-Kallela (dont le fameux « Lake Keitele » qui sert d’illustration aux coffrets Sibelius dirigés par Berglund ou Rozhdestvensky).



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Contrairement à bon nombre de compositeurs dépourvus de tout appui financier et obligés de travailler dans une administration ou dans l'enseignement pour gagner leur vie, Jan Sibelius a eu la chance de bénéficier d'une rente de l'état pour se consacrer entièrement à la musique et cela quatre ans seulement après avoir achevé ses études. Grâce à ce mécénat intelligent, le monde des arts s'est enrichi d'une personnalité incontournable, dont l'oeuvre reste empreinte d'une atmosphère immédiatement identifiable, qui évoque les paysages nordiques à la merci des éléments. Adulé de son vivant, il est devenu en l'espace de quelques décennies LE plus grand compositeur finnois. Eric Tanguy, lui-même compositeur, propose avec Nathalie Krafft (qui l'a aidé pour la rédaction) non pas une énième biographie ou une étude docte, mais une piste d'écoute pour se familiariser avec le travail de celui qui a enchanté le XXIe siècle autant qu'il a été présenté comme un esthète des salles de concert tout au long du XXe. L'idée a donc été de proposer neuf pièces connues (ou qui le sont moins !) de manière totalement subjective, afin d'immerger le lecteur dans un univers d'harmonies et de mélodies qui resteront durablement ancrées dans l'oreille. Au cours de chapitres brefs, l'auteur et sa cosignataire analysent « Malinconia, opus 20 pour violoncelle et piano », « Kullervo, opus 7 », « L'Impromptu pour piano en si mineur, opus 5 », « La Suite de Karelia, opus 11 », « le Quatuor à cordes, n°4 en ré mineur », « La cinquième symphonie », « Norden, opus 90 pour voix et piano », « le concerto en ré mineur pour violon et orchestre » et « Surusoito, musique funèbre pour orgue ». de caractères très variés, toutes ces pièces ont en commun une architecture en forme de mosaïque, avec des motifs brefs et une solidité semblable au roc des montagnes finlandaises. A travers ce parcours alternant les genres musicaux, le lecteur entre dans l'intimité d'un génie de la musique moderne et assimile lentement ce qui fait sa spécificité
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Cela aurai pu être une biographie parmi tant d'autres, et bien non , ce livre est une véritable déclaration d'amour pour ce grand compositeur Finlandais qu'est Sibelius .
Véritable guide qui permet la compréhension plus aisée de l'oeuvre du génial Finlandais. Guide qui nous emmène en balade dans cet univers nordique en toute simplicité,. Les données musicales y sont certes présentes mais ne nuisent en rien au plaisir de la lecture, pour un béotien de langage musical pur.(solfège)
Une envie irrésistible de réécouter au plus vite, avec de nouvelles oreilles Jean Sibelius . Mieux qu'un mode d'emploi , un superbe guide de voyage .
L'univers de Sibelius nous apparaît encore plus envoûtant , avec une émotion décuplée.





Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
A propos de Surusoitto, musique funèbre pour orgue op.111b:

D’une grande sobriété dans le traitement, la peinture de Gallen-Kallela est très belle, très pure. Comme l’œuvre de Sibelius, elle entre en résonance avec la Finlande - ses paysages, sa lumière, son histoire…
Lorsque Gallen-Kallela mourut soudainement, le 7 mars 1931, son gendre, Armas-Otyo Väisänen, demanda à Sibelius d’écrire une pièce pour orgue destinée à être jouée quelques jours plus tard, le 19 mars pendant les funérailles. Sibelius refusa, paniqué. Mais la création était déjà annoncée sur les faire-part, et il accepta. C𠆞st ainsi que cette musique d�ieu à son ami fut aussi une musique d�ieu à sa propre musique. Son compagnon de création s𠆞n alla, lui s𠆚rrêta.
L𠆚mitié entre un peintre et un compositeur engendre une circulation de l’énergie créatrice et c𠆞st le plus beau chemin pour trouver une forme de correspondance dans un autre art. Les arts se nourrissent les uns les autres d’un point de vue esthétique, mais aussi dans une perspective plus triviale, celle de la vie de tous les jours.
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Toute la musique de Sibelius m𠆚 fait réfléchir. Il a commencé par Kullervo, je serais heureux de conclure mon parcours avec une œuvre d’une telle dimension. J’oscille entre deux pôles : d’un côté le gigantisme et la raucité de Sibelius, de l𠆚utre le travail d’orfèvre, plus ramassé, de Dutilleux. Mes racines musicales seraient une contraction des deux et, de toute façon, je pense réellement qu’il existe des affinités musicales entre la France et la Finlande. Sibelius admirait Debussy, Dutilleux adorait la musique de Magnus Lindberg, de Kaija Saariaho et d𠆞sa-Pekka Salonen. Je ne peux pas me revendiquer de la troisième école de Vienne. Ce qui résonne en moi, c𠆞st vraiment l’écho d’une sonorité ancestrale. En Dutilleux, on n𠆞ntend pas simplement Debussy, mais aussi Couperin. J𠆚ime qu’une œuvre me parle de son auteur mais aussi d’où elle est. 
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Le langage de Sibelius crée une palette totalement originale en inventant des zones de glissements complexes entre les tonalités. Il n’utilise pas toujours les chemins traditionnels des modulations, il trace les siens propres, qui sont et restent inimitables. Il saute d’une tonalité à l𠆚utre, faisant fi de tous les parcours balisés. Il inclut le non-conventionnel dans le conventionnel. On passe d’un coup dans une autre tonalité, comme un pied glisserait sur la neige. Je ne serais pas surpris qu’il ait entendu certaines œuvres de Schoenberg car tous deux aboutissent à un résultat commun : leur musique est inouïe. Chez Sibelius, quand quelque chose semble simple, c𠆞st qu’il y𠆚 quelque chose de compliqué. C𠆞st sa marque de fabrique, qui se retrouve dans toutes les pages de la partition de « Voces Intimae »
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L𠆞xpression du deuil est d’une sobriété impressionnante tout en étant infiniment poignante. La grandeur de « Surusoitto » vient de cette retenue qui ressortit à une esthétique de l𠆚ntique, stoïcienne. La pièce m’évoque irrésistiblement les funérailles de la reine Mary de Henry Purcell, l’opposé d’une pleurnicherie dégoulinante. Elle représente idéalement ce que devrait être une musique de deuil dans une cérémonie funèbre. Tonnerre, orage, tempête, la musique d’orgue et les musiques de funérailles sont parfois démonstratives. Sibelius fait l’inverse dans « Surusoitto ». La partition incite à un recueillement qui ne serait pas apaisé. C𠆞st une réelle musique de passage ; elle est entre deux mondes, la vie et la mort.
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Malinconia, op.20 pour violoncelle et piano:

La tragédie, qui n𠆞st nulle part mentionnée dans la partition, et contenue dans chaque note. Cette pièce est un tombeau, un tombeau glaçant, et non pas glacé : on y trouve cette incandescence mélodique et mélancolique qui caractérise la musique de Sibelius, particulièrement quand la tonalité est en mineur. Lorsque l’on songe au drame qu𠆚 vécu Sibelius, c𠆞st terrifiant, presque insupportable. Pourtant le tombeau Malinconia a sauvé Sibelius de la mort : peu de temps après, il a composé en Italie la deuxième symphonie, dont le climat est triomphal.
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