Citations de Nathalie Malbec (11)
Sa voix douce et affectueuse envahit la chambre avant de se déverser dans le couloir. C’est un rituel bien établi entre elles et, pour rien au monde, elle ne pouvait rater un de ces rares moments de complicité. Malgré la forteresse, souvent imprenable, à laquelle elle se heurte, les histoires magiques ont le don de se frayer un chemin de traverse jusqu’au cœur de Camille. Elles l’apaisent, la font sourire et la bercent jusqu’au sommeil comme tout enfant.
Beaucoup de choses artificielles, non essentielles, nous illusionnent. On croit que c’est ça le bonheur mais ça nous rend plus malheureux encore. C’est un puits sans fonds !
(p. 67)
Tout dresseur vous dira, qu’à la moindre morsure volontaire, non pas celle de la peur ou de la surprise mais celle qui révèle ses sentiments profonds, l’animal signe son arrêt de mort.
(p. 105)
Elle l’observe et mesure combien la solitude peut peser également sur des privilégiés.
(p. 47)
On finit par ne plus voir les petites attentions mais, si l’on se sent malmenée, ces petits cailloux nous rassurent en terrain hostile.
(p. 32)
Etre seule, c'est cela... Prendre conscience, après un appel, de l'écho mat de ses propres pas, du bruit de sa respiration, du ton feutré de son existence sans artifice et sans feu.
La nuit précédant l’entretien préalable à sa mesure disciplinaire, elle ne peut dormir repassant inlassablement sa ligne de défense, sa tenue vestimentaire à adopter, son attitude résolument humble et contrite.
Elle ne peut se passer de ce travail, sa vie ne serait pas la seule impactée… Elle se battrait comme une lionne pour cela, elle accepterait des horaires et des missions dévorantes s’il le fallait.
(p. 30)
Il choisit le menu, les vins, la conversation mais, en séducteur, se montre soucieux de ne provoquer en elle aucun ennui ni gêne. Comme une pause au milieu de ces mois difficiles et malgré la rencontre artificielle, elle décide d'accepter cette récréation en bonne compagnie.
Cuisiner des champignons, c’est tout un art à maîtriser ! Les débarrasser de ce qui est mauvais pour ne garder que leurs vertus, c’est la clé pour révéler toute leur saveur. Il en va de même pour tirer le meilleur parti de ce que la nature nous offre, les êtres y compris. Avoir un plan, c’est comme mettre en pratique une recette. On choisit les meilleurs ingrédients, on les prépare avec grand soin avant de doser la cuisson. Surtout à feu doux pour les mets les plus délicats, de peur de les abîmer et de ruiner l’alchimie de la cuisson. Ne rien brusquer et, d’un regard patient chargé d’espoir et d’amour, laisser les éléments se marier.
Elle en avait assez de ces rencontres d’une nuit ; des espoirs, graines néfastes, semés sur des terres arides. A 30 ans, Sarah s’abîme dans sa quête d’un foyer dans lequel sa fille et elle pourraient enfin lâcher prise et se consacrer à la construction d’un bonheur familial.
La notion de propriété pour les animaux n’existant pas, chacun amenait ses restes pour nourrir les cochons domestiques. Espèce commune sur l’île, les jeunes les capturaient et les ramenaient dans l’enclos où ils prospéraient entretenus par les plus âgés des Numbas. Comme tous les enfants du village, Milo profitait de ces moments pour jouer avec les plus jeunes phacochères, exclus de tout sacrifice. Des courses s’organisaient, à l’intérieur d’un labyrinthe savant de bois pour rejoindre son coeur, avec pour trophées des coquillages, des coraux ou réalisations personnelles des concurrents.