Certes, la situation des ouvriers, avec le développement du capitalisme, s’est améliorée ; jusqu’au commencement du XX° siècle les salaires, en général, allaient en augmentant. Mais dans ce même laps de temps, le profit du capitalisme croissait plus rapidement encore. Actuellement la masse ouvrière est aussi éloignée du capitaliste que la terre du ciel. Plus le capitalisme se développe, plus s’élève la petite poignée de capitalistes richissimes, et plus profond devient l’abîme entre cette poignée de rois sans couronne et les millions de prolétaires asservis.
La bourgeoisie comprend très bien qu’elle ne viendra pas à bout des masses ouvrières par la seule force brutale. Il lui faut donc tisser, tout autour des cerveaux de ces masses, une fine toile d’araignée.
La critique des opinions adverses est non seulement un moyen de défenses directe contre les assauts de l’ennemi, mais encore un moyen d’aiguiser nos propres armes : critiquer le système adverse, c’est avant tout approfondir le sien.
La caractéristique sociologique d’une théorie ne nous dispense donc nullement de devoir la combattre sur le terrain de la critique logique proprement dite » ou « Cependant, la controverse idéologique exige que la fausseté de la méthode doit être démontrée par l’erreur de conclusions partielles du système, en quoi l’on peut recourir soit aux contradictions internes de tout le système, soit à son imperfection, à son incapacité organique à saisir et à expliquer toute une série de phénomènes qui concernent la discipline en question.
L’expérience de ces dernières années a montré avec évidence que la social-démocratie est un des remparts les plus solides du régime bourgeois. Avec une fidélité et un zèle de chiens couchants, ses leaders, ses théoriciens, ses publicistes exécutent les directives des puissants de ce monde. Quand le temps est à l’orage, quand la bourgeoisie prépare une répression quelconque, quand il lui faut berner, intimider, bâillonner le public et recruter parmi les philistins effrayés une armée de « boutiquiers enragés » elle lâche la social-démocratie, qui entre alors en scène. Il accomplit merveilleusement ses fonctions, ce parti socialiste ! Et lorsque les affairistes et les requins de la spéculation, comme Barmat, délient soudain les cordons de leur bourse, les socialistes, le front haut, prennent leur récompense : c’est là de l’argent bien gagné. (p. 310)
Le capitalisme actuel est un capitalisme mondial. Tous les pays dépendent les uns des autres. Pas un seul coin sur terre qui ne soit aujourd’hui sous le talon du capital.
Cependant, la controverse idéologique exige que la fausseté de la méthode doit être démontrée par l’erreur de conclusions partielles du système, en quoi l’on peut recourir soit aux contradictions internes de tout le système, soit à son imperfection, à son incapacité organique à saisir et à expliquer toute une série de phénomènes qui concernent la discipline en question
l’économie est avant tout une science sociale. Elle ne se développe pas selon une succession de paradigmes se substituant les uns aux autres : ils sont au contraire relativement invariants, parce qu’ils correspondent à des représentations opposée des rapports fondamentaux de la société capitaliste.
La critique de l’idéologie économique est donc nécessaire, y compris sous ses aspects techniques, mais elle doit avant tout mettre en cause la représentation (ou plutôt la négation) des rapports sociaux capitalistes qui en est le fondement essentiel
La critique des opinions adverses est non seulement un moyen de défenses directe contre les assauts de l’ennemi, mais encore un moyen d’aiguiser nos propres armes : critiquer le système adverse, c’est avant tout approfondir le sien.