Le football n'a jamais été, contrairement à l'adage médiatique ou sociologique, un reflet de la société. Il a toujours été un de ses acteurs. Son gigantisme actuel rend impossible de camoufler un fait aussi évident. Le foot n'est pas ailleurs plus un sport. Industrie du spectacle, mastodonte économique, théâtre politique, sa signification culturelle et sociale se révèle défigurée et pétrie de contradictions de plus en plus violentes. La coupe du monde au Qatar arrive à un moment où ce phénomène touche à son paroxysme. Le format de la compétition, son hôte singulier, sans oublier l'évolution même des conditions du jeu au plus haut niveau se conjuguent pour genre cette épreuve hors du commun. Le récit produit par les instances internationales, qui proposent une vision idyllique d'un football à l'abri des aléas de son époque et qui n'apporte que du bonheur, ne résiste plus à l'épreuve des faits.
Du côté de la FIFA, avec des pays comme la Russie ou le Qatar, elle peut continuer paisiblement sa course folle. De tels régimes autoritaires demeurent la plus belle garantie d'investissements illimités, sans être embêtés par des considérations éthiques et de quelconques oppositions locales.