Il est bien rare que ce que nous donnons vaille le plaisir que nous avons de le donner.
Le sentiment étant l’action de toute notre constitution nous présente confusément , comme dans un miroir magique, nos rapports et notre destinée; il est quelquefois guide plus sûr que la raison, moins sujet à être égaré parce qu’il est moins dépendant de nos acquisitions et de notre volonté.
Aussi la croyance ne sera pas toujours accompagnée d’évidence, au lieu que l’évidence sera toujours suivie de conviction. La croyance naît ou d’autorité ou de raison ; la conviction ne naît que de l’évidence. L’autorité peut tromper, puisqu’elle vient des hommes ; l’évidence ne le peut, puisqu’elle vient de la nature. L’évidence naît de l’aperception directe d’un rapport direct. Les simples vérités ne s’aperçoivent que par réflexion et à travers d’autres rapports qui s’entrecroisent. Écartez-vous ces rapports interposés, mettez-vous en position de voir immédiatement la vérité, aussitôt elle devient évidence.
La constance des sages n'est que l'art de renfermer leur agitation dans le cœur.
Les sages, en renfermant leur agitation dans le cœur, parviennent à y établir le calme.
Dépendance du toucher, ainsi que tous les autres sens, le goût s’exerce d’une manière moins confuse. Il discerne, à l’aide des saveurs, les objets propres à l’alimentation. Il est des sens dont peuvent se passer certaines classes d’organisations; celui-ci est commun à toutes, il est le sens’ de l’animalité. Plus il domine chez les individus, plus il les courbe vers la terre et les matérialise.
Le ministère qui, d'après la définition que nous avons donnée du mot gouvernement, a la mission de travailler au progrès de la civilisation, a et aura toujours des ennemis nombreux et habiles qui chercheront à le supplanter, et qui, pour cela, se prévaudront non-seulement du mal qu'il fera, mais encore du bien qu'il ne fera pas.
Ceci n'est pas un livre de parti : nous y sommes remonté avec courage et bonne foi à l'origine des questions politiques les plus importantes, et nous avons fait tous nos efforts pour les résoudre de la manière la plus conforme à la vérité, ne nous laissant aller à aucune influence qui ne vînt de notre conscience et de notre raison. Si, une fois ou l'autre, nous avons laissé pencher la balance de quelque côté, c'est que notre main a été moins sûre que notre volonté. De quelque manière que le lecteur juge notre travail, il ne pourra, j'espère, s'empêcher d'avouer que nos doctrines n'ont qu'une tendance, celle du bien général, la liberté des citoyens et l'autorité des souverains sagement limitée pour leur propre intérêt.
La beauté des femmes doit plus à leurs qualités morales que ces qualités ne doivent à leur beauté.
L'éducation ne fait que développer les qualités que nous a données la nature.
Nous pouvons avoir des perceptions sans idées, des idées sans jugements, des jugements sans propositions ; mais non des propositions sans pensées. La pensée est la plus simple des propositions ; elle est le résultat de l'action de l'esprit qui unit plusieurs idées en un tout , et qui , pour opérer, a un indispensable besoin du sujet, de la copule et de l'attribut. La pensée ensuite de vient l'élément avec lequel il forme les propositions, complexes, dont les formes variées et le nombre presque infini composent le canevas et le tissu de toute espèce de discours.