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Citation de missmolko1


Depuis un mois, Winge a abandonné tous les conseils des médecins. Chaque tentative d’adoucir son tourment n’a servi qu’à aggraver son état. Tout ce qu’il peut faire, c’est mobiliser des trésors d’autodiscipline pour ralentir les premiers chatouillements au fond de sa gorge. Il a aussi découvert que les distractions l’y aidaient plus que tout. La concentration lui vide la tête et son corps se détend.
La nuit, seul dans sa chambre chez Roselius, à la lueur d’une chandelle, il démonte sa montre. Il étale devant lui les pièces du mécanisme, jusqu’à ce qu’elles s’alignent, bien classées. Puis il réassemble le tout. Un a un, les engrenages sont ajustés, fixés sur leur axe et enclenchés l’un dans l’autre. De petites vis mordent sur leur pas et sont resserrées. D’une collection de pièces individuellement qui fonctionne à nouveau.
Winge se dirige vers la mort avec la même boussole qui lui a montré le chemin toute sa vie : la raison. Il se persuade que tous les hommes vont mourir et que tous les hommes sont des mourants. Ça l’aide. Mais quand viennent les sueurs nocturnes et que sa pensée part à la dérive, c’est sa mort a lui qui le tourmente, pas son principe général. Tous les détails de la mort phtisique. L’infection va-t-elle se répandre dans les membres et le squelette, comme il arrive parfois à ceux qui souffrent, ou au paroxysme de la douleur ? Dans quels tourments ? Quand rien d’autre ne peut l’aider, il se persuade que la majeure partie de lui-même est morte la dernière fois qu’il a vu son épouse.
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