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Citations de Niklas Natt och Dag (152)


Mais diable, qu'on ne compte pas sur moi pour traquer les vagabonds et les putains et les conduire en maison de correction : ils ont aussi peu choisi leur destin que moi le mien.

Page 79, Pocket.
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Nous nous apprêtons à enquêter sur un meurtre très étrange. Il n'a pas été commis par un meurtrier ordinaire. De quelles ressources ne faut-il pas disposer pour garder un homme prisonnier assez longtemps et le mutiler ainsi, sans pourtant être découvert ? Songe quelle volonté il faut pour ça. Quelle détermination. Qui sait ce qui grouillera sous cette pierre, si nous parvenons à la retourner ?

Page 80, Pocket.
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N'oublie pas que les qualifications requises pour ce poste sont une loyauté sans faille au régime en place, volontiers agrémentée d'un penchant pour les courbettes et la flatterie !
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Personne ne devient criminel sans d’abord avoir été victime.
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Avec la nuit, les illusions remplacent le sommeil.
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En mer, tout est atrocement lent. Dès que les flottes s’aperçoivent, les manœuvres commencent, on guette les vents et les courants pour s’approcher suffisamment, puis se mettre en ligne de bataille, le flanc tourné vers l’ennemi, afin de laisser libre jeu aux canons. Sur commande, on tire, on tire, et on tire encore. Tout ce qu’on voit, c’est par les sabords, quand les pièces sont reculées pour être purgées et rechargées avec une nouvelle gargousse et un nouveau boulet. Dans le meilleur des cas, ce sont des vagues rougies de sang charriant des débris, dans le pire des cas une ligne de canons prêts à ratiboiser nos ponts. Nous servons autant de cible que nos adversaires. C’est horrible. Les boulets qui ne portent pas rebondissent sur le bois en secouant tout le navire. Des éclats de bois s’enfoncent dans les chairs et les os comme dans du beurre frais.
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Il ne devrait pas être enterré sans nom. C'est comme ça qu'on sème les revenants.
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Je n’ai jamais compris la logique de l’Etat qui punit le meurtre en ôtant la vie à ses citoyens, et ceux d’une manière plus bestiale que la plupart des assassinats. Ma principale objection est la suivante : la justice ne fait aucun effort pour comprendre ceux qu’elle condamne. Comment espérer empêcher le meurtre de demain sans comprendre celui commis hier ?
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Quand des fous ont des visions, on les enferme, quand ils s'agit de personnes pieuses, on appelle ça religion.
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Chacun s'occupe avant tout de son propre sort si l'amour de soi ne pesait pas aussi lourd, aucune peste ne se répandrait.
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J'avais laissé une fille, je retrouvai une femme. Ses cheveux roux étaient cependant, comme je m'en souvenais, tressés de la même façon, ses taches de rousseur plus nombreuses que le scintillement de la voûte céleste, et aucun des changements que j'observai ne lui ôtait rien de sa beauté. Au contraire : le trésor dont j'avais été contraint de me priver avait prospéré pendant cette année.
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Il m’a fait confiance, et ne pouvait pas savoir que j’avais en réalité prouvé que la bassesse de notre engeance est une règle qui ne souffre aucune exception.
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J'ai vu le monde, Monsieur Winge. L'humanité n'est qu'une vermine menteuse, une meute de loups assoiffés de sang qui ne désirent rien tant que de se tailler en pièces les uns les autres dans leur lutte pour la domination.
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Cecil Winge se meurt de phtisie. Note qu’il n’a jamais été bien costaud, mais la maladie l’a amaigri de façon inquiétante. Hormis sa pâleur, il cache assez bien son mal, tousse rarement en public, ou alors discrètement, dans un mouchoir sombre pour cacher les taches de sang. Le bruit court qu’il a quitté sa femme pour lui épargner d’assister à sa lente déchéance.
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« J’ai eu des nouvelles de Paris ce matin même. Mes sources me disent qu’on a l’intention de présenter la reine devant le Tribunal révolutionnaire. Tu comprends aussi bien que moi comment cela finira. Marie-Antoinette va perdre la tête, aussi, surement que son époux. Ils la jetteront à la fosse commune, par-dessus les milliers d’autres qui l’ont précédée dans la queue pour la guillotine. Sombre époque, Cecil. »
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Cardell l’observe rapidement et constate qu’il est plus jeune que sa voix rauque ne le laissait penser. Sa mise est élégante, même si ses habits sont de coupe vieillotte. Un habit noir à taille étroite, bords empesés et col haut. Là où apparaît le gilet, un discret motif est brodé. Culotte de velours noir avec boucle sous le genou. Cravate blanche nouée haut dans le cou, à double tour. Cheveux longs et noirs, attachés sur la nuque par un ruban rouge. La peau est si blanche qu’elle semble luire d’elle-même.
Winge, les membres fins, est mince, d’une minceur qui n’est pas naturelle. Il ne pourrait pas être plus différent de Cardell, qui est, lui, un de ces hommes qu’on voit partout dans les rues de Stockholm, à la jeunesse volée par des années de misère et de guerre, usés avant l’heure. Cardell doit être au moins deux fois plus large d’épaules, avec un dos grossier de soldat qui tend l’étoffe de sa redingote en plis inélégants, des jambes comme des troncs, le poing droit gros comme une maison. Ses oreilles décollées ont essuyé tant de claques que leurs bords se retroussent en fronces calleuses.
Cardell tousse, gêné par le regard de Winge, qui donne l’impression de le toiser de la tête aux pieds, sans jamais quitter des yeux son visage couvert de cicatrices. Il tourne instinctivement son corps vers la gauche pour cacher son infirmité.
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Où irait le monde si même nous autres qui allons bientôt mourir ne nous serrions pas les coudes?
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Sur le secrétaire, une feuille où a été dessiné un quadrillage. Cecil Winge pose sa montre à gousset devant lui sur la tablette, en détache la chaîne et rapproche la chandelle qui crépite. Ses tournevis sont alignés avec une pincette et quelques pinces. Il tient ses mains devant lui dans la lueur de la flamme. Aucun tremblement visible.
Avec une grande application, il se met à l’ouvrage. Il ouvre la montre, détache les axes des aiguilles, prélève ces dernières et les pose chacune dans une case sur le papier. Il enlève le cadran et dévoile le mécanisme, qui se laisse extraire de sa coque sans résister. Lentement, il le déshabille, engrenage après engrenage, qu’il place dans autant d’enclos tracés à l’encre. Libéré de sa prison, le ressort plat se détend en longue spirale. En dessous, l’échappement. Puis le tourbillon. Des tournevis à peine plus gros que des aiguilles à coudre tirent les petites vis de leurs logements.
Privé de sa montre, Winge suit le cours du temps grâce aux cloches des églises. Par-delà Ladugårdslandet sonne la grosse cloche ­d’Hedvig Eleonora, de la Baltique parvient le faible écho du clocher de Katarina, au sommet de sa montagne. Les heures filent.
Une fois le mécanisme entièrement démonté, il répète chaque étape dans l’ordre inverse. La montre reprend lentement forme, à mesure que chacune de ses parties retrouve sa juste place. Ses doigts minces commencent à se crisper, il doit souvent marquer une pause pour laisser aux muscles et aux tendons le temps de se remettre. Il ouvre et ferme ses mains, les frotte l’une contre l’autre, étire ses phalanges sur ses genoux. Sa posture inconfortable devient pénible et la crampe à la hanche, qu’il ressent de plus en plus souvent, s’étend aux reins, l’obligeant à changer sans cesse de position sur son siège.
Une fois les aiguilles remises en place, il introduit la petite clé dans son trou et la tourne en sentant la résistance du ressort. Dès qu’il lâche prise, il entend le tic-tac familier et se fait pour la centième fois depuis l’été dernier la même réflexion : voilà comment le monde devrait fonctionner. Un mécanisme rationnel et compréhensible, où chaque engrenage a sa place et qui, par sa rotation, produit un effet exactement prévisible.
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- Je n'ai jamais compris la logique de l'État qui punit le meurtre en ôtant la vie à ses citoyens, et ce d'une manière plus bestiale que la plupart des assassinats.
Ma principale objection est la suivante : la justice fait aucun effort pour comprendre ceux qu'elle condamne. Comment espérer empêcher le meurtre de demain sans comprendre celui commis hier ?
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"Edwig. Les années ont été clémentes avec toi.
- Combien j'espérais pouvoir t'en dire autant, petit frère".
Il ricane devant la préoccupation lisible sur son front plissé.
"Oui, c'est étrange : j'ai vu l'eau-de-vie utilisée pour préserver de la morsure du temps dans des bocaux des animaux morts, mais verse-t-on le même liquide dans le gosier d'un homme, son effet est l'exact opposé. C'est pourtant le prix à payer pour un remède à mon mal bien meilleur que celui que tu m'as donné."
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