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Citation de mh17


La journée s’écoula de la sorte. Ce fut la nuit. Oh, si j’étais peintre, que j’exprimerais bien le charme de cette nuit ! Je représenterais Mirgorod endormi sous le regard fixe des étoiles innombrables ; dans le silence, que je saurais rendre sensible, retentiraient les aboiements des chiens proches et lointains ; avec une héroïque intrépidité notre galantin de sacriste enjamberait à leur nez la palissade de son amoureuse ; sous le clair de lune, les maisons blanches se feraient plus blanches encore, plus sombres les arbres qui les abritent, plus dense l’ombre que ces arbres projettent ; les fleurs, l’herbe assoupie exhaleraient un parfum plus capiteux, tandis que le chœur des grillons, ces turbulents chevaliers de la nuit, lancerait à tous les échos sa chanson crépitante. Je monterais voir dans une de ces maisonnettes de pisé quelque beauté citadine au noir sourcil, étendue, la poitrine palpitante, sur sa couche solitaire, rêvant moustaches, éperons et hussard, tandis qu’un folâtre rayon de lune s’attarde sur ses joues… Je ferais apparaître sur la route blanche l’ombre noire d’une chauve-souris qui vient de se poser, de s’abattre sur les blanches cheminées. Mais quant à Ivan Ivanovitch, je devrais sans doute renoncer à le faire voir, tant son visage exprime des sentiments divers alors que, cette nuit-là, il est sorti de sa maison tout doucement, à pas furtifs, pour se glisser sous le réduit aux oies.
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