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Citation de perlitaOr


Tout prenait toujours des proportions démesurées. L'ampleur des préparatifs et de la logistique. La teneur des conversations. Les relations qui se noueraient avec plus ou moins de fluidité entre des gens qui en dehors d'eux avaient peu en commun. Son propre comportement au milieu de proches qui ne l'étaient que par éclairs, le temps d'une soirée, de quelques jours partagés, d'un repas, d'un apéritif. Paul ignorait ce qu'il craignait au juste. Les autres, sans doute. Et lui-même. Son manque de naturel. Ses empêchements. Sa susceptibilité. Sa paranoïa. Son mélange de réserve et d'emportements, la versatilité de ses humeurs, sa capacité à soudain prendre la mouche et à s'emballer pour un rien, à appuyer là où ça faisait mal, à provoquer, chercher le gâchis, s'approcher du point de rupture. Tout lui semblait toujours peser des tonnes. Accueillir les gens, leur parler, leur sourire, les écouter, cacher son agacement parfois, sa timidité souvent, se sentir en deçà de ce qu'on attendait de lui. Pas assez sympa, pas assez drôle, pas assez intelligent. Il en allait ainsi depuis toujours. Il voulait être considéré et être invisible. Il voulait qu'on l'aime et ne supportait pas qu'on le fasse. Il voulait vivre seul et au milieu des autres. Il voulait disparaître et qu'on s'en aperçoive. Il voulait être là et qu'on ne se soucie pas de lui. Il voulait tout et son contraire.
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