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5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Concarneau , 1988
Biographie :

Orianne Gassan est née en 1988, à Concarneau.
Elle est professeure de français en Normandie.
Elle a publié deux pièces de théâtre : en 2017 « Suspendue » et en 2019 « Pourquoi les koalas ne sont pas aussi mignons qu’on croit. »
En février 2019, elle publie, chez les éditions L’Harmattan, « L’éberlué ».

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Bibliographie de Oriane Gassan   (1)Voir plus

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
(…) la vieille m’a expliqué que les fautes qu’on avoue à moitié sont pardonnées. Suffit juste d’aller te dénoncer à un prêtre dans une cabine où tu te mets tout nu, mais seulement du coeur et lui il te mate de derrière un petit grillage et après pour te punir il te fait répéter des poèmes barbants plein de fois.
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Et puis y a moi, avec mes cheveux noirs en zigzag, le petits poinçon au milieu des joues, mes yeux de lagunes et mes paupières en panache. Tu vas pas me croire mais la première fois que je me suis vu avec mes cheveux en pétard, une seule chaussette remontée et un côté de chemise qui sortait du pull, j’ai boudé parce que je me trouvais tarte comparé à Loïc avec ses cheveux en brosse et son sourire sans trou. On aurait dit un enfant chiffonné à côté des autres tout bien repassés et je voulais pas être le marginul de l’école. Mais maman a dit que c’était les autres qu’avaient l’air con à être lisse et coordonnés au lieu d’être ébouriffés et asymétriques et en y regardant bien, elle avait raison.
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J’aimais surtout suivre du bout des doigts les éraflures blanches autour de son nombril que je lui avais fait avec mes ongles quand j’étais un bébé à l’intérieur de son humérus et que je grattais à la porte pour sortir tellement j’étais impatient de faire sa connaissance. J’avais aussi fait ressortir son nombril en poussant de l’intérieur avec mon doigt pour voir si la lumière s’allumerait si j’appuyais hop là sur l’interrupteur.
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Aux premières lueurs de l’aube, la dépression, tapie sous son sommier, remontait lentement le long des pieds du lit en agitant ses longues pattes articulées et velues de tarentules géante, rampait sur la courtepointe, jusqu’à son visage, posait un doigt de velours sur ses lèvres dont elle explorait le contour ourlé, s’insinuait sous le drap en pianotant sur son sternum puis, parvenue au niveau de son ventre, plantait subitement ses crochets empoisonnés dans ses flancs pour lui inoculer son venin létal. (…) S’en suivaient de longues heures d’anatomie dans son lit, le suc paralysant de l’arachnide se diffusant progressivement depuis son nombril. L’énorme mygale n’avait plus qu’à enrouler sa proie dans sa toile épaisse pour la dévorer vivante, la transformer en quenouille dînatoire. Et son supplice arachnéen recommençait, encore et encore.
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C’est maman qui m’a lu la carte de Ping-Pong parce qu’il aime pas aller à l’hôpital depuis que sa mère a eu une maladie des seins et ils ont dû lui couper un pareil que chez les Amazones. Les docteurs ont proposé de lui mettre un faux à la place, mais elle a préféré garder sa cicatrice de guerrière. Vincent il aime pas son côté plat, à chaque fois qu’il le voit il se souvient que sa mère peut mourir quand ça lui chante. Moi je me dis qu’à la place de Madame Pong, j’aurais pas envie non plus de reboucher mon trou d’obus. Pas pour me souvenir que le cancer m’a zigouillé un néné, mais au contraire parce que la marque me rappellerait que je l’ai bien niqué.
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Comme maman m’appelait son petit miracle, au départ j’imaginais que ma peau confiture de lait, la dentelle sur mes paupières et mes tifs en accroche-cœur étaient un cadeau du ciel. J’avais atterri dans le ventre à maman, car c’était une sainte pieuse avec des yeux qui zyeutent doux en dedans, un sourire qui sourit chaud tout autour et un parfum d’amande amère. (…) Dieu s’était pas trop planté parce que les autres daronnes à l’école, elles étaient toutes vieilles avec des grosses fesses, des voix de sorcières, des visages badigeonnés comme au carnaval et des décorations partout sur les doigts et les oreilles pour cacher qu’elles sont moches, mais autant accrocher des guirlandes de Noël à un arbre à chat.
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J'ai quand même compris quand elle m'a demandé si le plus talentueux des voltigeurs de ma génération (c'était moi) se sentait près à faire le grand saut (ça pouvait pas être plus foiré que le dernier). J'allais pouvoir exécuter ma plus belle cascade, mon ultime pirouette. Mon coeur fourchait un peu à cause du trac, le percussionniste improvisait total dans mon thorax en tapant au passage sur mes poumons et mon estomac. Mais avant de tirer ma révérence et de prendre une retraite bien méritée, j'allais réaliser un dernier numéro éblouissant en l'honneur de ma plus grande fan. La catapulte vers le Paradis. Sans filet.
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Le docteur avec ses écouteurs autour du cou disait que mes crises de clignements auriculaires étaient des tics qui survenaient dans les situations anxiogènes. Mais je lui faisais pas confiance à celui-là avec sa manie de me faire allonger sur une grande feuille de PQ, me coller son steakoscope froid dans le dos, me foutre un brassard avec une boussole dessous, m’enfoncer dans la bouche un bâton de glace avec même pas de glace au bout et me planter ses piqûres toujours en fourbe alors qu’on avait pas dit trois.
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Il l’aurait rafistolée avec dévouement cette marionnette austère de père, la façonnant patiemment de son couteau suisse imaginaire, taillant les pommettes, ponçant les talons, rajoutant au pinceau fin un éclat blanc dans l’oeil, comme un Pinocchio orphelin rejouant le conte à l’envers.
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(…) le coma … Les docteurs préfèrent dire « état végétal chronique », mais en gros ça signifie que Dieu a joué à chat glacé avec toi et qu’aucune autre souris t’as dégelé. Même que tout le monde est parti en te laissant sur place coincé dans une position pas confortable du tout et toi tu cries « Ouh ouh », ça résonne sous le préau, mais personne t’entend.
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