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Citation de Osmanthe


Et l'un des enfants m'a regardé et a dit :
- On s'regarde et on peut pas s'empêcher d'rigoler !
Il s'est mis à rire ─ et moi aussi.
Dans le ciel dansent des anges ; et quand Dieu a décidé de les priver de leurs ailes, ils tombent tout doucement, comme des parachutes, un peu partout sur la terre. C'est comme cela que nous avons atterri, moi dans le nord, sur la neige, vous dans le sud, au milieu d'une orangeraie, et ces enfants dans le parc d'Ueno ; mais c'est bien la seule différence qu'il y ait entre nous. Chers enfants, vous allez grandir ! Ne vous souciez surtout pas de votre apparence ; ne fumez pas ; ne buvez que dans les grandes occasions, et puis...le jour où vous rencontrerez une timide jeune fille ─ élégante, mais pas trop ! ─ aimez-la, d'un amour qui dure !

P.S.
Quelques jours plus tard, le journaliste est venu m'apporter les photos. Celle sur laquelle on nous voit rire, l'enfant et moi ; et aussi une autre, qui représente une scène tout à fait curieuse : je suis accroupi devant ces enfants sans logis et je tiens les pieds de l'un d'entre eux. Si plus tard, la photo est publiée dans une revue, je vois venir les critiques : "Ce Dazai ! Quel cabotin ! C'est écoeurant ! Voilà qu'il se prend pour le Christ en train de laver les pieds de ses disciples, comme dans le récit de l'Evangile selon Saint Jean !" C'est le genre de malentendu auquel je m'attends : je prendrai donc les devants pour m'expliquer. Comme ces enfants marchent pieds nus, j'étais simplement curieux de voir dans quel état pouvaient être leurs plantes de pieds.
Encore autre chose ─ quelque chose d'amusant cette fois. Quand les deux photos sont arrivées, j'ai appelé ma femme.
- Regarde : les clochards d'Ueno ! lui ai-je expliqué.
Et elle m'a répondu, avec tout son sérieux :
- Ah bon ? Ils sont comme ça ?
Elle observait attentivement une photo ; et soudain, j'ai vu quelle partie elle regardait : surpris, je lui ai dit :
- Mais !...Qu'est-ce que tu regardes ? Ça, c'est moi, ton mari ! Les clochards, ce sont ceux-là, à côté !
Ma femme est vraiment d'un sérieux !...Ce n'est pas le genre à plaisanter ! Sans doute m'avait-elle vraiment pris pour un clochard.

Extrait de "Narcissisme et cigarettes"
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