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Citations de Ovidiu Baron (28)


Ovidiu Baron
désert

que suis-je venu chercher dans le désert
je n’ai pas de mission biblique
pas obsédé par le sable
des serpents s’y cachent
et toutes sortes d’insectes
remplis de venin
ils s’entre-mordent
s’entre-mangent
mais le sable reste là
la vie continue
et moi seul
dans le désert du monde
petit cœur serein
me promettant n’y jamais revenir
n’essayant plus de me sauver
l’âme
plus jamais me faire des promesses

(texte écrit directement en français)
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Ovidiu Baron
lumière

c’est dans mon village que j’ai découvert
que les rites de passages se répètent tous
les jours
que ce sont plutôt les aubes et les
crépuscules qui content
que l’univers s’explique sous nos yeux
ou bien au-dessus
qu’on a toutes les clés pour comprendre
si l’on veut bien comprendre
quoi que ce soit
mais en tout cas on nous offre des
arguments
imbattables
qu’on va mourir certainement
mais qu’on est pourtant immortels
que nos gestes nos sourires nos peurs
s’imprègnent dans l’espace autour de nous
et des savants avec ou sans barbes
vont réintégrer nos cris et nos pleurs dans
les paysages ruraux à venir
dans les villes ça va être plus difficile à
cause de l’agglomération
dite urbaine
mais les urbains ont encore le choix
de voir le ciel de la campagne
plus riche en étoiles
et en conclusion
il est essentiel d’avoir la lumière
mais pas pour elle-même
pas la lumière auto-adulatrice
mais celle incertaine
celle qui tremble
dont l’intensité monte humblement
et descend avec de la prudence
et de la modestie
c’est la lumière qui promet de devenir
un jour
la lumière

(poème inédit écrit directement en français)
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Ovidiu Baron
pourquoi Dieu

pourquoi croire que Dieu existe, papa ?
je suis en train de voir un film, mon fils,
je réponds
une comédie
quelque chose sur une famille heureuse
qui entreprend un voyage en Amérique du Sud
et là-bas, y a des gangsters qui…
ce n’est pas ça ma question, papa,
mais plutôt pourquoi est-il si important, ce Dieu,
seulement pour avoir créé un univers, un
homme et une femme ?
écoute, mon garçon, je suis en train de
voir comment
les gangsters les prennent prisonniers, et
ils s’en foutent, les gars
ils croient que cela fait partie de leur excursion
d’une aventure normale en Amérique du Sud
regarde comment ils se moquent des mecs armés
non, papa, c’est pas ça la question,
y a des écrivains qui ont créé des dizaines d’univers
et des centaines de personnes
pourquoi ne sont-ils pas des dieux, eux aussi
regarde, lui dis-je, les gangsters vont les emmener
devant leur grand chef
il va les juger
il va prendre une décision sur eux
et ils continuent de s’en moquer
regarde, toi aussi, comme c’est rigolo
papa, tu as peut-être raison, en fin de compte
je suis prêt à le rencontrer
qui, mon fils, Dieu ?
non, papa, tu ne fais jamais attention, le chef des gangsters

(poème inédit écrit directement en français)
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devant nous des promesses

devant nous des promesses
derrière nous le temps
il y a ceux qui partent et surtout ceux qui restent
et qui rient
le rire diaboliquement amoureux de la vie
c’est lui qui est devant nous
qui semble poser des questions
garde le silence sans se taire
tue en caressant

(p. 22)
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- L’enfance vit dans une maison du bosquet, où le bois travaille encore pour l’homme, après que la scie, la hache, l’écharnoir et les mains de l’artisan lui rendent la paix. Peut-être que vous ne le croyez pas, mais d’anciens secrets sont révélés dans les églises, à droite et à gauche du passage. Courez sans arrêt sur des chevaux de bois. Les portes, les portes restent ouvertes. Découvrez à qui appartient le livre, à qui appartient ce village. Lisez attentivement, laissez votre cœur comprendre.

(p. 53)
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il n’apprend même pas ses leçons il lit répète mon père en s’éloignant
alors mon garçon si tu lis seulement laisse tomber
Il faut aller récolter le maïs
dehors mon arrière-grand-père nous attend
ne le laissez plus lire dit-il
cela les prédispose à fumer
et encore ce qui est plus grave c’est que
ceux qui lisent quittent le village
y en a au moins trois qui sont partis et on n’en a jamais rien entendu parler
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le tatouage de la source

la source gardait toute l’histoire du village
elle coulait depuis des millénaires
même si quelqu’un lui avait donné son nom au siècle dernier
ensuite un autre et un autre
ils ont tous fait des gestes symboliques
en lui léguant une tasse
une cruche
une croix
un morceau de béton
et bien entendu leurs noms
c’est pas égoïste ça non
c’est un message du temps qui passe
il faut le savoir hein
en plus on fait pas souffrir l’eau
elle s’en fout carrément
c’est pas comme ces noms dans l’écorce des arbres
l’arbre s’il ne meurt pas croît avec le nom
et le nom croît avec l’arbre c’est logique
y a pas de nom qui pourrait tuer un arbre
juste une égratignure
un tatouage
on lui fait un peu mal mais on lui fait changer
de personnalité
et cela on ne peut pas le nier
c’est vraiment quelque chose
dans le monde des arbres
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Lire, c’est mourir
parce que lire c’est vivre
tu lis un livre tu gagnes une vie
jour après jour vie après vie
toujours nostalgique d’une autre vie
passée rêvée ou pas encore commencée
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Ovidiu Baron
lire

lire c’est mourir
parce que lire c’est vivre
tu lis un livre tu gagnes une vie
jour après jour vie après vie
nostalgique toujours d’une autre vie
passée rêvée ou pas encore
commencée
chaque vie implique une nouvelle mort
mourir et mourir et mourir
répéter les sourires reprendre les
mensonges
jeux vidéo romance folie
mensonge mensonge mensonge
moche mais crédible quand même
et ceux qu’on aime qui s’en vont
et oublient de revenir
de nouvelles vies pour nous
mais sans eux
tous les jours on vit avec d’autres gens
on a cette impression étrange de les avoir
déjà vus
mais non pas vrai ils ont changé
ils ne sont plus
ils ont tous de nouvelles vies
franchement c’est terrible
impossible à déceler
on va à l’aveugle
mais ces vies on les veut
on refuse pas
quand même

(poème inédit écrit directement en français)
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c’est moi encore moi
et ma mémoire un coffre fort
dont j’ai égaré à tout jamais
la clé
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Devant nous des promesses
Derrière nous le temps
Il y a ceux qui partent et surtout ceux qui restent
Et qui rient
Le rire diaboliquement amoureux de la vie
C’est lui qui est devant nous
Qui semble poser des questions
Garde le silence sans se taire
Tue en caressant.
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Nous sommes la somme de toutes le imperfections de toutes les solitudes
de toutes les pensées errantes...
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L’un des premiers mensonges qu’on m’a dits
c’est qu’avec l’âge
on devient sage
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Marchant toujours à travers la forêt, ils atteignirent une porte. Il n’y
avait pas de clôture, rien qu’une porte en bois parmi les aulnes. Sur son cadre
était écrit, en haut, seulement ceci : « Cherchez les signes ! ». Paul l’ouvrit et
voulut laisser passer Anne. A travers la porte, on apercevait le même taillis
d’aulnes. Anne lui dit de passer en premier, et il franchit le seuil et se retrouva
dans une lumière aveuglante.

(p. 59)
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mon père



j'ai trop voulu trop cherché trop évolué
j'ai trop repoussé la simplicité
[...]
en t'évadant de la simplicité
tu refuses le bonheur voilà tout
y a tous ces gens qui recherchent la simplicité après une longue vie
de richesses
de toutes sortes
évasions

p.16
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y a des chiens qui mordent ma sœur
des chiens qui aboient méchamment
ce sont les gens qui les rendent comme ça
(p24)
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un tatouage
on lui fait un peu de mal mais on lui fait changer de personnalité
et cela on ne peut pas le nier
c'est vraiment quelque chose
dans le monde des arbres
(p11)
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Ovidiu Baron
le tatouage de la source

la source gardait toute l’histoire du village
elle coulait depuis des millénaires
même si quelqu’un lui avait donné son nom au siècle dernier
ensuite un autre et un autre
ils ont tous fait des gestes symboliques
en lui léguant une tasse
une cruche
une croix
un morceau de béton
et bien entendu leurs noms
c’est pas égoïste ça non
c’est un message du temps qui passe
il faut le savoir hein
en plus on fait pas souffrir l’eau
elle s’en fout carrément
c’est pas comme ces noms dans l’écorce des arbres
l’arbre s’il ne meurt pas croît avec le nom
et le nom croît avec l’arbre c’est logique
y a pas de nom qui pourrait tuer un arbre
juste une égratignure
un tatouage
on lui fait un peu mal, mais on lui fait changer
de personnalité
et cela on ne peut pas le nier
c’est vraiment quelque chose
dans le monde des arbres
Commenter  J’apprécie          80
lire c’est mourir
parce que lire c’est vivre
tu lis un livre tu gagnes une vie
jour après jour vie après vie
toujours nostalgique d’une autre vie
passée rêvée ou pas encore
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le jus de raisin et le vin

il ne peut pas être mort on disait
je l'ai rencontré hier et il était bien vivant
on a même causé
il m'a même dit qu'il allait venir travailler pour moi la semaine prochaine
ils ne meurent pas comme ça les gens qui font des projets
ils doivent tenir leurs promesses
et bon en fin de compte s'il est mort
c'est qu'il n'a pas voulu le faire

p.36
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