AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ovidiu Baron (35)


mon père



j'ai trop voulu trop cherché trop évolué
j'ai trop repoussé la simplicité
[...]
en t'évadant de la simplicité
tu refuses le bonheur voilà tout
y a tous ces gens qui recherchent la simplicité après une longue vie
de richesses
de toutes sortes
évasions

p.16
Commenter  J’apprécie          90
L’un des premiers mensonges qu’on m’a dits
c’est qu’avec l’âge
on devient sage
Commenter  J’apprécie          90
Marchant toujours à travers la forêt, ils atteignirent une porte. Il n’y
avait pas de clôture, rien qu’une porte en bois parmi les aulnes. Sur son cadre
était écrit, en haut, seulement ceci : « Cherchez les signes ! ». Paul l’ouvrit et
voulut laisser passer Anne. A travers la porte, on apercevait le même taillis
d’aulnes. Anne lui dit de passer en premier, et il franchit le seuil et se retrouva
dans une lumière aveuglante.

(p. 59)
Commenter  J’apprécie          90
devant nous des promesses
derrière nous le temps
il y a ceux qui partent et surtout ceux qui restent
et qui rient
le rire diaboliquement amoureux de la vie
c’est lui qui est devant nous
qui semble poser des questions
garde le silence sans se taire
tue en caressant
Commenter  J’apprécie          80
le jus de raisin et le vin

il ne peut pas être mort on disait
je l'ai rencontré hier et il était bien vivant
on a même causé
il m'a même dit qu'il allait venir travailler pour moi la semaine prochaine
ils ne meurent pas comme ça les gens qui font des projets
ils doivent tenir leurs promesses
et bon en fin de compte s'il est mort
c'est qu'il n'a pas voulu le faire

p.36
Commenter  J’apprécie          80
Ovidiu Baron
le tatouage de la source

la source gardait toute l’histoire du village
elle coulait depuis des millénaires
même si quelqu’un lui avait donné son nom au siècle dernier
ensuite un autre et un autre
ils ont tous fait des gestes symboliques
en lui léguant une tasse
une cruche
une croix
un morceau de béton
et bien entendu leurs noms
c’est pas égoïste ça non
c’est un message du temps qui passe
il faut le savoir hein
en plus on fait pas souffrir l’eau
elle s’en fout carrément
c’est pas comme ces noms dans l’écorce des arbres
l’arbre s’il ne meurt pas croît avec le nom
et le nom croît avec l’arbre c’est logique
y a pas de nom qui pourrait tuer un arbre
juste une égratignure
un tatouage
on lui fait un peu mal, mais on lui fait changer
de personnalité
et cela on ne peut pas le nier
c’est vraiment quelque chose
dans le monde des arbres
Commenter  J’apprécie          80
lire c’est mourir
parce que lire c’est vivre
tu lis un livre tu gagnes une vie
jour après jour vie après vie
toujours nostalgique d’une autre vie
passée rêvée ou pas encore
Commenter  J’apprécie          70
À travers les deux lucarnes sortaient maintenant des volutes de fumée aussi fines qu’un léger brouillard.
- Tu ne rêves pas, a dit la maison. Nous sommes des âmes. Nous étions toutes autrefois de vraies maisons, habitées par des gens. Ensuite, nous avons été vendues ou même données pour rien. Ils nous ont amenées ici. Les gens viennent nous regarder comme au cirque.
- Êtes-vous si malheureuses? demanda l’enfant.
- Pas vraiment, on exagère parfois. Beaucoup de gens nous passent devant et on entend toutes sortes d’histoires. Mais il y a aussi des enfants qui nous jettent de la terre ou qui veulent nous tirer dessus. Et nous n’aimons pas ça.
- Je suis désolé, dit l’enfant. Je ne m’en suis pas rendu compte.

(pp. 8-9)
Commenter  J’apprécie          60
VILLAGE À QUITTER

dans ce village on apprend avant tout à survivre
tous ceux qui en sont partis
s'en sont bien sortis de par le monde
où qu'ils soient arrivés
parce que fiston il faut savoir que si l'on part
on n'a plus de contrôle sur notre vie
c'est une autre force qui s'empare de nous
et là il faut bien résister
si on résiste pas on est réduit à néant
on nous oblige à nous enfuir
à nous réfugier
à nous cacher
à renier notre identité
à nous taire
à nous suicider
et c'est désagréable
c'est frustrant de se suicider
lorsque l'on a quelque chose à dire
heureusement on a ce village
il est bon pour rester
il est bon pour partir
mais si on le quitte ça veut dire qu'on a bien résisté
et si l'on a survécu dans ce village
on pourra aller n'importe où sans crainte
on pourra dire à l'humanité toute entière
tout ce qu'on veut
et si on réussit il faudra juste se rappeler une toute petite chose
tout cela on l'a appris au village


P.46
Commenter  J’apprécie          50
j'ai suivi le rythme de la nature
j'ai fermé les yeux et je l'ai écoutée en respirant profondément
j'ai lu la Bible le Coran les romanciers et les poètes
j'ai regardé le ciel en naviguant parmi les étoiles
et dans un geste désespéré
j'ai cherché à l'intérieur de moi-même
j'ai fouillé partout
avec amour et avec haine
mais je ne l'ai toujours pas trouvée
Commenter  J’apprécie          50
Le matin un réservoir de révélations
Sans réveil
On ne peut voir qu’en feignant de regarder
Un clin d’œil amical vers la nuit qui s’en va
Un sourire à l’aube
Et voilà tout recommence
On peut continuer de corrompre l’univers
Notre âme
Les âmes passent
Auxquelles on fait des clins d’œil
En feignant de les appeler quelque part
De les voler
De les violer
Le hasard les destins
Unr sauvagerie du matin
Révélations de brutes qui survivent
Et qui renaissent et renaissent encore
Surtout mais surtout
Avec des clins d’œil amicaux
Commenter  J’apprécie          40
village à quitter

dans ce village on apprend avant tout à survivre
tous ceux qui en sont partis
s'en sont bien sortis de par le monde
où qu'ils soient arrivés
parce que fiston il faut savoir que si l'on part
on n'a plus de contrôle sur notre vie
c'est une autre force qui s'empare de nous
et là il faut bien résister
si on résiste pas on est réduit à néant
on nous oblige à nous enfuir
à nous réfugier
à nous cacher
à renier notre identité
à nous taire
à nous suicider
et c'est désagréable
c'est frustrant de se suicider
lorsque l'on a quelque chose à dire
heureusement on a ce village
il est bon pour rester
il est bon pour partir
mais si on le quitte ça veut dire qu'on a bien résisté
et si l'on a survécu dans ce village
on pourra aller n'importe où sans crainte
on pourra dire à l'humanité toute entière
tout ce qu'on veut
et si on réussit il faudra juste se rappeler une toute petite chose
tout cela on l'a appris au village
Commenter  J’apprécie          30
Je n’ai plus les clés de ma mémoire
Je sais qu’on peut trouver des tas de choses
Des débris d’espoirs des amours
Des larmes des projets échoués
Des succès éblouissants qui ne durent jamais
Des bonheurs des moments d’harmonie
Des facettes de moi-même
Mais la plupart du temps
On peut voir
Trop de commencements
Trop de mensonges
Et une mélancolie dont
Je ne connais plus la source…
Commenter  J’apprécie          30
Paul s’en alla lentement à travers la forêt. C'était un silence parfait, comme il n'en avait jamais rencontré auparavant, même ses pas ne pouvaient être entendus. Pour se convaincre qu'il était dans une vraie forêt, il s'approcha d'un bouleau et frappa légèrement son tronc, comme on tapoterait le dos d'un ami. Puis il fit de même avec deux autres bouleaux, c'étaient de vrais arbres, il n'en doutait pas. C'est vrai qu’on n'entendait pas non plus de bruit cette fois-ci. Paul avait une sensation inhabituelle mais plutôt agréable. Il se sentait léger, comme s'il flottait, nageait ou comme si quelqu'un d'autre marchait à sa place. Il avait complètement oublié Lasorcière, il a marché et marché, jusqu'à ce que la forêt commence à s'éclaircir, que l'herbe verte commence à remplacer les feuilles sèches et, finalement, il arriva dans une prairie sans fin. Il y avait peu de lumière, verte au-dessus de l'herbe, blanchâtre vers les bouleaux et bleuâtre au-dessus, comme un immense fleuve coulant lentement à l'horizon, là où la prairie rencontre le ciel.
Commenter  J’apprécie          30
L'enfant commença à malaxer un morceau d'argile dans un grand pot. Il avait trouvé un bâton sous un chêne au bord de l'allée et avait d'abord songé à en faire une épée ou un fusil. Il les avait imaginés avec le pouvoir de son esprit, comme les jouets sont généralement fabriqués. Il s'était même un peu disputé avec un gamin qui l'avait vraiment énervé la semaine dernière, l’appelant rêveur devant trois filles. C'était dommage, d'autant plus qu'il aimait bien l'une d'entre elles. Parfois, il se rendait compte qu'il restait des minutes à penser à ses boucles dorées et à la façon mystérieuse dont elle lui souriait quand il leur arrivait de se rencontrer tous les deux quelque part. Alors c'était vraiment un rêveur, il en était conscient, mais le dire comme ça, tout haut, devant les filles !
En fait, il n'était pas assez en colère pour provoquer ce garçon en duel. Il mit en joue l'horizon et tourna sur lui-même. Il aperçut deux chats, un poteau de maison, une fenêtre et s'étonna de tomber sur un renard. Pensant qu'il s'était trompé, il posa le bâton-fusil de côté et s'approcha de la clôture en osier. Dans la cour, sous un pommier chargé de fruits qui commençaient à mûrir, le renard reniflait et poussait, ennuyé, les pommes tombées, déçu de ne pas trouver meilleure pitance. Une pomme, poussée par le renard avec son museau, roula sous la clôture, et tandis qu'il la suivait, curieux de savoir où elle s'arrêterait, le renard disparut du champ de vision du garçon. Il le chercha partout pendant un moment, à travers les buissons voisins, puis se retourna pour voir s’il ne se cachait pas juste derrière lui, car c'est souvent là que se cachent les personnes, les animaux ou les choses qu’on cherche.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ovidiu Baron (16)Voir plus

Quiz Voir plus

Pauline - Alexandre Dumas

"Pauline" est un roman...

noir
rose
vert

10 questions
317 lecteurs ont répondu
Thème : Pauline de Alexandre DumasCréer un quiz sur cet auteur

{* *}