"... Fieldston avait inspiré des professeurs comme Algernon Black, un bel homme, flamboyant, qui croyait en une civilisation primitive. {...} A son contact, elle apprit que les mythes n’étaient pas inventés mais inspirés, qu'ils puisaient à la même source que les rêves, en deçà de la conscience. Un rêve est personnel, disait Black, un mythe est le rêve de toute une société qui engage les mystères de la vie. On ne peut pas interpréter les images concrètement, sous peine d'en perdre le sens. ...."
Le mélange d'humour, d'horreur et de justice propre à Carroll avait toujours attiré Diane. Du reste, ses propres aventures avec les ermites, les nudistes, les cannibales de foire et les nains auraient pu lui être soufflées par le romancier anglais.
Diane rôdait dans la ville à toute heure du jour et de la nuit, engageait la conversation avec les marginaux qu'elle trouvait sur sa route. Étrangement, dans New York à deux heures du matin, elle n'avait plus peur de rien.
le rêve étant pour Diane le meilleur antidote contre le réel, elle tentait de s'arranger avec ses espoirs, de faire coïncider ce qu'elle voyait avec ce qu'elle voulait voir et ressentir. Car sa réalité intérieure était son bien le plus précieux, la seule façon pour elle de défier les contraintes du monde extérieur. elle nourrissait sa vie intérieure de quantité de lettres - Jung-Willa Cather-Kafka-Emily Dickinson-, de spectacles de théâtre, de séances de cinéma, de concert, de visites de galerie, ou encore de milliers de questions qu'elle posait à tous propos
Large, grey, infinitely expressive in his beautiful but rather deadpan face, they could register yearning, intelligence and despair in quick succession.