Patrick Williams

Il faut bien en arrière fond musical l'album Blue Train de John Coltrane, pour enfin que je me décide à publier un billet concernant cet essai Une Anthropologie du Jazz. Il ne s'agit pas de ma première lecture mais l'essai est riche, savant que je ne me sentais pas assez calée pour écrire quelque chose édifiant.

J'aime le jazz instrumental et vocal. Certains artistes, quand je les écoute, je suis en transe. C'est toujours compliqué d'aller puiser au fond de l'intellect lorsque le cœur est bousculé, labouré, dérouté.

Dès la première page, les deux auteurs vous déconcertent par ce titre en gras et aux lettres plus grandes que le corps du texte : Une anthropologie du jazz est-elle possible ? Quel est l'identité du jazz, son histoire ? Où est-il né ? Le champ de son étude est vaste : ethnologie, histoire, musicologie, sociologie. L'influence du jazz dès les années 30 est visible dans les bandes-son des films noirs ou policiers ce que les deux auteurs traduisent par un phénomène urbain du développement du jazz renforcé par la loi de 1919 prohibant la vente d'alcool dans les bars et lieux publics.

Disserter sur le jazz, c'est aussi abordé l'apport du blues, des negro-spirituals, gospels, work songs etc. C'est aussi retracé sa contribution sur la musique savante européenne car le jazz s'est exporté en Europe dès les années 20. L'herbe est plus verte pour des musiciens et chanteurs noirs qui aux Etats-Unis étaient victimes de ségrégation et de violence.

Dans cette anthropologie du jazz, les auteurs démêlent donc l'apparition du jazz, son développement, sa diffusion et sa réception. Essai complet bien que mon édition date de 2010.