Si les capitaines retraités, sous la Restauration, se vantaient de traduire Horace en vers français et si les jouvenceaux du temps jouaient au rimeur poitrinaire, bien des hommes d’aujourd’hui se louent de savoir changer congrûment la bougie et remonter promptement le cône d’embrayage. L’amateur de lettres cède la place à l’amateur de mécanismes. Comme jadis d’être poète, on se glorifie maintenant d’être ajusteur. Ce qui légitime d’ailleurs les prophéties des socialistes. Ils assurent que, dans le futur état collectiviste, les riches d’aujourd’hui s’habitueront vite à se divertir des labeurs manuels dans les ateliers publics, pendant les quatre heures de travail allouées égalitairement aux trente-huit millions de Français.