Citations de Paul Andreu (12)
La maison est le lieu où sont nées mes émotions, où elles ont grandi
Je découvrir, moi qui pensais en avoir fait l'expérience complète au cours de toutes mes années d'isolement, que le silence créait les liens et les multipliait entre ceux qui le respectaient d'une volonté commune, qu'il les enveloppait ensemble, à la fin, d'un feutre que ne traversaient ni la peur ni l'angoisse, qui les réunissait et les protégeait sans entraver leur liberté.
La vie qu'il voulait désormais était liée aux mots et aux phrases imprimés ; sans eux il ne lui resterait, au mieux, qu'une existence desséchée et solitaire qu'il aurait préféré quitter aussitôt.
Où qu'il soit, il était ailleurs, mais personne ne le voyait.
Les médicaments avaient arrêté sa chute dans la nuit, les livres eux lui avaient permis de remonter à la surface déserte, réduite, solitaire qui, pour longtemps, serait la sienne, et d'y survivre tant bien que mal.
L'enfance est innocente et elle est ignorante. En vieillissant nous en faisons la caricature de ce que nous sommes devenus, mais nous n'étions pas ces images déformées et faussées par le renversement du temps. La maison nous cachait, parfois, souvent, qu'importe, nous ne lui confiions pas de secret, elle n'en contenait pas qui nous bouleversât.
au fond nous ne savons rien vraiment de notre enfance sinon, et encore, avec quelle épaisseur d'oubli, la forme des lieux qui l'ont contenue.
Ah, les moteurs! Pendant toute mon enfance et une bonne partie de mon adolescence, j'ai eu pour les moteurs une passion malheureuse. Je rêvais d'en avoir, de toutes tailles et de toute nature...»
C’est arrivé d’un seul coup, j’ai décidé de devenir architecte. J’avais juste vingt ans et je me demandais à quoi passer ma vie. La science, l’art, les deux m’attiraient. De la première je savais peu de chose, de l’autre rien, mais, dans mon ignorance, je ne voulais rien abandonner. Pourquoi pas l’un et l’autre ? N’y avait-il pas des lieux de confluence ? L’architecture, sans doute parce que j’en ignorais absolument tout, m’a paru être l’un d’eux.
C’est ainsi que j’ai découvert puis aimé l’architecture. Le raisonnement a fait place au désir, le désir à la passion, au travail et même, jusqu’à un certain point au moins, à la patience. J’ai compris qu’on n’était jamais architecte, pas plus qu’on n’est peintre ou poète, mais qu’on pouvait chaque jour le devenir un peu plus. Que ça valait la peine.
"La seule manière de protéger sa culture, c'est d'accepter de la mettre en danger." [ Paul Andreu ]
Je n’ai jamais trouvé de meilleure définition de l’ « architecte » que celle-ci : celui qui est plus que tout autre au service d’un bâtiment, qui le conçoit et le construit, ou plutôt, tant la tâche déborde les capacités d’un seul, celui qui rassemble les imaginations, les compétences, les talents et les énergies, qui les dirige et les coordonne au service du bâtiment, pour qu’il soit conçu et construit, pour que d’autres puissent l’habiter.
Oui, l’important ce n’est pas l’architecte ou les architectes, mais l’architecture. L’important, c’est de se souvenir que faire de l’architecture c’est effectuer un service, répondre avec intelligence et économie à des besoins, créer c’est-à-dire faire émerger ce qui, en nous tous, existe et est inattendu ; c’est, sans concession et sans l’assurance d’être juste, répondre à un besoin social d’abri et de beauté.
"La seule manière de protéger sa culture, c'est d'accepter de la mettre en danger."
"La seule manière de protéger sa culture, c'est d'accepter de la mettre en danger."