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4.25/5 (sur 4 notes)

Né(e) : 1921
Mort(e) : 2006
Biographie :

Paul Haim est un galeriste et marchand d'art.
Né de parents grecs émigrés, il interrompt, à cause de la guerre, des études de médecine et ouvre, en 1943, à Rio de Janeiro, sa première galerie d'art.
De 1946 à 1949, il organise à travers l'Amérique latine de multiples expositions de tableaux puis parcourt le monde, du Proche-Orient au Canada, des U.S.A. au Japon, pour faire découvrir les grands maître de l'art moderne et contemporain. En 1962, il ouvre une galerie à Paris où il montre essentiellement Picasso, Léger, Miro, Kandinsky, Klee...
Longtemps conseiller artistique de musées japonais pour lesquels il organise des expositions itinérantes de Rodin, Maillol, Bourdelles, Miro, Picasso, Calder, Klein... il est nommé expert auprès de la cour d'appel de Paris en 1985 et fréquente assidûment les ateliers de ses amis Matta, Soulages, Zao Wou-Ki.
À partir de 1990, il se consacre à l'écriture dans sa maison près de Biarritz dans le Pays Basque.

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Source : ecla.aquitaine.fr › Écrit et livre › Annuaire des professionnels › Auteurs
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Ma réflexion m'amenait à m'interroger sur le rôle du marchand, sur la nature réelle de ce métier. De quoi pouvait bien être faite cette transmutation de toiles sans valeur ni utilité- amoncelées dans un coin d'atelier face au mur- en œuvres d'art ? L'enchantement commençait d'opérer lors de leur accrochage dans la galerie. Les peintres eux- mêmes n'étaient pas insensibles à ce phénomène. Leur confrontation, heureuse ou désespérée, avec ces " choses" pendues au mur, issues de leur souffrance, n'était jamais anodine.Leur regard sur elles ne serait plus jamais le même qu'à l'atelier.Leur esprit et leur technique avaient tiré du néant et mis en forme des modèles d'expression du monde dont la naissance à une vie indépendante commençait sur la cimaise du marchand, se poursuivait sur le mur de l'amateur. Plus tard peut-être dans un musée.

( p.78)
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Nous avions été les premiers à montrer certains peintres dont on commençait à parler. Cela signifiait-il que leurs toiles étaient devenues des oeuvres d'art ? En attendant les années lointaines où elles seraient peut-être tenues pour des chefs-d'œuvre ? J'avais déjà un sentiment imprécis de ce qu'elles représentaient lorsque je les découvrais dans l'atelier: le cri de visionnaires libres de crever de détresse devant l'indifférence ou la hargne de leur entourage. Ils ne pouvaient que peindre et poser sur les choses de la nature et de la vie un regard qui n'était pas celui des autres.

( p.78)
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Dimanche 25 avril 1937.Je suis allée à la messe à l'église San Juan. Située à l'extrémité de la rue à laquelle elle donne son nom, elle est petite et modeste, fréquentée par la population ouvrière, les pauvres de la ville.C'est mon église. Je n'aime pas celle de Santa Maria, près de chez nous.Son maître- autel démesuré, recouvert de kilos d'or, qui se perd dans les hauteurs de la voûte, m'écrase.
( p.31)
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Autres dires de Matta

La peinture a un pied dans l'architecture et un pied dans le rêve.

( p.117)
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Peindre ou être peintre

Un jour, il y a environ dix ans, nous visitions ensemble une exposition Bonnard au Centre Georges Pompidou. Je rejoignis Matta, perplexe devant un grand paysage ensoleillé du Cannet qui déroulait ses vallonnements devant la maison de la famille Terrasse.

" C'est quand je regarde Bonnard que je regrette le plus de ne pas être devenu peintre. "

Combien de fois l'ai-je entendu affirmer qu'il n'était pas peintre. Plutôt architecte mental, géographe de rapports humains, sociaux, révélateur et provocateur, curieux de tout, déambulant sans relâche à travers le monde.( p.63)
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Elle n'essaye pas de retenir ses larmes.Il avait appris la mort d'Ortzi et de Txomin, de Karmele et de sa mère. Il dit: " Nous avons tout perdu, notre ville, nos maisons, pour beaucoup d'entre nous, nos proches.L' heure est à l'entraide et à la commisération, elles seules peuvent nous préserver de la haine." Elle apprécie qu'il se soit abstenu de parler de Dieu.
( p.163)
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Elle avait besoin d'être fière de moi, encore plus fière. Avec ce métier insolite, c'était impossible. Comment, à l'heure du thé,admettre devant ses amies: " Le mien est marchand de tableaux ? " J 'avais pour elle à cause de cette blessure d'amour-propre que je lui infligeais plus de tendresse encore.(...)
Comment lui expliquer ce que la fréquentation des artistes m'apportait ? J'aimais leur liberté, j'admirais leur solitude, leur courage d'affronter chaque matin
l' incompréhension de leurs contemporains.
( p.40)
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Gorka avait souvent employé devant moi l'expression " chef- d'oeuvre".Je ne voyais rien.(...)
Je regarde encore et encore.Tout est tordu, déformé, éclaté dans un capharnaüm de figures humaines, d'animaux, de carrés, d'angles droits, de triangles. Cet amoncellements disparate éclairé par une ampoule électrique aux rayons en dents de scie ne peut être le chef-d'oeuvre dont Gorka nous rebât les oreilles. Rien n'est achevé, rien n'est coloré. Tout est plat.Nulle perspective ! (...)

C'est alors que le miracle se produit.Le voile qui obstruait mon regard tombe soudain.Deux profils, sur la droite, presque identiques. L'un se dessine sur un fond sombre, l'autre n'est qu'un trait délimitant un visage blême sur une surface blanche.Ma mère et moi !
(...)
Le noir, les noirs du tableau !Tout ces sangles pointus pour les vitres brisées qui se plantaient dans les corps. Je pleure. Je pleure en criant, je pleure en priant et en blasphémant. Je pleure en serrant le journal contre ma poitrine. Le baignant de mes larmes, je le porte à mes lèvres pour embrasser les miens.C'est leur portrait que j'embrasse.Le tableau s'illumine. Ils sont tous là ! Tout est là. Il a tout peint !

( p.238)
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Comment définis-tu ta marginalité et pourquoi cette marginalité ?

Il existe une logique du marginal, de l'exclu. L'exclu, lorsqu'il ressent son exclusion, se met à agir suivant une logique qui n'est pas celle du persécuteur. Il doit inventer d'autres
" routes", ce qui le pousse à l'aventure. Tu sais de quoi je parle, tu as été toi aussi un exilé et un marginal. Je pense que tu as été le John Wayne du marché de l'art.( rire de Matta)

( p.69)
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Les artistes qu'il a connus

Miro

J'aime beaucoup Miró.Mais je voudrais parler un instant des classifications. On veut maintenant me récupérer en tant que peintre représentatif du Chili.C'est absurde.Je n'ai jamais travaillé au Chili.C'est aussi ridicule que si l'on disait que Brancusi et Brauner sont des artistes roumains. Ou Picasso un peintre espagnol.
Pour moi, il faut être un peintre de la terre, qui doit toucher les hommes qui savent ce qu'est la terre des hommes.C'est ce que voulait signifier le surréalisme. Miró est un peintre de la terre.

( p.91)
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