Ouvrage emprunté à la Réserve centrale des Bibliothèques de la Ville de Paris- septembre 2022
**Une lecture détonante qui m'a appris beaucoup sur cet artiste singulier...tout en complétant, avec bonheur, mon approche du surréalisme ...de ses grandes figures, célèbres ou non !
Un enchaînement de liens et de sympathiques découvertes m'ont amené à ce volume d'entretiens entre le marchand d'art,
Paul Haim et l'artiste d'origine brésilienne, Roberto
Matta...
Je dépose régulièrement dans un de mes endroits préférés de promenade, des ouvrages...et en retour, il m'est arrivé de "tomber" sur des petits trésors dont "
Le roman de Guernica" de
Paul Haim, qui m'a fait découvrir ce marchand d'art peu banal , comme son ami,
Matta, le surnomme "Le John Wayne du marché de l'art", qui fut l'ami d'un grand nombre d'artistes, dont Roberto
Matta, durant plusieurs décennies, ainsi que de Picasso et de tant d'autres...
Je me suis donc lancée dans des recherches complémentaires quant à
Paul Haim, qui, en plus de sa passion dévorante pour l'Art, a également une fine plume !
J'ai ainsi , par ricochet, fait la connaissance de
Matta, ami de Breton, et qualifié par ce dernier de "surréaliste" ...dès 1937....
Une publication, à plus d'un titre, importante et enrichissante, pour tous les amateurs d'Histoire de l'Art, ainsi que pour les passionnés du mouvement surréaliste, etc.
Une vraie mine d'informations et de "clefs" pour mieux comprendre ce mouvement et ces artistes, engagés, voulant réunir l'Art et la Révolution !
Cet ouvrage en est un apercu, car en plus des entretiens, eux-mêmes,
Paul Haim, nous raconte avec un style très vivant et coloré , moult anecdotes sur les rencontres, le quotidien avec
Matta...sans se mettre en avant, en essayant de donner le portrait le plus juste et le plus sensible, de son ami , sa personnalité comme son oeuvre ...!
"Comment définis-tu ta marginalité et pourquoi cette marginalité ?
Il existe une logique du marginal, de l'exclu. L'exclu, lorsqu'il ressent son exclusion, se met à agir suivant une logique qui n'est pas celle du persécuteur. Il doit inventer d'autres
" routes", ce qui le pousse à l'aventure. Tu sais de quoi je parle, tu as été toi aussi un exilé et un marginal. Je pense que tu as été le John Wayne du marché de l'art.( rire de
Matta)
Ce recueil a un sous-titre, on ne peut mieux, choisi : " Errances, souvenirs et autres divagations" , au pays de l'Art et des artistes !
Une lecture très vivante, rayonnante, car on sent très vivement entre les lignes et les mots de
Paul Haim, l'admiration de l'auteur pour l'artiste,
Matta, mais aussi l'amitié profonde qui le liait à cet homme.... plusieurs décennies durant...
Je terminerai cette chronique par les dernières lignes de
Paul Haim, insistant dans son hommage à l'Ami-poète et à l'artiste audacieux et inclassable :
" Il n'a jamais appris à peindre. de même qu'il "sculpte comme quelqu'un qui n'a jamais sculpté".
Marcel Duchamp a fait l'éloge de sa profondeur d'esprit, mais c'est par la poésie qu'il s'est toujours et en premier lieu exprimé. (...)
Il se sera acharné à "trouver une nouvelle image de l'homme". (...)
Comment expliquer qu'indépendamment des milieux professionnels de l'art du XXe siècle, dans le monde, le grand public ne semble pas informé, aujourd'hui encore, de l'apport colossal de
Matta à l'histoire de l'art de notre époque ?
William Rubin, célèbre historien d'art..(...) directeur du département au MOMA de 1965 à 1990, n'hésite pas à écrire dans la préface du catalogue de la rétrospective
Matta du centre Pompidou (1985) : "...il est l'un des rares artistes dont la peinture ait bouleversé ma vie"
**Ouvrage accompagné et enrichi d'illustrations , de photographies légendées, de repères biographiques et d'un index des artistes cités, in-fine.