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3/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Țuțulești, Roumanie , le 20/10/1942
Biographie :

Poète roumaine francophone, Paula Romanescu a été primée à plusieurs reprises en France.
Elle a notamment obtenu plusieurs fois le prix de l'Europoésie au concours littéraire des pays francophone ainsi que le prix du Menhir de poésie.

Elle traduit des oeuvres roumaines en français et inversement. Son travail lui a valu également de nombreux prix.

Membre de l’Académie Centrale Européenne des Sciences, des Lettres et des Arts (Paris – Sorbonne) et membre de l'Union des écrivains de Roumanie, elle a été élevée au grade de chevalier de l'Académie européenne des sciences, des lettres et des arts.

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Bibliographie de Paula Romanescu   (2)Voir plus

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Paula Romanescu
Et si l’amour avait raison ?…
 
L’amour, l’amour, l’amour ! Toujours l’amour !
Chacun le cherche dès le premier soupir.
Mais l’amour vient quand on ne l’attend plus
Et puis s’en va sans jamais avertir.
 
A-t-il raison de jouer à cache-cache
Avec notre âme ? De nous ouvrir les cieux
Lorsque la terre est trop petite pour nos yeux
Et, qu’il nous prend pour dernier port d’attaches ?
 
Ou bien encore
Aurait-il tort
De nous apprendre que la mort
Serait la toute dernière saison ?
 
…Et si l’amour avait raison ?
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Paula Romanescu
PENSÉES                                                
 Quatrains
 
Avant que je vienne sur terre, le monde
Ne se rendait pas compte de mon absence…
La terre deviendra-t-elle un peu moins ronde
Lorsque je quitterai cette existence ? 

J’ai visité un temple en ruine:
Lui – ombre du passé, moi –  clair des jours
Insouciante sous le ciel, faisant mine
D’ignorer que sous l’herbe la source coule…
*
Sème et cueille de l’amour autour de toi,
Habille-toi d’un sourire, réjouis-toi d’exister,
Ce qu’il faut advenir un jour adviendra,
N’abrite pas dans ton âme la meute des regrets.
*
À la mort de la feuille l’automne ne pleure pas.
Les branches se déchirent dans le vent et puis
Le feuillage s’envole vers une rive sans éclat
Où tout n’est qu’ombre déguisée en nuit.
*
Quand la lune argentée caresse l’onde claire
Et de fragrance s’en enivre l’été,
L’éternité sourit à l’éphémère
Et les dieux ont mare d’éternité.
*
Lorsque mon âme va quitter à jamais
Ce corps qui lui servit longtemps d’abri,
Une pierre qui de carats n’en connaît rien,
Pourrait-elle dire l’histoire de ma vie ?
*
Pour le hibou, le soleil c’est  la nuit,
Royaume c’est le ciel pour le vautour
Mais pour le sage la lumière du jour
Et la nuit noire c’est du même acabit. 
*
Lorsque la vérité est toute nue,
Elle ne présente la moindre importance.
Voir chez l’autruche la tactique saugrenue
D’enfuir dans le sable sa tête pleine d’ignorance.
*
Le grand bonheur – la petite mauvaise affaire –
N’est pas à la portée de l’être humain,
Il nous arrive (peut-être) sous les couleurs d’hier
Sans pourtant nous faire voir… les chants de lendemain.
*
La raison des humains cherche depuis toujours
Le sens du grand néant et celui de l’être
Comme d’un coup de rasoir on dessine le contour
De ces deux inconnus qui un jour peut-être…
*
Quand la nuit pointe son nez et que les ombres
Se changent en lumières couleur de sang,
La ligne entre être et ne pas être
C’est un bord où l’on tait la même langue.
*
Sous un tapis de feuilles mortes, un brin
De petit roseau trouva son port d’attaches…
Tombent dans mon cœur des chaudes neiges blanches,
Avec d’étranges parfums d’amour serein…
*
Comment peut-il le corps de l’homme tenir
L’architecture de l’âme et son mystère ?
Qui jette sur le brasier du monde l’arbre lyre
Avec des fruits de chair au goût de miel ?
*
Être ou bien avoir – le grand dilemme
De l’homme qui voudrait laisser sur terre
Trace de lumière dans ce monde de misère,
Gravée sur des richesses qu’on ignore bien…
*
Victoires, défaites, il y en a tant sur terre !
Qu’elles seraient les miennes ? Qui me les a choisies ?
Celle que je fus ne me ressemble guère.
Serais-je une eau à la quête d’un puits ?
*
De tout ce qui m’appartient sur terre
Je me demande que va-t-il me rester.
Peut-être ce qui reste de la bruyère
Mise sur le feu avant de bourgeonner…
*
Il te faut beaucoup plus pour passer
En vrai sage, que rides et cheveux blancs :
Les actes de tous les jours t’inscrivent dans le temps
Tantôt bon grain des champs, tantôt mauvaise ivraie.
*
Se tromper c’est le propre de l’homme.
Persister en erreur c’est de la pure folie ;
On ne casse pas la branche pour en cueillir la pomme
Et ensuite se plaindre de cette chienne de vie.
*
Souvent par l’insouciance on nuit au bien.
Le regret – inutile esprit de l’escalier :
On ne peut pas couper par l’ombre l’onde claire
Comme on ne caresse pas le cœur avec l’épée ?
*
Il n’y a que les bêtes, les simples et les petits
Qui donnent leur amour sans le moindre intérêt ;
L’instinct le leur apprend de sa loi inouïe
Et ils lui obéissent avec fidélité.
*
N’insultez pas une femme qui tombe, disait Hugo,
Et il savait bien ce que cela veut dire.
Sait-on jamais pourquoi se jette-t-elle dans les eaux
Troubles du manque d’amour dans une nuit de délire ?
*
Atteindre l’infini ce n’est pas la mer à boire.
On n’en a pas besoin de hautes études ;
Il vaut mieux franchir le mur de solitude
Et apprendre à marcher sur l’eau du désespoir.
*
Entre ciel et terre – rien. Sinon peut-être
Le chant de rossignol en ce printemps nouveau…
Le Sylphe –  cette ombre claire qui rode à ma fenêtre –
Voudrait-il m’emmener dans le royaume des cieux ?!
*
Si mal placé le néant pour les hommes !
Ils en viennent, ils y rentrent ensuite…
On dirait qu’ ça fait deux, mais en somme
La vie n’est que le court refrain d’un trop long  rite…
*
Pour arriver jusqu’au bout de le terre,
Il y a mille voies mais la seule qui
Mène tout droit au plein cœur du mystère
Est celle qui nous conduit chez Lui.
*
Juste au plein cœur du Verbe, la Vérité
Dès l’aube du monde s’y réfugia,
Il y eut ensuite une pomme et son sacrée
Histoire, un Paradis que l’on nous refusa…
*
La femme, la vérité, auraient bien tort
De se montrer toutes nues devant nos yeux.
Un habit d’ombre leur va beaucoup mieux ;
La flamme attire toujours les papillons…
*
Les perles à son cou blanchissent la nuit
Mais moi, je ne veux guère de leur éclat.
Si je pouvais, de la chair de coquille
J’en enlèverais le sable d’autrefois…
*
Victoires, défaites tour à tour répétées,
Humiliations, fierté, où en êtes-vous ?
Entre hier encore et plus jamais,
Combien lourd le pas qui n’avance plus !
*
Le chemin de ma vie, Dieu, Vous le savez bien
Mais moi, sous Vos larges cieux, comment choisir
Ma route la meilleure pour tous les lendemains
Qui chantent et qui taisent bien mon avenir ?
*
Si j’avais toute la terre à mes pieds,
À quoi bon cette victoire où la vaincue
N’était que moi – Ubu Reine absolue
Que souverainement tout le monde haïrait ?
*
Le cœur rempli de haine, comment chanter la vie ?
Peut-on rire aux éclats les dents serrées, les yeux
Rivés farouchement à l’infini des cieux,
Prisonnier d’enfer rêvant de Paradis ?
*
« La vengeance la plus cruelle c’est d’aimer son ennemi ».
Je le sais, on l’a trop dit,
Mais j’aimerais pour toute conquête
Que mon ennemi s’apprête
À se venger de moi lui aussi…
*
Tout est inscrit dans le Livre, c’est vrai !
Tout est réglé dès le commencement
Mais puisqu’en ce temps-là je n’y étais pas,
Pourrais-je vous dire maintenant mon petit chant ?
*
Tu te crois grand ? Prends garde, la terre est ronde
Et la roue du destin tourne sans cesse…
Tu te crois petit ? Toute grandeur du monde
Ne vaut rien sous un sourire qui blesse
*
Pitié, Seigneur ! J’ai tant souffert sur terre
Mais la haine je l’ai bien ignorée
En cherchant à savoir, du verbe aimer
Comment pourrais-je en faire un solitaire…
*
Toute chose sur terre a bien son temps :
Trop tard, trop tôt – variations
Sur le même thème : regrets, pleurs, vent…
Peut-on refaire des cendres le chant du rossignol ?
*
Le monde ne t’aime pas ? Et tu t’en plains ?
Regarde-moi, ne fais pas le blessé,
Ton cœur n’est pas une coupe de mauvais vin !
Le monde, comme je l’aimerais si tu m’aimais !
*
Le mal, le bien – mes ennemis les meilleurs :
Servir l’un c’est ravir de  mon cœur
Le charme de l’autre mais les vivre à la fois
C’est refaire de plein gré le chemin de la Croix.
*
Les enfants – couronne de fleurs sacrées
Sur le front plein de rides des parents
Et ceux-ci à leur tour ils devraient
Garder dans leur cœur des diamants…
*
Un bon conseil, accepte-le d’où qu’il vienne
Même si parfois peut-être te semble-t-il amer.
Le suivre ensuite, c’est une toute autre affaire :
À qui perd gagne… La vie est la tienne.
*
L’automne a pris un coup d’hiver.
Si la vie n’était pas amère,
Je chanterais le bon vin car
C’est bon de le faire à la Khayyâm.
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Paula Romanescu
Combien de millénaires ?
 
Combien de millénaires
La terre
Dont l’homme fut créé
Avait-elle mis pour faire
De tes yeux la lumière,
Du sourire –  la tendresse,
De ta peau – la chaleur
Puis la forme de ton cœur –
Fontaine d’infini
Où je creuse pour mon âme un abri ?
 
Combien de millénaires
Me faudrait-il pour que
Je devienne lumière
Sous le ciel dont tes yeux
Empruntèrent leur clarté
Pour me la rendre toute
À l’heure de la déroute
Quand le moulin du temps
Nous caresse sans tendresse
En prenant nos sourires
Pour des rides de vieillesse
Et nos larmes pour des sources
Qui coulent vers la Grande Ourse ?…
 
Combien de millénaires
Me faudrait-il pour que
Je redevienne lumière
Dans tes yeux
Et que toute triomphante
Je réinvente
Sourire – sérénité,
Tendresse – chaleur,
Pour les  faire chanter
Dans le vide de ton cœur ?
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Paula Romanescu
Mon frère semblable
 
Mon frère, je te connais déjà,
ta voix, je la connais aussi,
ton âme ressemble à la mienne –
un puits d’amour, un seau de peine ,
fini qui rêve d’infini
comme si la mort n’existait pas.
 
Je ne sais plus vraiment : ta peau
Serait-elle blanche, noire ou jaune ?
Je n’en retiens que la chaleur
Et la lumière de tes yeux
Tellement troublante pour mon cœur
Et ton sourire d’enfant heureux.
 
Je sais que sur terre, quelque part
Il y a la guerre. Mon frère semblable
Donne-moi de tes nouvelles, le vent
Pourrait bien me les apporter
Mais surtout ne fais pas semblant
De n’en rien savoir… Là-bas
J’entends comme un écho minable –
L’éclat de cendres de ta voix…
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Paula Romanescu
Jour de neige
 
À Anina Vasile
 
Il neige sur terre.
Le blanc, combien étrange !
Pourtant parmi les gens
Je ne vois plus des anges.
 
Je souris simplement et, soudain
Mon âme s’enivre de saveur du pain.
 
Je chante et sur une branche un moineau
Se met à gazouiller : Le monde est beau.
 
Me voilà responsable de son chant
Sinon comment
Le monde savait-il combien beau
Le vit un petit oiseau couleur de sable
Qui me ressemble
Du moins par le chagrin
Qui me hante de ses eaux
Aux larges vagues murmurantes…
 
Tiens ! Le ciel me neige
De blanches étoiles filantes !
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Paula Romanescu
À toi…
 
Aux réveils de soleil de notre été,
Aux cris de la mouette sous les cieux,
Aux vagues de la mer à la crinière bleue,
À l’insouciance que l’on appelle vacances
Et puis à toi, mon joli port d’attaches
Où mon âme jette son ancre grise sans plus
Rêver d’autre départ vers l’inconnu
Qui hante souvent le cœur des malheureux
Qui partent pour partir vers les cieux
En espérant y trouver du nouveau !
 
À toi mon île ouverte à tous les vents
Du monde des vagues aux éclats ondoyants !
À  tous ceux qui refusent d’oublier
Qu’après la fin il y a un autre après !
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Paula Romanescu
Si je n’étais que…        
 
Si je n’étais que triste figure
et ombre grise
qui brise
toute gaîté,
si à jamais mon rire cessait
son éclat
à l’appel de ta voix
de silence et d’absence,
Comment pourrais-tu, mon amour,
me reconnaître dans mille ans,
quand je serai éparpillée
dans l’herbe des prés
et dans le chant
des oiseaux bleus
de tous les cieux –
ombre sonore
du bonheur qui
eut pour abri
ton cœur ?
Toi, tu devins ma nuit sereine.
Faut-il encore
que je devienne
Étoile du Nord ?
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Paula Romanescu
Je crie ton nom
 
Puisque le monde est, me dit-on,
Aveugle, sourd, et sans souci,
Je crie ton nom.
 
Puisque l’écho d’une chanson
D’automne déchire mon âme ravie,
Je crie ton nom.
 
Puisque je n’ai plus l’illusion
D’atteindre un jour le Paradis
(D’ailleurs ce n’est plus de bon ton
De l’espérer dans cette vie…),
Je crie ton nom.
 
Et puisque avec ou sans raison
Je tais ton nom, mon bel amour,
Tout le chagrin
Crie le mien.
 
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Paula Romanescu
Étoile filante
 
À la mémoire de S.
 
Jour de novembre.
Le vent joue
Des branches un requiem
Et ton regard s’attarde
À l’orée d’un chagrin.
 
Tombe la neige.
Le vent écoute
Le blanc silence qui crie.
Sous le ciel neutre
La déroute
D’une âme qui s’enfuit.
 
Nuit de novembre.
Déchirante.
La faux du temps est là.
Sous la voûte une étoile filante
Illumine ta voie.
 
Le 29 nov. 2000
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Paula Romanescu
Trop tôt, trop tard
 
Nous, on s’est rencontré trop tard,
me disais-tu ;
J’en ai souri :
trop tôt – la mare de l’ennui,
trop tôt – la saison du brouillard,
trop tôt – le gris de tous les jours,
trop tôt – le temps du sans amour,
trop tôt – la perte de l’espoir.
 
Pourtant, sur ce court fil de vie,
nous pourrions faire à contretemps
le plus resplendissant trop tard.
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