Citations de Per Nilsson (17)
On est jeunes. On croit en l'amour, en la paix et en la compréhension entre les peuples.
Plus tard dans la soirée, il s'est dit que ce film ne parlait finalement pas d'amour. Il parlait de coup de foudre, de jalousie, de désir... de sexe... et d'un con infini. Mais pas d'amour. L'amour, je ne sais pas ce que c'est, s'est-il dit.
Ce soir de printemps a marqué le début d'autre chose : il n'a plus gardé ses mains posées sur la couverture en dormant. Merci pour cette délicieuse pomme ! Merci gentil serpent.
Il enfonce l'aiguille dans les quatre préservatifs restants avant de les remettre dans l'emballage qu'il glisse dans une enveloppe marron sur laquelle il écrit : HAVE A NICE TIME.
Je sais à qui adresser cette lettre, pense-t-il avec un sourire méchant.
Il est possible que je donne la vie, se dit-il.
Il réfléchit un instant.
Il est aussi possible que je donne la mort.
Voilà.
Simple comme bonjour.
Il avait un paquet de capotes, et alors?
Il était prêt.
Et les fleurs aussi sont inutiles.
A quoi ça sert les fleurs ?
Elles sont juste là à essayer d'être belles.
C'est pareil avec les papillons.
Aucun intérêt.
Ils n'ont même pas bon goût,
ils ont le même goût que le papier.
Non. Je déteste les lapins et les fleurs et les enfants et les papillons.
Je dis : beurk, beurk, beurk.
On n'est jamais aussi imbécile qu'à dix-sept ans.
Nous ne pourrons jamais rien oublier. Nous sommes obligés de tout emporter avec nous.
- Il est meilleur que moi ? a-t-il lancé derrière eux sur un ton désespéré.
Elle est revenue vers lui.
- Je n'ai pas l'habitude de comparer les garçons, a-t-elle dit en le regardant droit dans les yeux. Et moi je ne baise pas. Je fais l'amour. Et seulement avec les garçons que j'aime.
- Et tu aimes combien de garçons à la fois ? Deux, trois, quatre, sept ? Une équipe de foot ?... et merde !
- Un mois c'est une éternité ! Tu vas me manquer chaque jour. Chaque heure. Chaque minute. Chaque seconde. Ne t'en vas pas...
Elle aurait dû dire : "Toi aussi, tu vas me manquer." Mais elle a juste dit :
- Mais non. Tu vas rencontrer plein de jolies surfeuses américaines. Au bout de quelques jours, tu m'auras oubliée.
- On ne surfe pas sur la côte est. Enfin, du moins je ne crois pas. Et je ne pourrai jamais t'oublier. Jamais, tant que je serais en vie, a-t-il dit en essayant de la retenir. Ne t'en vas pas...
L'autre jour j'ai entendu à la radio qu'il y a des scientifiques qui étudient ce qu'aurait été le monde aujourd'hui si l'évolution avait été différente. Si le Troisième Reich n'avait pas été anéanti, si César n'avait pas été assassiné, si la crise de Cuba avait provoqué une guerre entre les Etats-Unis et l'Union soviétique. Une occupation particulièrement absurde. Ces chercheurs auraient tout aussi bien pu jouer au Tétris;
Si n'existe pas.
Il n'a pas vécu, il a fait semblant.
- Il est désespéré, m'a raconté Karin. Il se sent trahi. J'ai peur qu'il fasse une connerie. Je ne peux pas tout simplement le rayer de ma vie.
Mais si, j'ai pensé. Je veux qu'il disparaisse. Qu'il se volatilise. Qu'il émigre en Chine. Qu'il meure dans d'affreuses souffrances. Mais ça, je ne pouvais pas le dire, bien sûr. Je ne pouvais pas non plus lui demander de ne plus le voir. On ne peut pas posséder une autre personne. On ne peut pas avoir l'exclusivité sur quelqu'un.
Le coup de foudre. La drogue la plus puissante qui soit.
Le soleil brille et on a l’impression qu’on est capables de transformer le monde.
On est dirigé par les autres tout en voulant être soi-même.
Voilà comment on est à dix-sept ans.
Ce soir de printemps a marqué le début d'autre chose : il n'a plus gardé ses mains posées sur la couverture en dormant. Merci pour cette délicieuse pomme ! Merci gentil serpent.