de Xavier-Laurent Petit
https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/va-bien
"Des millions de gens vivent sans lire, mais ce qu'ils ignorent, c'est qu'on vit infiniment plus en lisant".
Vera a à peu près l’âge de chercher un fiancé.
Dimetriu a à peu près l’âge d’aller en prison si les policiers l’attrapent.
Mammada a à peu près l’âge de mourir...
On s'est arrêtés au milieu du pont. A nos pieds, l'eau courait avec un bruit de gravier, épaisse et pâteuse comme une bouillie, presque gelée. Dans les bouquins de grandma, dans n'importe quel film ou dans le pire des feuilletons télé, c'était le moment idéal pour s'embrasser. Cadrage resserré sur les visages avec, en arrière-plan, la neige des berges et la grisaille du ciel... Mais, dans la réalité, les choses étaient plus compliquées.
Ce que j'aime en musique, on peut recommencer des milliers de fois comme si c'était neuf.
Tout le village est rassemblé devant le téléviseur de Kathelo, les yeux scotchés à l'écran. C'est la première fois qu'il y a une télé ici, la première fois qu'on voit autant d'images.
De loin, j'aperçois grand-mère Thabang. Elle s'est installée à l'écart et fume sa pipe en marmonnant que dans la vie les gens ne sont pas tout plats comme sur l'appareil de Kathelo.
Aux échecs, on pouvait perdre ou gagner. Mais quand on lisait, impossible de perdre. C'était magique. Avec les vingt-six lettres de l'alphabet, on pouvait fabriquer tous les livres de la terre.
- Tu veux parler des gardes de l'Ordre souterrain?... Ce sont de vraies brutes.
- Justement, il faut qu'on prépare bien notre coup, sinon, ces cornichons nous ferons la peau.
- Ces quoi?
- Ces cornichons. Tu ne connais pas ? Je t'en ferais goûter.
- Parce que tu manges des gardes, toi?
En 2028, les hommes ont dû se réfugier dans des villes souterraines pour échapper à la pollution terrestre. Suburba (quel nom !) est une de ces villes, où tout est parfaitement organisé sous un système d’éclairage artificiel quasi-permanent. Tout y est si bien organisé ? Peut-être, mais certains en doutent et militent -en secret !!!- pour retourner vivre à l’air libre. Est-ce possible ? Les informations catastrophiques diffusées sur le « Monde d’en Haut » sont-elles fiables ou font-elles partie intégrante d’une vaste opération de propogande des dirigeants de Suburba, qui souhaitent à tout prix asseoir leur pouvoir ?
Voici un roman d’anticipation vraiment simple et accessible en terme d’écriture ; il soulève des questions d’ordres politique, social et environnemental aux citoyens d’aujourd’hui que nous sommes. Ce propos ne vous empêchera pas de savourer cette belle aventure pleine d’actions et de rebondissements.
"Au fur et à mesure de ses séjours, elle avait affiné ses observations, recoupé ses notes et avait finalement eu la certitude que ces Indiens auxquels elle se consacrait sans jamais les avoir vus n'étaient pas cinq.
Ni quatre. Ni trois. Ni même deux.
Ils n'étaient q'un. Un tout seul.
Le dernier survivant d'un groupe décimé on ne savait par qui ou par quoi.[...] Faute de mieux, elle l'avait appelé Ultimo. Le Dernier."
- Je sais ! s'est écrié Daddu. Il nous demande si on a de quoi payer.
Et il a sorti de sa poche le billet de cinquante leiki. La Montagne a éclaté de rire. Il a encore dit des choses qu'on ne comprenait pas, en répétant sans arrêt le mot "zorro".
- Ben oui, a fait Dimetriu comme si c'était évident, la France, c'est l'Europe. On ne paie pas avec des leiki, mais avec des zorros. Si t'en as pas, t'as rien.