Cancéropolis... Son climat à part, ses chauves, ses perfs, ses produits du terroir de toutes les couleurs, ses rayons (de soleil? ) et son immense parking censé accueillir les touristes de passage. Bref... Bienvenue à tous! Ici on pleure, ici on meurt, ici on se bat parfois sans savoir pourquoi. Mais ici on apprend, oui, on apprend...
Je n'avais jamais imaginé la richesse qu'apporte la souffrance de la maladie, le regard nouveau sur les événements de la vie, celui de la sagesse, de la compassion, de l'amour et de l'humour. Chaque petite seconde devient éternelle.
(Préface de Stéphanie Fugain)
Le regard fait circuler les émotions : la joie, l'admiration, la pitié, l'anxiété, l'angoisse, l'hypocrisie, la tristesse. On dit souvent que le regard est le miroir de l'âme humaine, c'est tellement vrai. La connerie se lit dans les yeux des imbéciles, elle aussi.
Depuis le début de la maladie, je fais marche arrière, je me réfugie dans le monde de lenfance. (...) J'aimerai tant redevenir la petite fille que j'étais, la petite fille pas encore salie par la vie.
Puisqu'il n'y a plus que la maladie dans ma vie, puisqu'elle prend toute la place, puisqu'elle m'étouffe, puisqu'elle me mange, je m'adresse à elle comme je m'adresserais à mon ennemi. Je lui parle, je l'apostrophe, je l'insulte. Elle a presque quelque chose d'humain avec don côté visqueux. C'est ainsi que je me représente la leucémie.
Comme une énorme méduse noire aux tentacules diaboliques.
Je ne comprends pas qu'il existe des médecins aussi peu compréhensifs. Le malade n'est pas seulement un corps nécessitant des soins. Le malade est avant tout un être humain qui a mal, c'est vrai, mais qui a peur.
Tel un vautour, la mort plane au-dessus de nos têtes car c'est bien d'elle qu'il s'agit. Elle qui nous cause tous ces tracas, tous ces soucis.
La vie n'est pas une affaire individuelle, l'enseignement qu'on en tire n'a d'utilité que s'il est partagé.
(Préface de Stéphanie Fugain)