Peter Mahon

Watson, d'IBM, est un truc formidable... En 2011 il a battu les plus grands champions humains du jeu "Jeopardy", répondant en temps réel à des questions posées en langage naturel, et ce sans être connecté à Internet. D'après Ferrucci et son équipe, le challenge Jeopardy avait été choisi pour répondre à la question; " peut-on construire un système informatique capable de battre des champions humains dans un tache exigeant des niveaux élevés d'intelligence humaine et, si oui, quels genres de technologie, d'inginiérie et d'algorithmes sont nécessaires?"

(p.128)

En 2013, des journalistes de Forbes notaient que ( une version de*) Watson (spécialisée en oncologie*) dépassait des médecins dans l'élaboration de traitements pour des patients . " .... les professionnels faisaient des propositions correctes de traitement dans 50 % des cas ". Watson atteignait 90 %.

En 2014 Time rapportait que Watson se lancait dans la recherche en oncologie...KniT, un nouvel app développé puur Watson peut lire et analyser des millions d'articles, et mettre les chercheurs humains sur la bonne voie.

( p.134- *= explication rajoutée par moi)

Cependant, la carrière médicale de Watson ne s'est pas développée comme prévu. .." C'est très très dur... Une partie de la difficulté vient du fait que, si en Jeopardy une question a 1 réponse bien précise, exacte, dans le monde de la médecine, il y a souvent bon nombre d'opinions bien informées..."

(p.135).

Et si votre posthumanisme n'était que le résultat d'une angoisse, celle d'être humain ? Vous savez, la peur de devoir accepter nos faiblesses ou la vulnérabilité de nos corps ?... Je dis, en d'autres termes, que le posthumanisme n'est qu'un symptôme, celui du consummérisme, et qu'il ne s'agit là que d'une phase de la culture de la consommation que nous fait vivre le capitalisme globalisé.

(pp.10-11 - traduction libre)

Et qu'en serait-il de l'exploitation de posthumains par ces multinationales ? Votre explication de notre mélange avec nos téléphones ne fait pas que miner nos conceptions d'identité autonome ... mais fait apparaître des perspectives où un "posthumain" devrait acheter des parties de soi sans jamais en être entièrement propriétaire ! Le "post-homme" serait un produit, une marchandise. Et que se passerait-il si l'on n'était plus en mesure de payer les "mises à jour" de sa personne " posthumaine" ? Deviendrait-on obsolète comme la merde que produisent ces multinationales ? Ou devrait-on s'humilier en s'endettant de plus en plus pour essayer de rester à jour ?

(p. 15)

Le terme "posthumanisme", s'il signifie quelque chose, constitue la reconnaissance du fait que les hommes et l'humanité, de par leur intéraction avec des technologies et des outils, sont en changement continuel. En somme, l'unité d'analyse du posthumanisme n'est pas constitué par l'homme, mais par l'homme et sa technologie.

(p.2 - traduction libre)

L'émergence et le monisme (matérialiste*) nous permettent de comprendre la phénoménalité ( c.à.d. la subjectivité*) d'un point de vue fonctionnel, ce qui, à son tour, nous permet de comparer machines, animaux et hommes en tant que processeurs d'information.

(p.124)
* précision rajoutée par moi.

L'information peut se mouvoir de façon assez aisée d'un matériau biologique vers un autre qui ne l'est pas, sans se perdre. Ceci suggère que l'information a une qualité, bizarre, qui lui permet d'exister indépendamment du substrat dans lequel il se trouve instancié à un moment donné.

(p.53)

L'intelligence artificielle est explicitement posthumaine, puisqu'elle érode les différences entre les machines, les animaux. et les humains . Cette érosion ne se produit pas seulement parce que l'IA consiste à produire une cognition artificielle dans une machine, en utilisant des mathématiques afin d'apprendre aux machines à prendre des décisions, à faire des prédictions, et même leur apprendre à désirer, mais aussi parce que la recherche en IA est inspirée par la biologie humaine ou animale.

(p. 81

-En vivant, j'accumule des expériences spécifiques, des souvenirs, des connaissances- toutes ces choses qui me font moi, qui me donnent une identité. Toutes ces choses sont situées dans mon corps.

- Voilà bien le problème. Si c'est ainsi que vous concevez votre humanité, alors la posthumanité en signifie la perte.

(p.9 - traduction libre)

Votre téléphone améliore votre intelligence biologique de façon artificielle à l'aide de puces en silicium et de réseaux de télécommunication... Votre téléphone est donc bien plus qu'un "téléphone", c'est une prothèse cognitive qui vous aide à penser, vous souvenir, communiquer etc... de façon bien plus efficace... En d'autres termes, vous avez commencé à penser à vous-même comme étant distribué entre la chair, le sang, le silicium, les réseaux et les ondes radio.

(p.8 - traduction libre).

Il est clair que mes lunettes ne forment pas une partie biologique de moi-même - elles sont fabriquées dans une usine à partir de plastique et de métal - mais, parce que j'en ai besoin pour voir, elles sont maintenenat une part essentielle de mon système de vision. Mes lentilles biologiques ne font plus l'affaire, donc j'ai besoin de prothèses: des lentilles artificielles pour supplémenter mes lentilles biologiques. Puisqu'elles font maintenant partie intégrante de mon système visuel, je dois les remplacer régulièrement quand ma vision baisse, si je veux continuer à voir bien... La chose importante à saisir est que, maintenant, mon système visuel est composé d'une partie biologique et d'une partie artificielle.

( p. 7 - traduction libre).