Peter Szendy

Aujourd’hui je vais évoquer Pouvoirs de la lecture essai philosophique de Peter Szendy sous-titré De Platon au livre électronique. Il s’agit d’un texte érudit et théorique d’un abord assez difficile pour qui n’est pas spécialiste de cette approche entomologiste de la lecture. Pourtant pour tout passionné de lecture le titre est alléchant et le propos enthousiasmant.

Pouvoirs de la lecture est incontestablement un texte ardu malgré la bonne volonté de l’auteur d’accompagner son lecteur dans son exploration des enjeux de la lecture et des forces en présence. En effet, au fil des chapitres un jargon et des mots compliqués parsèment le texte et rendent la fluidité du cheminement au fil des pages chaotique. Ainsi il est écrit : « nous savons que toutes les voix qui peuplent la scène de lecture (l’éraste, l’érotomène, l’anagnoste, l’impératif, le lectaire...) se relaient et s’entrelacent sans cesse de manière chaque fois singulière pour constituer le lecteur, pour le produire. » Mon intention n’est pas de caricaturer, ces vocables ont un sens et sont pertinents dans le contexte ; cependant l’accumulation de concepts théoriques, de références et de notes de bas de page sont un véritable challenge intellectuel. Il faut retenir de la démonstration que lire n’est pas aussi simple qu’on peut le croire de prime abord et que cela met en jeu des forces puissantes qui contraignent souvent l’acte de lire. Peter Szendy propose un parcours dans quelques œuvres choisies (Platon, Sade, Calvino, Valéry) ; en suivant son analyse le lecteur s’engouffre dans un monde plus complexe que la simple découverte d’un texte. Les injonctions (lis, ne lis pas) sont explicitées et l’on comprend l’importance de la voix qui est en nous lors de toute lecture. La lecture silencieuse, comme la lecture rapide sont des idées et des développements récents. La perspective devient parfois vertigineuse. Conscient de l’aridité de son propos, à la fin de l’essai avant la conclusion, l’auteur interpelle son hypothétique lecteur : « es-tu encore là ? Si tu m’entends toujours, je propose que nous reprenions ensemble notre souffle, chère lectrice, cher lecteur, après la course effrénée qui nous a conduits jusqu’ici. »

Pouvoirs de la lecture est un essai stimulant dont il est difficile de retenir des éléments précis. Être parvenu au bout des deux cents pages semble un exploit mais nul doute que par percolation il restera des bribes des éléments théoriques présentés.

Voilà, je vous ai donc parlé de Pouvoirs de la lecture de Peter Szendy paru aux éditions La Découverte.


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Le philosophe propose une analyse politique novatrice de l’acte de lire.
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Autrefois, ces langages biscornus m'auraient impressionné. Je me serais dit qu'il y a là une intelligence, un savoir, qui me restent inaccessibles. C'était l'époque où Derrida (avec qui P. Szendy conclut son livre) me paraissait immense d'être aussi obscur. Aujourd'hui, j'assume de ne rien y comprendre et de lire ça avec la sensation désagréable d'un style inutilement compliqué pour pas grand chose. J'avais déjà eu cette impression là en lisant le livre de Szendy sur la lecture (loin des lumineuses et pourtant complexes avancées de Marielle Macé). Ici, je retrouve pareilles difficultés et pareil agacement. Ainsi de certaines analyses (notamment cinématographiques, celle de Hitchcock ou de Coppola ou plus loin l'évocation du Blow-Up d'Antonioni, là aussi en dialogue avec Derrida) qui ne disent rien de bien nouveau, s'appuient sur du déjà-connu (les trouvailles conceptuelles de Michel Chion par ex) mais l'écrivent avec tellement de manières qu'on finit par s'y perdre et ne plus voir qu'au fond rien de bien interessant ne se dit. Je ne doute pas que l'auteur ne puisse nous partager la richesse et la profondeur de ses pensées mais en le faisant plus clairement, plus simplement, sans se draper de fumées, ce serait enfin passionnant.

Écoute, surécoute, télécoute : ce que l’ouïe nous dit de l’espionnage et du monde.



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Rien n’a jamais été publié qui ressemble au court mais dense ouvrage de Peter Szendy, A coups de points, dans lequel le philosophe pose les bases d’une stigmatologie - peut-être pas une science mais une analyse cohérente de tous les «effets ponctuants», quel que soit le domaine où ils apparaissent.
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En somme, l'ouvrage de Peter Szendy nous invite à faire l'expérience de l’intime étrangeté de l'acte de lecture, dans laquelle le lecteur n'est jamais seul.
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La philosophe consacre un bref essai rêveur au compositeur hongrois.
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Comment appréhender les images ? Quelle lecture en faire ? Penser l’image disserte de la question de la lisibilité ou de l’illisibilité des images, en s’attardant notamment sur la validité des approches sémiotique et iconique.
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Un recueil de textes de plumes prestigieuses pour donner à penser les manières d’approcher l’image.
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Décortiquer la notion même de ponctuation pour atteindre l’expérience physique de la littérature.



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Son ouvrage ne ressemble pas à un traité grammatical – tel le Traité de la ponctuation française de Jacques Drillon –, mais plutôt à un voyage dans la ponctuation entendue comme une expérience, forte et puissante.
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