Et puis, aux alentours de la cinquième année, elle s'est mise à s'éloigner peu à peu en se laissant absorber par l'ordinateur, et moi je n'avais personne à qui parler à part les chats. Jusque-là, on avait tout fait côte à côte. On passait des heures allongées à lire - chacune son livre, et on se lisait des passages tout haut. Pendant vraiment longtemps, le lien fut très fort. Priscilla ne disait jamais aux gens: "J'ai aimé ce livre", mais " Nous avons aimé ce livre."
Nous. Nous. Et puis, tout d'un coup, plus de "nous", nous c'était fini. Nous, c'était elle et son ordinateur.