AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Musa_aka_Cthulie


Pas de journée sans que des églises chrétiennes n'accumulent les prêches antivaudou. Certaines simulent des cas de possession où la victime déclare "avoir un loa dans la tête", "être le diable", "être Lucifer", et autres folklores caricaturaux qui, pour Erol Josué, assujettissent le peuple et continuent de "zombifier la société", établissant une forme de néocolonialisme dont témoignent les églises qui poussent "comme du maïs" sur l’île. C'est ainsi qu'un des sites majeurs de l'histoire du vaudou en Haïti (mais aussi de l'histoire même de la nation) a été touché de plein fouet par cette crise conscience : un arbre des esclaves avait été élevé à Bois-Caïman le jour de la cérémonie du 14 août 1791 ; c'est au cours de cette cérémonie magico-religieuse que des esclaves réunis autour de la mambo Cécile Fatiman ont bu le sang d'un cochon noir égorgé pour se rendre invulnérables face aux balles des colonisateurs. Cette cérémonie est à l'origine de la flambée insurrectionnelle qui a abouti à la création de l'Etat haïtien, établissant du même coup le vaudou comme religion protectrice de la révolution du peuple tout entier. Or, cet arbre extrêmement symbolique a été coupé il y a quelques années par des fanatiques chrétiens sous prétexte qu'il "hébergeait le diable", puis des églises ont été construites sur le site même pour le décontaminer.

Chapitre : Dans le péristyle d'Erol
Commenter  J’apprécie          120





Ont apprécié cette citation (10)voir plus




{* *}