(Pyramides de Snéfrou). Se rapprochant de Memphis, il (Snéfrou) en choisit l'emplacement sur le plateau désertique de Dahshour. Symbole de la dynastie naissante et du pouvoir absolu auquel aspire le nouveau roi, cette pyramide n'est pas à degrés mais à face triangulaire : c'est donc une pyramide parfaite. En adoptant cette forme nouvelle, Snefrou paraît suivre la nouvelle doctrine proposée par les grands prêtres du culte solaire. Pour ces théoriciens, la pyramide parfaite revêt une valeur supérieure à la pyramide à degrés. Tout d'abord, elle a le mérite de figurer le "ben-ben", la pierre sacrée d'Heliopolis ; elle a aussi celui d'ajouter à l'idée d'escalier vers le ciel permettant au pharaon défunt de monter vers Râ celle d'attirer la protection du dieu solaire, dont elle figure les faisceaux de lumière.
p. 119
Les scènes de médecine gravées sur les murs du mastaba d'Ankhmahor, où les patients se tordent de douleur et où le désespoir semble irrémédiable, auraient mérité plus de talent et de soin. Les yeux et les bouches ne sont que des fentes, les visages ne reflètent aucune expression et, pour parvenir à ses fins, le graveur exagère les attitudes des malades. S'agit-il d'erreurs dues à une trop grande précipitation ? Est-ce l'épuisement des finances du propriétaire ? Ou doit-on incriminer l'absence de préoccupations esthétiques, comme l'explique Jean Vercouter : "Les représentations n'ont pas besoin d'être 'belles' ou 'harmonieuses', elles doivent être exactes ou précises, de telle sorte qu'elles puissent, par magie, être réanimées pour les besoins d'un dieu ou du mort, présents physiquement grâce à leurs images dans les scènes mêmes.".
p. 140
C'est la première fois depuis la fin du second conflit mondial et les politiques de spoliations conduites par Hitler et Staline que le patrimoine tout entier d'une nation est ainsi mis en coupe réglée.