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Citation de tamara29


Je me contentais donc de rester chez moi sans rien faire –sans même pleurer (ou bien, si je versais quelques larmes de circonstance, c’était sur mon propre sort, des larmes d’acteur raté devant son miroir, de fausses larmes, égocentriques et théâtrales pour ‘’vivre’’ ma douleur, mon amour enfui, des larmes d’apitoiement pitoyable) : ce que je ressentais n’avait rien à voir avec du chagrin. C’était une sorte d’anéantissement, une destruction totale de ce qui peut pousser quelqu’un à mettre un pied devant l’autre (envie, besoin, espoir, etc.). En me souvenant de tout ce qui m’était arrivé depuis la chute dans la baignoire, je m’apercevais que, même si je me sentais légèrement abattu sur le moment, j’avais toujours trouvé la force de continuer cahin-caha, poussé par je ne sais quoi, en partie l’illusion de pouvoir retrouver Pollux, en partie mon propre élan de vie, ou quelque chose comme ça. Désormais, plus rien. Pollux Lesiak avait disparu, et tout le reste avec. Que pouvais-je faire, maintenant ? Car il faut bien faire quelque chose, la vie l’exige. Rester assis jusqu’à la fin de mes jours ? Fuir ? J’avais déjà essayé bon nombre de méthodes qui s’étaient révélées totalement inefficaces. Et pour fuir, il faut bouger. Or je n’avais plus de muscles ni de tendons. Et qu’est-ce que je pouvais fuir ? Mon apathie, mon anéantissement ?
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