Aucun parti, aucun expert, aucun intellectuel, aucune théorie n'est à même de formuler un projet d'ensemble suffisamment ample et novateur pour canaliser la puissance de toutes les transformations simultanées qu'entraîne le tournant numérique : redéfinition complète de ce que représentent le travail et l'emploi ; réorganisation des chaînes de valeur ; nouvelle géopolitique ; nouvelles frontières de la ville, des transports, de l'énergie, du logement ; nouvelles façons de communiquer, d'échanger ; rapport au savoir et à la culture ; bouleversement complet du regard de l'humanité sur elle même avec les nouveaux rapports entre hommes, automates, animaux et êtres vivants ….
Tous ces enjeux de société supposent de recourir au numérique, mais dans un contexte où celui-ci devra s'intégrer dans des projets plus vastes conçus par l'intelligence collective, nourris par l'expérience et par la pratique, subordonnés à une pensée vivante de la liberté, transcendés par l'espoir de se transformer les uns les autres.
La pensée de la complexité se nourrit de ce renversement de perspectives où la déduction fait place aux démarches inductives et où la lumière ne provient pas d'une position centrale mais du sourire qui se propage d'un visage à un autre.
Un des traits de l'analyse est de montrer que les insurgés n'ont pas une conscience nette de ce qui les fait courir.
A propos de "La brèche"
le pouvoir doit se mettre au service de ceux qui font.