Chapitre II - Le déni de mémoire ou de la difficulté d'être ukrainien en France
Constamment il nous fallait nous justifier de notre identité : "Non, l'Ukraine n'est pas la Russie ; non, ce n'est pas une province russe ; non, ce n'est pas une région comme la Bretagne, c'est un pays ; non, "soviétique" n'est pas une nationalité ; non, le communisme n'est pas une idéologie généreuse mais une monstruosité qui a exterminé des millions d'Ukrainiens, entre autres ; non, les Ukrainiens n'ont pas collectivement "collaboré" avec les Allemands ; oui, les Ukrainiens aussi ont eu des millions de morts et de déportés par les nazis", etc. Ras la chapka !
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Chapitre III - Chronologie du processus génocidaire
En 1953, Raphael Lemkin, Juif polonais puis américain, politologue à l'origine du concept de génocide dans la Déclaration de l'ONU de 1948, prononce un discours au Manhattan Center de New York devant la diaspora ukrainienne :
"Ce dont je veux vous parler est peut-être l'exemple classique du génocide soviétique, son expérience la plus longue et la plus large dans la russification - la destruction de la nation ukrainienne. [...] L'arme utilisée contre cette partie de la population est peut-être la plus terrible de toutes - la famine. Entre 1932/1933, 5.000.000 d'Ukrainiens sont morts de faim [...] Il ne s'agit pas simplement d'un cas de meurtre de masse. Il s'agit d'un cas de génocide, de destruction, pas seulement des individus mais d'une culture, d'une nation."