Salon du livre romand 2016 - Table ronde du dimanche 20 novembre :
Quels chemins vers la vie intérieure ?
Avec François Gachoud, Jacques de Coulon, Philippe Roch
Modération : Dominique Rey
En cherchant plus profondément encore, vous trouverez à la nature une valeur psychique, parce que l’humain n’est pas simplement un ordinateur biochimique alimenté par un estomac ; il est relié à la formation de l’univers, à l’évolution du vivant et à l’histoire de sa propre espèce, et il se nourrit de l’équilibre qu’il entretient avec ses cousins de toutes espèces et leur milieu naturel ; le bien-être que l’on ressent dans la nature vient de cette complicité de notre espèce avec toute l’histoire du vivant : le sentiment d’appartenir à cet ensemble procure un apaisement. Il y a encore des raisons philosophiques : puisque nous faisons partie de la nature, elle est notre famille, ce qui conduit à des valeurs morales, telles que le respect de toutes les formes de vie, et la responsabilité à leur égard. Il y a encore des raisons spirituelles : la nature ne venant pas de nous, elle est le signe de ce qui nous dépasse ; nous partageons avec elle une dimension spirituelle, à laquelle nous accédons par notre intimité, notre inconscient, notre être entier ; l’homme sans la nature est seul, limité à une existence restreinte dans l’espace et le temps, replié sur lui-même. Robert Hainard apporte ici une réflexion originale : la nature est ce que l’homme n’a pas fait, elle est l’autre, dont dépend notre propre équilibre ; elle nous résiste, nous enrichit, nous féconde et nous protège contre nos excès.
Le premier effet de la méditation est de nous libérer des assauts parasites qui nous empêchent de trouver la sérénité : inquiétudes, souffrances, espoirs, désirs, envies, frustrations, sentiments d ’ injustice, haine, projets, calculs et souvenirs. La méditation nous rend légers, libres et joyeux.
L’homme peut être une force destructrice car il ne fait pas partie de la nature, c’est l’extériorité des hommes au monde, à l’image de Dieu, qui rend possible la domination humaine, et partant la crise écologique que nous connaissons. Notre spiritualité est dangereuse. Elle l’est en premier car elle nous conduit à accorder une confiance irraisonnée en nos technologies. La technologie nous sauvera ! Or il est une classe de problèmes qui ne souffrent pas de solutions technologiques, affirme Garett Hardin dans son texte sur la tragédie des communaux, à savoir les problèmes de populations et de ressources.
Il m’est alors devenu de plus en plus clair que mon église est la Nature et ma religion une communion aux niveaux matériel, sensoriel, psychique et spirituel avec tous les membres de notre grande famille cosmique.
Je vis ma relation spirituelle avec l'Âme du monde, au mieux dans la Nature.
Tout dans notre société appelle à la distraction, à la fête, au spectacle, qui s'expriment par un bruit incessant. Ce qui est devenu une habitude, même un besoin, nous coupe de nous-mêmes, du silence intérieur et des sons et musiques de la Nature. Par ailleurs, l'esprit de compétition, l'idéal de la réussite sociale poussent à l'affirmation du Moi, au culte de l'apparence et aux attachements factices. Tout cela nous éloigne de nous-mêmes et occulte nos liens profonds avec la Nature.
Notre sensibilité au bruit dépend de l’amplitude (un son plus ou moins fort), de la fréquence (nous entendons les sons à partir de 10 hertz, jusqu’à 20000 hertz; en-dessous, ce sont les infrasons, en dessus les ultrasons), et de la distribution dans le temps (un bruit fluctuant est plus gênant qu’un bruit continu). Si le bruit est composé de plusieurs sons simultanés, c’est-àdire de plusieurs fréquences, la sensibilité au bruit augmente.
Nous venons de la nature et nous dépendons entièrement de ses bienfaits, jusqu’au moment où elle nous recyclera.
La compétition entre espèces et entre individus existe dans la nature, mais elle n’est de loin pas le seul mécanisme du vivre ensemble ni de l’évolution.
L'intention nullement cachée est de démontrer en Rousseau est unprécurseur de l'écologie.