Interview de Pierre Astier agent littéraire aux "Littératures Européennes de Cognac"
Dziadzio est mort en mon absence, pendant que j'étais retenu à l'abominable école du chef-lieu. Nous étions allés à la montagne avec père. La première chose que je vis fut cet automne extraordinaire. Ensuite – la fin de l'enfance, ensuite – une douceur que je ne sais nommer encore aujourd'hui. Ensuite, encore beaucoup d'autres choses ayant fait de moi un homme qui commençait à ne plus avoir peur. Mais j'ai beaucoup pleuré.
("C'est ainsi", Taras Prokhasko)
Le choix de l’hôtel, c’était l’affaire de ma femme. Cette fois, elle avait proposé le Plaza. J’ai tout de suite allumé mon ordinateur : les réservations, c’était mon affaire.La première fois qu’elle m’avait parlé d’aller à l’hôtel, cela remontait à quatre ou cinq ans. Vouloir passer ses vacances d’été dans un hôtel en ville, ça m’avait fait sourire. Appeler ça des vacances ! Non pas dans un coin sympa, mais dans un hôtel en plein centre-ville, devant lequel je passais tous les jours pour aller au boulot ! Mais qu’est-ce qu’on allait bien pouvoir faire là-dedans ?
Je reste toujours persuadé que la religion doit absolument avoir une coloration régionale, sinon ce n'est pas une religion mais un McDonald's. (Serhiy Jadan)
Il n'était pas possible de trouver une vraie vie dans les livres, la vie véritable était ailleurs et il fallait la vivre. (Serhiy Jadan)
Dehors, il continue de pleuvoir dru. Les gouttes d'eau sont pleines de muscles. Elles frappent les toitures et les murs faits de planches d'une force d'homme. (p.96)
Je savais que si je m'étais retrouvé là-bas à cet instant, ma vie réelle aurait poursuivi celle du rêve. (Taras Prokhasko)
(...) la mort n'est qu'une illusion, derrière laquelle se cachent les formes de vies inconnues. (Yuriy Androukhovytch)
Il avait l'air si sûr, un vrai petit père des peuples plein de sagesse qui connaît tous les remèdes, même si les enfants bêtas n'apprécient pas leur goût (goulag, par exemple...). (Oskana Zabouzhko)
Les grands sites industriels meurent comme les dinosaures, laissant derrière eux la beauté des ruines et l'odeur âcre du chômage. (Serhiy Jadan)
On était dimanche, mais son coeur, plein de dégoût lui pesait comme un lundi. (Andreï Kourkov)