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3/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Céret, Pyrénées-Orientales , le 16/12/1877
Mort(e) : 1974
Biographie :

Spécialiste de la littérature française du 17ème siècle, Pierre Camo est un magistrat, poète et écrivain d'art.

Fonctionnaire colonial, il fit un long séjour à Madagascar, qui lui inspira nombre de ses textes.

Il a obtenu le Grand prix de littérature de l'Académie française en 1936.

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Bibliographie de Pierre Camo   (3)Voir plus

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Pierre Camo
Le Tombeau de Gauguin


Lorsque le Temps aura, belles Tahitiennes,
À tout jamais couché sous les grands arbres bleus
Vos corps de sombre nuit et vos grâces païennes,
Tout ne tombera pas dans le néant ombreux.

De ces visages fins et de ces formes nues,
De ces cheveux fleuris d’un hibiscus pourpré,
Et de ce geste d’amoureuse bienvenue
Que fait la main tenant un fruit vert ou doré,

Il restera le souvenir qui nous enchante,
Par l’effet du dessin et des belles couleurs ;
Vous serez à jamais vivantes, et charmantes
Du charme fruste et nu de vos îles en fleurs !
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LE RÊVE DU POÈTE


Je voudrais abriter mon rêve sédentaire
Dans une maison blanche, auprès d’un jardin frais,
Où quelque puits serait ouvert à fleur de terre,
À l’ombre large et magnifique des figuiers.

J’y saurais la beauté des montagnes antiques,
Des sommets de l’Albère aussi bleus que le ciel,
Et, sur le seuil aimé des vents aromatiques,
Des chansons de ramiers et des senteurs de miel.

Mon amie, une enfant de race sarrasine,
Y grandirait superbe et marcherait pieds nus ;
Son amour simple et ses caresses enfantines
Seraient doux à goûter comme un fruit défendu.

L’air marin aurait fait sa taille vigoureuse
Et son corps demi-nu, brûlé par chaque été,
Remplirait tout le jour notre demeure heureuse
De parfums enivrants et de fauves beautés.

Par la fenêtre grande ouverte sur la rive,
Monterait jusqu’à nous la rumeur de la mer
Dont la sonorité traînante et maladive
Réveillerait tous les désirs de notre chair.

Nous verrions s’en aller des voiles sur la rade,
Tandis que la chaleur propice du soleil
Ferait mûrir les graines roses des grenades,
Les muscats roux et les figues au cœur vermeil.

Une flûte de pâtre au tendre crépuscule,
Qui serait l’âme du paysage enchanté,
Se mêlerait au vent du soir dans la ramure,
Et ce serait la paix des claires nuits d’été !
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LE BEAU VOYAGE


J’aurais voulu pouvoir célébrer, ô Voyages,
La merveille du monde et terrestre et marin,
Et, comme un conquérant riche de son butin,
Remplir de mon savoir un livre aux belles pages.

Mais en vain j’aurai vu, sous l’ardeur des Soudans,
Le sable du désert onduler et reluire,
En vain bravé la mer au hasard du navire,
Et l’Équinoxe sombre avec les ouragans.

Les Dieux, me réservant pour une autre entreprise,
Ont préféré me rendre à la sombre beauté
Des terres hautes où mon cœur était resté,
Comme un ficus perdu dans la montagne grise,

Et mes yeux ont revu la grande île émerger,
Et le vieux cap blanchir sous l’écume marine,
Cependant que du Sud montait vers ma poitrine
Tout un parfum de terre rouge et d’oranger.

Bientôt, c’était l’Émyrne à mon amour rendue,
La grande herbe au sortir du silence des bois,
Et le plateau stérile, et le vent des jours froids,
Et les lieux où se plut ma jeunesse éperdue.

Ô Voyages, vous n’avez pas changé mon cœur,
Si vous avez fait plus vaste ma connaissance !
Je me retrouve encor, et mon intelligence
Respire le passé comme une heureuse fleur.

Douceur sauvage, isolement, mélancolie,
Dont toute ma pensée a gardé le reflet,
Et cette nonchalance où chaque jour coulait
Comme une belle eau claire au jardin de ma vie,

Tout me rappelle, et me ramène, et me reprend !
Ah ! laissez-m’en goûter encor la jouissance,
Et chanter dans la fleur du langage de France,
Le destin de mon cœur ardent et défaillant !
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JEUNESSE


Je suis né au pays du soleil et du sang,
Dans les murailles d’une ville catalane,
Que des ruisseaux d’eau vive arrosaient longuement
Et qu’abritaient de beaux ombrages de platanes.

Mes yeux d’enfant n’ont eu longtemps pour horizon,
De la fenêtre ouverte aux campagnes heureuses,
Que l’azur lumineux et doux de quelques monts,
Où ne fondaient jamais les neiges radieuses.

Comme un dieu, j’ai vécu sous des soleils brûlants
Qui faisaient éclater les grenades trop mûres,
Et perler du miel d’or aux fruits des figuiers blancs !

Et mon âme adora tes suaves murmures,
Heureuse de porter en soi tout l’univers,
Voix puissante et mélodieuse de la mer !
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LE RÊVE DU POÈTE
Je voudrais abriter mon rêve sédentaire
Dans une maison blanche, auprès d'un jardin frais,
Où quelque puits serait ouvert à fleur de terre,
A l'ombre large et magnifique des figuiers.

J'y saurais la beauté des montagnes antiques,
Des sommets de l'Albère aussi bleus que le ciel,
Et, sur le seuil aimé des vents aromatiques,
Des chansons de ramiers et des senteurs de miel.

Mon amie, une enfant de race sarrasine,
Y grandirait superbe et marcherait pieds nus;
Son amour simple et ses caresses enfantines
Seraient doux à goûter comme un fruit défendu.

L'air marin aurait fait sa taille vigoureuse,
Et son corps demi-nu, brûlé par chaque été,
Remplirait tout le jour notre demeure heureuse
De parfums enivrants et de fauve beauté.

Par la fenêtre grande ouverte sur la rive,
Monterait jusqu'à nous la rumeur de la mer
Dont la sonorité traînante et maladive
Réveillerait tous les désirs de notre chair.

Nous verrions s'en aller des voiles sur la rade,
Tandis que la chaleur propice du soleil
Ferait mûrir les graines roses des grenades,
Les muscats roux et les figues au cœur vermeil.

Une flûte de pâtre au tendre crépuscule,
Qui serait l'âme du paysage enchanté,
Se mêlerait au vent du soir dans la ramure,
Et ce serait la paix des claires nuits d'été !
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Pierre Camo
La Danseuse à la Rose


Aux feux du gaz, la scène et son décor
Offrent à l’œil les perspectives feintes
D’un faux jardin où, parmi les fleurs peintes,
Elle s’avance avec ses bijoux d’or.

Un châle vert brodé de tons orange
S’enroule autour de son sein jeune et nu,
Et sous le fard, son sourire ingénu
Garde on ne sait quelle saveur étrange.

La salle est chaude et lourde d’une odeur
De corps mêlés, de musc et de cigares ;
La voix sonore et grave des guitares
Chante l’amour, la mort et la douleur.

Mais la danseuse, insensible aux atteintes
De l’art factice et du désir naissant,
Tend à la foule une rose de sang
Épanouie entre ses lèvres peintes.
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Pierre Camo
Paysage


Le paysage, en sa morne âpreté,
Est animé du charme doux et triste
De quelques fleurs de rose et tendre ciste,
Filles des bois désolés par l’été.

Un chêne-liège énorme et séculaire,
Rouge de sang et le tronc écorcé,
Allonge seul, sur le plateau dressé,
Une ombre maigre et rare sur la terre.

Longeant le lit d’un ravin desséché,
La route court dans la campagne aride,
Où par moments, tinte, en l’azur torride,
Un clocher grêle à l’horizon caché.

Et dans une tartane jaune et verte,
On voit passer, en robe de couleur,
Allegria plus fraîche qu’une fleur,
Qu’emporte au loin un trot de mule alerte.
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ARIANE
Salut, belle Ariane, à mes vœux favorable,
Et vous qui la suivez, Volupté désirable,
Et faites de ses jours le culte et l'ornement !
Je veux être captif de votre enchantement ;
Je veux goûter le prix de toute votre grâce,
Au pied du Canigou, sur vos belles terrasses;
Je veux cueillir avec les fruits de ce verger
Toute votre jeunesse au charme passager.
Vous vivez, Ariane, au sein de la nature,
Des ombrages charmants et des tendres verdures,
Vous aimez un bassin de marbre rose et vert
Que viennent caresser les brises de la mer.
De votre maison peinte, on voit des cimes claires
Où s'épanche l'azur d'une tiède atmosphère,
Où des ruisseaux glacés s'alimentent sans fin,
Et que parfume la résine des sapins.
Aux pics rudes, aimés du vent et de l'orage,
J'ai parfois respiré l'odeur d'un lys sauvage
Parmi la neige vierge et la lumière d'or.
Que l'amour plus vivace habite votre corps !
Demeurez au milieu des rocs et de la mousse,
Comme le miel sauvage et la réglisse douce,
Mettez vos soins à cultiver votre beauté :
Tout le prix de la vie est dans la volupté !
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JEUNESSE

Je suis né au pays du soleil et du sang,
Dans les murailles d'une ville catalane,
Que des ruisseaux d'eau vive arrosaient longuement
Et qu'abritaient de beaux ombrages de platanes.

Mes yeux d'enfant n'ont eu longtemps pour horizon,
De la fenêtre ouverte aux campagnes heureuses,
Que l'azur lumineux et doux de quelques monts,
Où ne fondaient jamais les neiges radieuses.

Comme un dieu, j'ai vécu sous des soleils brûlants
Qui faisaient éclater les grenades trop mûres,
Et perler du miel d'or aux fruits des figuiers blancs !

Et mon âme adora tes suaves murmures,
Heureuse de porter en soi tout l'univers,
Voix puissante et mélodieuse de la mer !
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