La poésie est l'œil qui pleure.
Elle est l'épaule qui pleure,
l'œil de l'épaule qui pleure.
Elle est la main qui pleure,
l'œil de la main qui pleure.
Elle est la plante du pied qui pleure,
l'œil du talon qui pleure.
Oh vous, mes amis,
la poésie n'est pas une larme
elle est le pleure lui-même,
pleure d'un œil non inventé,
larme de l'œil
de celui qui devait être beau,
larme de celui qui devait être heureux.
(La poésie, de Nichita Stănescu, p. 56)