La transparence de ces jours est impitoyable :
je distingue brusquement mes yeux tournant le coin de la rue
qui me regardent depuis des vitres, des eaux ou des miroirs,
à travers la pupille des pluies qui irriguent la solitude.
J'y entrevois un tombeau ouvert
vers lequel regarde avec curiosité l'enfant d'autrefois
resté jusqu'à ce jour mon allié,
fixé en moi à l'âge de huit ou dix ans
pour refuser avec obstination le monde.
Parfois tout s'arrête interdit, et alors on le voit :
le mont Heniu, en face de la maison,
continue à fabriquer l'infini…
(Miroirs, Dinu Flamand, p. 108)